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Pass sanitaire : la FFR persiste et assume !

  • Pour assister à un entraînement ou à un match, toute personne de plus de 17 ans devra présenter un "Pass Sanitaire", soit une attestation de vaccination complète ou un test RT-PCR de moins de 48 heures. Photo Icon Sport
    Pour assister à un entraînement ou à un match, toute personne de plus de 17 ans devra présenter un "Pass Sanitaire", soit une attestation de vaccination complète ou un test RT-PCR de moins de 48 heures. Photo Icon Sport Icon Sport
Publié le Mis à jour
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En fin de semaine dernière, la FFR a annoncé la mise en place du "Pass Sanitaire" dans l’ensemble des clubs de rugby amateur. Retour sur la genèse de cette décision qui a suscité quelques réactions négatives. Mais aussi de l’enthousiasme à retrouver une pratique "normale".

Le monde du rugby n’est qu’un microcosme à l’échelle de la société française. Mais il en est parfois un reflet singulier. Pourquoi en serait-il autrement nous direz-vous ? La récente décision de la FFR actant la mise en place du "Pass Sanitaire" pour l’ensemble des clubs de rugby amateur en est une illustration parfaite. Depuis la décision du président de la République Emmanuel Macron d’imposer le "Pass Sanitaire" pour un certain nombre de faits et gestes du quotidien, de nombreuses manifestations ont vu le jour à travers le pays pour s’y opposer. Parfois dans le calme, souvent avec beaucoup de violence. La France du rugby n’a donc pas échappé à ce courant. Des voix se sont élevées pour crier au scandale, d’autres, à la marge pour l’instant, ont fait connaître leur décision de ne plus pratiquer le rugby pour ne pas avoir à se faire "injecter un produit expérimental" (lire notre édition du 26 juillet). "Un arbre qui tombe fait plus de bruit qu’une forêt qui pousse " philosophe le vice-président de la FFR Serge Simon. À juste titre.

La crainte de perdre des licenciés ?

Évidemment, force est de revenir sur la genèse de cette décision. Lors de l’AG de la FFR, le 3 juillet dernier, le Docteur Simon déclarait : "Dans le cadre légal et sanitaire français, il est inenvisageable et, philosophiquement, je n’y serai pas non plus favorable, d’obliger nos licenciés à se faire vacciner pour pouvoir continuer à pratiquer le rugby." Il ajoutait : "En revanche, je reste persuadé des bienfaits de la vaccination et j’incite tous ceux qui hésitent à faire grimper le pourcentage de personnes vaccinées dans un geste citoyen, pour lutter collectivement face aux complications du variant Delta." Mais ça, c’était avant l’intervention du président de la République Emmanuel Macron, en date du 19 juillet. Depuis, la donne a changé. "Après l’allocution présidentielle et l’introduction du "Pass Sanitaire" de façon renforcée, il a semblé légitime de venir en appui, explique Serge Simon. Le "Pass Sanitaire" est un outil pour retrouver une vie normale. En restant dans le périmètre légal - il n’est pas question d’imposer plus que la loi - en prenant notre part de responsabilité, on demande à nos licenciés un usage du "Pass sanitaire" le plus large possible. Voilà comment s’est construite la réflexion. Nous sommes dans ce droit fil depuis le début. L’objectif est de retrouver une pratique du rugby normale. Ensuite, en tant qu’institution délégataire de service public, c’est aussi participer à la politique de vaccination généralisée."

Contestée ici ou là, cette décision semble pourtant la plus responsable possible. D’autres fédérations ont pris le même chemin. Pour autant, à la FFR, on entend les critiques. Évidemment, le risque de perdre encore des licenciés, dans un contexte de baisse (4 %) sur la saison dernière, est connu et assumé. "Nous devons dépasser nos convictions personnelles et essayer de poser un cadre au niveau de l’intérêt général, estime Simon. Nous sommes devant une situation où nous avons la conviction que la seule façon de tenter de sortir le plus rapidement de la crise et de retourner vers une vie sociale à peu près normale, c’est la vaccination généralisée. À partir de là, il n’y a plus de question à se poser. On entend ces gens qui ne sont pas d’accord, mais on travaille pour l’intérêt général. "

Le « Pass Sanitaire  moins complexe que le protocole de reprise selon Serge Simon

Clairement, la FFR a décidé de suivre le chemin tracé par le gouvernement. Ainsi, si l’usage du "Pass Sanitaire" s’impose depuis le vendredi 23 juillet à toute personne de plus de 17 ans souhaitant entrer dans l’enceinte d’un club. Cette obligation, pour les jeunes de 12 à 17 ans, devant initialement être mise en place au 30 août, a été reportée au 30 septembre. "On ne fera pas plus que loi, insiste Serge Simon. On ne demande que le respect de celle-ci. Favorisons donc l’usage du "Pass Sanitaire". Sachant qu’il n’y a pas que la vaccination pour avoir un "Pass Sanitaire", il y a aussi un test RT-PCR de moins de 48 heures négatif ou un statut d’immuno-Covid."

Dans les clubs, l’inquiétude a tout de même gagné du terrain. À différents étages. Certains s’interrogent sur la mise en place du contrôle de ces "Pass Sanitaire". Comment ? Avec qui ? Et qui sera habilité à effectuer ce contrôle ? "On sent qu’il y a une crainte en raison d’une complexité apparente, mais en fait on va vers une simplification, reprend encore Serge Simon. Souvenez-vous. Jusqu’à maintenant, nous avions adapté la pratique du rugby avec une vraie complexité. Le protocole de reprise après le premier confinement avait plusieurs stades. Il y a eu le stade un, puis deux, puis trois, avec des problématiques qui n’étaient pas simples : pas de contacts, des groupes de deux ou trois joueurs maximum. Bref, ça c’était compliqué. Et pourtant, on l’a fait. Aujourd’hui, qu’est-ce qu’on demande à nos licenciés ? Tout simplement de jouer au rugby le plus normalement du monde, avec des contacts, des équipes complètes, des spectateurs… La seule chose qui change : c’est la présentation du "Pass Sanitaire" qui prend 10 secondes." Et d’ajouter : "Chaque club a son "Covid manager", mais pour vérifier le "Pass Sanitaire", ça peut être n’importe quelle personne désignée par le président du club. Aucune qualification, aucune habilitation n’est requise. On comprend que ça puisse susciter beaucoup d’interrogations mais en se penchant sur le processus, c’est finalement assez simple. La mise en place prendra un peu de temps. Mais cette décision gouvernementale va vers la simplification. "

Le premier trimestre de la saison rugbystique livrera un premier verdict sur l’état des effectifs de la FFR. Faut-il s’inquiéter ? Les récents chiffres de la couverture vaccinale affichant plus de 60 % de la population française ayant reçu la précieuse double dose prête à l’optimisme. Et Simon de conclure : "Les opposants ne nous feront pas renoncer. S’il y a des gens qui sont à ce point contre les vaccins et qui souhaitent s’exclure… dont acte. Mais le combat est tellement évident… "

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