Nick Champion de Crespigny : bien plus qu'un nom

Par David BOURNIQUEL
  • Recruté plus tardivement que ses coéquipiers castrais, le polyvalent australien a intégré le collectif il y a quinze jours. Photo DR
    Recruté plus tardivement que ses coéquipiers castrais, le polyvalent australien a intégré le collectif il y a quinze jours. Photo DR Photo DR
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C’est un joueur à l’histoire familiale romanesque qui a débarqué cet été pour renforcer le paquet d’avants du co.

Champion de Crespigny. Voilà un patronyme que l’on imagine volontiers tout droit sorti des pages d’un roman de Saint-Exupéry ou du confort feutré d’un château sur la Loire. Il est porté par un jeune joueur australien, Nick, qui débarque du bout du monde au CO pour venir garnir le paquet d’avants tarnais. Un nom qui ne dit encore rien — ou pas grand chose — dans le milieu du rugby mais qui est éminemment connu dans le landerneau de l’aviation. Et pour cause : Champion de Crespigny est un nom associé pour l’histoire à un héros de l’aviation civile.

Flashback : le 4 novembre 2010, le pilote de ligne Richard Champion de Crespigny, premier cousin de Nick, évite une des plus grandes catastrophes aériennes de l’histoire en réussissant à poser son A380 alors qu’un de ses moteurs est en proie aux flammes. Un moment passé en enfer : alors que l’appareil - le "Nancy Bird Walton", - du nom d’une aviatrice australienne — redécollait de Singapour pour rejoindre Sydney, un de ses moteurs s’enflamma au-dessus de l’île de Batam, obligeant "RCC" à analyser en un temps record plus de 50 messages d’alerte, calculer une trajectoire de retour vers Singapour et finalement poser l’avion en feu sans dommage, malgré un l’énorme stress et un appareil surchargé par 50 tonnes de carburant non consommé.

Au final, aucun blessé ne sera à déplorer au sein de l’avion fou. Seules deux victimes seront légèrement blessées, au sol, par des débris échappés de l’appareil. Depuis ce jour, le nom de Champion de Crespigny est synonyme d’héroïsme, en Australie et bien au-delà.

Un sacré joueur de rugby

Reste que Nick n’a pas été recruté à Castres pour ses gènes d’aviateur. Lui est surtout un joueur de rugby. À 24 ans, l’Australien est un vrai polyvalent, pouvant évoluer troisième ligne (numéro 7 ou 8) voire deuxième ligne. International moins de 20 ans avec l’Australie, Nick (1,93 m, 110 kg) est un joueur agressif et dur, qui vient de finir son parcours universitaire sur son île natale à la Sydney University dont il était également le leader sur le plan sportif. Il relève aujourd’hui le challenge du Top 14 auprès notamment de son ami Tom Staniforth, qui l’a précédé avec succès dans le Tarn.

Comme souvent, Pierre-Henry Broncan est loin d’être étranger à la découverte de la pépite aux antipodes : «Cela fait plusieurs saisons que je suis le parcours de Nick, je l’ai recruté après voir vu ses prestations sur des matchs universitaires. Il tenait impérativement à terminer ses diplômes avant de quitter éventuellement l’Australie, a expliqué l’entraineur principal Pierre-Henry Broncan au moment de la signature du joueur. Il a fait la présaison avec les Waratahs avant que la pandémie ne stoppe la saison. J’ai aussi discuté de son cas avec Tom Staniforth qui a joué avec et contre lui. Il m’en a dit beaucoup de bien. C’est un garçon au profil puissant et combattant qui colle parfaitement avec le rugby de l’hémisphère Nord.» Le manager sait qu’il aura besoin d’un effectif profond pour jouer sur les deux tableaux : «Son arrivée va être un atout, d’autant que nous jouons la Champions Cup et que nous allons devoir affronter les meilleures équipes européennes.»

Alors que ses coéquipiers profitaient de quelques jours de congés bien mérités, l’Australien a travaillé son physique afin d’entrer de plain-pied dans sa nouvelle vie castraise. Pierre-Henry Broncan détaille : «Nous nous avons recruté Nick un peu tardivement et, le temps qu’il obtienne son visa, il n’a pas pu participer au début de la présaison avec nous. Il est arrivé voilà maintenant quinze jours et les premiers retours des préparateurs sur son état physique sont bons. Nick va pouvoir intégrer normalement les séances et se fondre normalement dans le groupe.»

Les Castrais et leur polyvalent australien partiront du 15 au 19 août à Saint-Lary, pour leur traditionnel stage, avant d’affronter Montauban le 20 août à Castres, dans le cadre du désormais traditionnel match hommage à Ibrahim Diarra.

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