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Les Bronzés font des skills

Par Nicolas ZANARDI
  • Les Parisiens se sont offert une escapade dans la station de Val-d’Isère, afin de poursuivre leur préparation.
    Les Parisiens se sont offert une escapade dans la station de Val-d’Isère, afin de poursuivre leur préparation. - Photos Peio Berho - Stade français
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C’est sous le soleil brûlant de la station savoyarde de Val-d’Isère que les Parisiens ont jeté les bases de la prochaine saison, où il leur faudra confirmer leur 6e place. Une mission loin d’être évidente au vu des difficultés qui attendent les Soldats roses, privés de dix internationaux pour leur préparation…

C’est peu dire qu’au pied des Alpes, les « Monchus » (surnom donné aux Parisiens en vacances) n’ont pas toujours la cote. Du moins, lorsqu’il s’agit de sports d’hiver… La légendaire troupe du Splendid en a tiré l’un des plus grands classiques des films de comédie français, « Les Bronzés font du ski », tourné à Val-d’Isère.

Cette même station où, plus de quarante ans plus tard, la troupe de Gonzalo Quesada a repris ses bonnes vieilles habitudes, après un intermède niçois aux conséquences que l’on sait l’an dernier… « Mais si on est venus ici, ça n’a rien à voir avec le covid, coupe court le manager parisien. C’est moi qui ai insisté pour que l’on revienne ici, mais pas pour les raisons que vous croyez… Nous avons effectué notre premier stage ici en 2014-2015 grâce à l’entremise de Jules Plisson et notre docteur Alexis Savigny, au cœur de l’hiver, pendant quatre jours axés sur la cohésion. Comme nous avons été champions à la fin de la saison et que l’accueil avait été adorable, nous y sommes revenus l’été suivant, puis un autre… Les deux fois, j’avais trouvé ces stages géniaux, parce que les installations sont parfaites, avec la salle de muscu et la piscine à 100 mètres à pied de notre hôtel, et tout le reste accessible à vélo. C’est sûr que c’est plus simple d’aller à Nice, où il suffit d’une heure d’avion depuis Paris. Là, on a pris le train jusqu’à Chambéry avant de terminer par deux heures de bus. Mais une fois sur place, on comprend pourquoi ça vaut le coup… »

« Des tortues ninja, des power rangers..."

C’est en effet ici, à l’ombre rassurante de la Tsanteleinaz, que les Soldats roses se sont retrouvés pour suer sang et eau, le moindre temps mort comptant dans la construction d’une culture de groupe. « En gros, le jour, on travaille sur le projet de jeu et le soir, sur le projet d’équipe », résume Quesada.

Pour ce faire, hors-terrain, le staff parisien a désigné six petites équipes de cinq joueurs en concurrence permanente, dont la « off » où, parés de leurs déguisements, les joueurs se sont rendus en télécabine sur les berges du lac de l’Ouillette, pour un repas en terrasse à 2500 mètres d’altitude.

Ambiance garantie haut perchée… « Il y avait des Tortues Ninja, des Power Rangers, des cyclistes… Pour les gens qui nous croisaient dans la montagne, c’est sûr que ça devait faire bizarre, se marre le numéro 8 Loïc Godener. Là-haut, les membres de chaque groupe avaient une minute pour leur binôme, c’était franchement drôle. Je donnerai une mention spéciale à Tolu Latu qui nous a présenté Ngani Laumape, mais il vaut mieux que ça reste entre nous... »

« Moi, c’est Loïc qui devait m’introduire et il ne m’a pas manqué, sourit Romain Briatte, particuièrement affûté et investi depuis le début de la préparation. Il m’a mis quelques petites pièces mais c’était un peu obligé (son équipe d’Agen a concédé 26 défaites en autant de matchs l’an dernier, N.D.L.R.)... Au moins, ces chambrages étaient bon enfant. »

Des objectifs élevés fixés par les joueurs

À l’image d’un club à nul autre pareil. Le seul, peut-être, susceptible de voir une historique supportrice les suivre jusqu’à Val-d’Isère où elle dispose d’un lieu de villégiature, héritée d’un papa membre de l’équipe de France de ski dans les années 30.

« Je venais à Val-d’Isère que même le staff n’était pas encore né, rigole Colette, figure des Amis du Stade français, elle-même ancienne membre du au comité d’organisation des Coupes du monde de ski. Ce club, c’est une famille, il faut le vivre pour le comprendre. Quand j’ai eu un grave accident de voiture en 2013, le staff et les joueurs m’ont envoyé une vidéo de messages de soutien d’une heure et demi ! Et ce qui est fabuleux, c’est que cet état d’esprit perdure d’année en année. Même les nouveaux, on dirait déjà qu’ils sont là depuis des mois ! »

Reste que cette ambiance un brin potache n’empêche évidememnt pas les ambitions, que l’équipe sait devoir assumer. « Mardi soir, nous avons eu une grosse réunion avec le staff où nous nous sommes fixés le cadre et les objectifs de la saison », révèle Romain Briatte. Une barre dont les joueurs et leurs coachs se sont bien gardés de dévoiler la hauteur, qu’on imagine malgré tout élevé.

« Ce n’est pas trop le genre de cette équipe de clamer à voix haute ses ambitions, tempère Godener. On va simplement rester à notre place, travailler sérieusement entre chaque match, et voir où cela nous mènera. Avec notre sixième place de l’an dernier, on sait forcément que l’effet de surprise ne jouera plus. On doit donc être prêt très rapidement, car on a conscience qu’on n’a pas de marge. Il y a deux ans, nous étions quatorzièmes et on sait très bien que c’est le Covid qui nous a sauvés… »

Une humilié non feinte que les Soldats roses se sont donc appliqués à cultiver, conscients de vivre à Val-d’Isère un des épisodes fondateurs de leur saison. Quand bien même le contexte dans lequel s’est déroulé ce stage n’était pas en raccord avec les conditions pourtant optimales.

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