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Thomas Ramos : « Notre motivation ? Continuer à gagner des titres »

  • Thomas Ramos (Stade Toulousain).
    Thomas Ramos (Stade Toulousain). Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Comment vous sentez-vous après les vacances consécutives d’une longue saison conclue par deux titres ?

On avait besoin d’avoir des vacances. S’arrêter pendant six semaines c’était forcément un luxe après une telle saison. Ça nous a permis de véritablement couper, sans faire vraiment du sport pendant les deux ou trois premières semaines, puis on s’est remis en forme au fur et à mesure pour arriver ce lundi avec un état physique convenable, car nous savons que ça va aller très vite avec seulement trois semaines de préparation. Mais ces vacances ont fait énormément de bien que ce soit physiquement et mentalement.

Avec les festivités du doublé, le groupe avait-il eu du mal à se séparer ?

Non ce n’était pas dur de nous quitter. On savait que l’on se revoyait à la reprise et nous avons été souvent en contact pendant les vacances. J’ai vu aussi certains coéquipiers. C’était agréable de vivre cette fin de saison avec nos deux titres. On sait que cette saison restera à jamais gravée dans nos esprits.

Prendre du recul pendant les vacances vous a-t-il permis de mieux prendre conscience du doublé ?

Je ne sais pas si nous avons réalisé véritablement dès le coup de sifflet final de la finale de Top 14. Mais en rentrant à Toulouse, en voyant le Bouclier de Brennus à côté de la Coupe d’Europe, là tu te dis que c’était une saison pleine, que tu vis quelque chose de rare, que peu d’équipes arrivent à faire dans notre championnat. J’en ai véritablement pris conscience quelques jours après. Mais je pense surtout que l’on va s’en rendre compte dans les semaines et les mois qui arrivent car on va être de nouveau engagé dans ces deux compétitions et on voudra forcément bien y figurer. Je pense qu’au fur et à mesure des matchs qui viennent on se rendra compte de la difficulté de ce que nous avons réalisé la saison dernière. C’est à ce moment-là que l’on réalisera véritablement notre parcours.

D’autant plus qu’il paraît impensable de vous reposer sur vos lauriers…

En France, il existe des clubs, et notamment le Stade toulousain, où on va te demander de gagner des titres tous les ans. On le sait très bien. Sur les trois dernières années, on gagne trois titres. Alors qu’est-ce qui va nous motiver cette saison ? De continuer à gagner des titres tout simplement, en poursuivant notre progression que ce soit individuellement ou collectivement. On veut continuer de gagner. On sait que c’est dur d’y arriver, mais on a l’avantage de pouvoir mesurer la joie que c’est quand on y parvient. On a tous envie de continuer à vivre ces moments-là.

Personnellement, la saison dernière a aussi été intense en rebondissements notamment à cause des blessures. Comment l’avez-vous vécue ?

J’avais enchaîné quatre saisons complètes avant celle-là et c’est vrai que j’ai senti par moments que mon corps tirait un peu plus que par le passé, notamment au niveau des adducteurs et même lors de cette blessure au mollet. Il a fallu bien se soigner et récupérer. Après la blessure au mollet, j’avais l’objectif de revenir pour la Coupe d’Europe même si je savais que ça serait un peu juste. J’ai pu y figurer, même si en tant que compétiteur on veut démarrer des matchs comme ça. J’étais un peu trop juste. Après le staff m’a fait confiance sur la fin de saison en étant titulaire à l’arrière avant de jouer cette finale à l’ouverture car on a perdu Romain sur une grosse commotion en demi-finale. La saison a été un peu cassée à cause de ces blessures mais elle s’est plutôt bien finie. C’est surtout ça que je retiens.

Et vous endossez encore le rôle d’ouvreur pour la finale du Top 14 comme en 2019. Comment l’avez-vous appréhendé ?

En 2019, c’était différent car j’avais déjà joué à l’ouverture en demi-finale donc c’était un autre contexte. Là, je ne m’attendais pas à jouer numéro 10 en finale. Mais quand il faut y aller, il faut y aller. Dès le début de la semaine ça a été clair. Nous avons essayé de trouver quelques réglages pour simplifier le jeu de chacun pour éviter d’être perturbé ou d’avoir des interférences et après feu ! Sur des matchs comme ça, il ne faut pas se poser trop de questions. Il faut simplement être le joueur que l’on est. Je crois qu’il faut moins réfléchir que d’habitude. On joue une finale et on est là pour la gagner. Ce n’était peut-être pas le plus beau match de la saison mais nous avons été pragmatiques du début à la fin. Je crois que sur tous nos matchs de phases finales, nous avons su être froids, en gardant la tête sur les épaules et faire les bons choix au bons moments. Il y a peut-être deux ans, sur des matchs aussi serrés, nous aurions pu commettre les quelques petites erreurs qui nous auraient coûté le match. Nous avons pris de l’expérience au fur et à mesure des années même si nous sommes toujours jeunes, avec encore de belles années devant nous, on arrive à corriger nos erreurs pour faire les bons choix au bons moments.

Vous remettez votre maillot à Romain Ntamack après la rencontre, pourquoi ?

Ce n’était pas du tout prémédité. Au coup de sifflet final, j’ai eu tout de suite une pensée pour Romain au regard de la saison qu’il venait d’accomplir. C’est quelqu’un qui mérite de jouer ce genre de match, et j’avais vraiment les boules qu’il doive déclarer forfait de cette manière. Il n’y avait rien de prémédité. C’était simplement logique et j’ai eu envie de faire ça dans le vestiaire car c’était ma manière de voir les choses.

Le collectif prime au-delà des ambitions personnelles ?

C’est tout à fait ça. Après je crois que nous sommes tous habitués à jouer à plusieurs postes et nous sommes soumis à une forte concurrence. Donc, nous savons ce que c’est de ne pas jouer des matchs. Forcément, nous avons tous des ambitions personnelles mais je crois que le discours général du club fait que le collectif passe avant les états d’âmes de chacun. Je crois que c’est ce qui fait notre force pour le moment.

Prenez-vous du plaisir quand vous jouez numéro 10 ? Auriez-vous envie de basculer définitivement à ce poste ?

Je ne sais pas si j’ai envie de m’y fixer mais il est certain que je prends énormément de plaisir à y jouer. C’est mon poste de formation depuis les minimes ou cadets à Mazamet. J’ai commencé à jouer à l’arrière en arrivant au Stade toulousain mais j’ai toujours eu cette polyvalence notamment chez les espoirs. Je me sens à l’aise au poste, avec quelques automatismes, donc c’est toujours un plaisir.

Êtes-vous impatient de retrouver le groupe lundi ?

Lundi matin nous avons rendez-vous avec le test physique, le Bronco test, qui évalue l’état de forme des joueurs, donc peut-être pas (rires). Mais dès mardi matin, je vais prendre un peu plus de plaisir. Mais il est certain que passer six semaines sans faire ce que l’on sait faire de mieux, c’est un petit peu long. Il nous tarde de reprendre l’entraînement car la compétition va arriver très vite, donc je sais déjà que l’on sera tous à 100 % dès ce lundi pour bien nous préparer.

Avez-vous eu droit à quelques devoirs de vacances pour faire face à cette préparation qui s’annonce très courte ?

Avec seulement trois semaines de préparation, on sait que l’on va toucher du ballon dès la première semaine. Forcément, le staff nous avait demandé de nous entretenir physiquement sur les deux dernières semaines pour arriver à la reprise en étant un minimum en forme. On verra l’état physique de chacun mais je suis convaincu que tout le monde aura joué le jeu. On sait tous que si nous ne sommes pas en forme, ça sera très dur d’assumer avec dix matchs consécutifs avant la première coupure. On sait tous aussi que l’on débute avec un gros match à La Rochelle. Je pense que nous avons l’ambition de bien figurer dans ce championnat d’entrée, donc je suis convaincu que nous avons tous bossé physiquement pour arriver un minimum en forme. Nous avons quatre ou cinq grosses écuries d’entrée. On sait que le championnat est de plus en plus serré avec un nombre croissant d’équipes qui prétendent à la qualification donc tous les matchs sont importants et sont difficiles, même face aux équipes qui jouent le maintien. On l’a vu la saison dernière avec Bayonne qui a fini par descendre mais qui est venu nous battre à domicile. À nous d’être prêts dès les premiers matchs.

Avec peu de recrues cet été, on peut penser que le Stade toulousain va rapidement retrouver ses automatismes…

C’est aussi une force de notre club. Avec seulement deux arrivées, même si je n’oublie pas Santiago et Juan mais ils ont vécu une moitié de saison avec nous et ils ont été champions avec nous, donc on ne les compte pas comme des recrues. Pour un effectif, avoir seulement deux recrues c’est une chance. Pour les nouveaux aussi c’est plus simple de s’intégrer et de trouver des automatismes. Tim Nanai-Williams arrive pour couvrir plusieurs postes. Après, il y a Anthony Jelonch. On connaît Antho. Et lui aussi connaît beaucoup les joueurs de notre équipe, soit à travers l’équipe de France mais aussi grâce aux catégories jeunes. C’est quelqu’un de bien, un mec simple. Je ne me fais pas de soucis pour lui et je suis certain qu’il arrivera très bien à s’intégrer chez nous.

Avec l’ambition personnelle aussi d’être appelé avec les Bleus à l’automne après une blessure qui vous a privé du dernier Tournoi des 6 Nations…

J’ai bien entendu envie d’être appelé mais c’est surtout l’envie de jouer qui m’anime. Quand on représente son pays on veut forcément jouer. Être appelé est une chose, mais être sur le terrain reste le plus important. Je veux réaliser un bon début de saison avec des performances qui me permettent d’avoir une place dans cette équipe de France.

Depuis la prise de fonctions de Fabien Galthié, vous êtes appelés lors des rassemblements, ce qui laisse penser que vous êtes dans les plans du sélectionneur, mais sans pour autant concrétiser. Est-ce un rendez-vous manqué pour l’instant, notamment en raison de votre blessure ?

Il faut surtout qu’on me laisse l’opportunité de m’exprimer. J’ai rarement eu ma chance pour le moment. Quand je l’ai eu en Écosse à l’automne dernier, j’ai répondu présent, que ce soit sur ma capacité à pouvoir soulager l’équipe dans les airs ou au pied. Je pense que je suis capable d’assumer un rôle si on me laisse ma chance de pouvoir y être. Après je n’oublie pas qu’il y a d’autres joueurs. Anthony Bouthier avait bien enchaîné, puis je me suis blessé et Brice Dulin, qui est un excellent joueur, est revenu. Tant mieux, s’il y a de la concurrence. À moi de faire un bon début de saison, de m’imposer dans mon club pour ensuite prétendre à une place en équipe de France.

Que peut-on souhaiter à Thomas Romas pour cette nouvelle saison ?

Moins de pépins physiques que la saison dernière. C’est toujours embêtant même si ce n’était pas de grosses blessures mais en enchaînant les deux j’ai quand même été privé de quatre mois de compétition et c’est assez long dans une saison. Il ne m’était jamais trop rien arrivé sur le plan physique. Je n’avais jamais connu une aussi longue période sans jouer donc j’ai réfléchi comment évoluer pour que ça n’arrive pas. J’ai fais le tour de moi, de mon corps. Je suis allé voir un dentiste et un podologue pour trouver des solutions. On voit que lorsque l’on prend le temps de faire des choses, on en trouve. Depuis ces deux rencontres avec ces deux personnes, je me sens mieux. Même si je ne suis pas du tout vieux, je vois qu’au fur et à mesure des années, j’ai des sensations après les matchs et les entraînements qui n’étaient pas les mêmes il y a deux ou trois ans. C’est normal et je sais que ça sera encore différent dans trois ou quatre ans quand j’approcherai des 30 ans, donc plus vite on trouve des solutions mieux on réagit plus tard.

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