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Rassie Erasmus : « Je n’ai pas apprécié la réaction des Lions »

Par Ken Borland (avec Simon Valzer)
  • Erasmus, sélectionneur et porteur d'eau.
    Erasmus, sélectionneur et porteur d'eau. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Au cœur de plusieurs polémiques au terme du premier test, le directeur du rugby sud-africain et accessoirement le porteur d’eau le plus influent du monde a tenu à répondre à Warren Gatland, aux internautes, ainsi qu’à Clive Woodward.

Comment avez-vous géré la préparation de cette tournée perturbée par de nombreux cas de Covid ?

C’était délicat. Les joueurs revenaient deux par deux de l’isolement. Pour 80 % d’entre eux, ça allait. Mais le reste d’entre eux avaient besoin d’être managés, d’autant que nos entraîneurs de l’attaque et de la défense étaient absents. Comme les positifs ont dû s’isoler pendant sept jours, nous avons perdu une semaine et un match de préparation. Mais c’est ainsi, tous les entraîneurs de rugby du monde ont dû gérer cette situation lors des dix-huit derniers mois. Même si l’on ne perd pas tout en une semaine, certains ont besoin de plus de temps pour remettre leurs moteurs en route.

Comment avez-vous réagi quand l’arbitre Marius Jonker a été nommé arbitre vidéo du premier match contre les Lions ?

J’étais très surpris de sa nomination, même si elle s’expliquait en raison du Covid. Nous sommes des amis proches, mais j’ai mis un point d’honneur à ne pas l’appeler car je savais que cela devait être très difficile pour lui. Après, je n’ai pas apprécié la réaction des Lions, qui ont pointé le fait que c’était injuste parce qu’il était sud-africain. Quand la Nouvelle-Zélande et l’Australie se sont affrontées la saison dernière, elles l’ont fait avec des arbitres du pays hôtes. C’est ce qui se passe à cause du Covid. Si Ben O’Keefe nous donne une décision qui ne nous convient pas ce week-end, nous n’irons pas dire parce que c’est parce qu’il est néo-zélandais, comme l’est Warren Gatland. Plus jeune, j’ai appris que quand on parlait trop de l’arbitrage, cela se retournait toujours contre vous.

Après le match, vous avez pourtant posté quelques vidéos de décisions contre vous. On a l’impression que la série de tests se joue autant sur le terrain qu’en dehors…

J’ai appris que si l’on parle trop dans les médias, on le paye derrière. Mais quand Warren Gatland a parlé de Marius Jonker la semaine dernière, cela m’a dérangé. On ne parlera jamais de la nationalité de l’arbitre par rapport à celle de Gatland. L’arbitre de la rencontre possède deux yeux comme tout le monde, mais si l’on commence à analyser les choses selon ce qu’il devrait voir on met en balance son intégrité.

Sur Twitter, vous avez relayé des vidéos d’un certain Jaco Johan qui critiquait l’arbitrage. S’agit-il de vous, prenant un nom d’emprunt ?

Non, je ne suis pas Jaco Johan mais je le suis sur les réseaux sociaux parce qu’il est un grand supporter des Springboks et qu’il fournit de bonnes vidéos. Il est très drôle et j’apprécie ses contenus comme ceux de SquidgeRugby. J’ai simplement relayé deux ou trois de ses vidéos, et ajouté deux des miennes. Je l’ai fait parce que notre département médical nous a dit que Cheslin Kolbe aurait pu gravement se blesser en raison d’un plaquage des Lions britanniques qui l’envoya en dehors du terrain. Nous apprenons à nos écoliers à ne pas faire cela, car c’est dangereux.

Si vous étiez mécontent du résultat du premier test ainsi que de l’arbitrage, vous êtes-vous plaint auprès des officiels ?

Je ne suis pas mécontent du résultat car je reconnais que les Lions méritaient de gagner. En revanche nous avons bien sollicité les instances en envoyant des clips et des questions le dimanche mais World Rugby ne nous a répondu que le mardi suivant. C’est gênant quand on essaye de rectifier les choses, et quand on a besoin d’indications claires pour travailler. On nous a répondu que c’était le même protocole que pour le Tournoi des 6 Nations. Le problème, c’est qu’il ne nous restait plus qu’un entraînement après ce retour. Nous espérons donc réussir tout de même deux ou trois choses…

Ce week-end, l’ancien sélectionneur de l’Angleterre et des Lions britanniques Sir Clive Woodward a dit que votre présence sur le terrain créait « une confusion entre les rôles de directeur du rugby et celui de sélectionneur qui tuait les Springboks ». Qu’avez-vous à répondre ?

Je ne pense pas que Clive Woodward soit si important en Afrique du Sud. En tout cas, Jacques Nienaber et moi sommes de très bons amis, on se connaît et on travaille ensemble depuis plus de trente ans. Aujourd’hui, je suis le porteur d’eau et lui c’est le patron. C’est mon patron. Si nous avions marqué cet essai à la 71e minute, tout le monde penserait que notre relation fonctionne à la perfection. Le boulot de Jacques, c’est le coaching. Le mien, c’est de m’assurer que la structure marche bien, respecter les protocoles Covid et m’assurer que les joueurs sont disponibles et ont bien compris les consignes. Je donne un coup de main sur le plan de jeu et je porte l’eau. Mais ce qui est le plus important, c’est que les joueurs étaient tous de retour à l’entraînement cette semaine, et qu’ils sont prêts à aborder ce deuxième match.

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