Jonathan Danty : « Hâte d'évoluer avec cette équipe de La Rochelle »

  • Le nouveau centre rochelais trépigne d'impatience à l'idée de jouer au stade Marcel-Deflandre.
    Le nouveau centre rochelais trépigne d'impatience à l'idée de jouer au stade Marcel-Deflandre. Icon Sport - Icon Sport
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Recrue phare de l’intersaison, Jonathan Danty s’offre un challenge relevé, après plus de dix saisons sous le maillot du Stade français. L’international aux 9 sélections s’est confié à Rugbyrama avant son arrivée à La Rochelle.

En tant que titi parisien, la décision de quitter le Stade français a-t-elle été dure à prendre ?
Elle a été dure, oui. Je suis énormément attaché à Paris. Ça a été plus dur quand j’ai réellement accepté et que je me suis rendu compte que j’allais quitter ce club. Je ne suis pas allé à l’autre bout de la France car j’aimerai bien revenir à Paris sur mon temps libre. J’ai encore du mal à me projeter car je vais arriver dans un nouveau groupe, une nouvelle ville. Il y a forcément un temps d’adaptation nécessaire même si je connais un peu La Rochelle et pas mal de joueurs, là-bas. En bord de mer, la vie est plutôt cool. J’ai hâte, au regard des résultats du club, d’évoluer avec cette équipe-là.


Comment s’est dessiné votre transfert ?
Ma décision a été prise très tôt dans la saison. J’avais une année optionnelle, je savais que le Stade français aurait des soucis de « salary cap », à un moment donné. Je me doutais de la possibilité que le club dénonce ma dernière année de contrat pour me faire une proposition à la baisse. Sur le principe, j’étais ok, ça ne me posait aucun problème. Finalement, la proposition reçue n’était pas celle que j’estimais et que j’espérais. Je voulais rester, le club voulait que je reste mais on n’a pas trouvé de solution pour que les deux parties soient contentes.


Pour quelles raisons avez-vous rejoint le Stade rochelais ?
Pendant la négociation, La Rochelle s’intéressait à mon profil. S’ils m’avaient déjà fait des appels du pied ? Légèrement (sourire). J’ai une connexion lointaine et facile avec Robert Mohr. Les dirigeants ont été très actifs. Au vu de leur dernière saison, ce club est pour moi un club en devenir. Il a prouvé qu’il a encore de belles années à vivre au très haut niveau.


Qu’est-ce qui vous a plu, dans le discours ?
J’ai rencontré le président et sa femme le jour où j’ai visité le centre d’entraînement de La Rochelle. C’était un dimanche. C’est assez marrant parce qu’ils ont annulé un repas de famille pour déjeuner avec moi. J’ai été très bien reçu, on a passé un moment sympathique. Déjà, d’avoir cette proximité avec un président qui a la tête sur les épaules et qui te parles de son club comme de son bébé, tu l’envies un peu. C’est un club très familial. Moi, je suis très famille. Je considère le Stade Français comme ma famille encore aujourd’hui mais c’est différent. Le cadre de vie et les projets sont différents. J’ai été convaincu, aussi, parce qu’avec le Stade français, j’ai vécu des années très difficiles, j’ai vécu les montagnes russes. Je souhaitais avoir un peu de stabilité. Le plus difficile a été de partir au moment où ça se passait plutôt bien pour moi avec Paris. J’ai senti que Gonzalo (Quesada, manager du Stade français, NDLR) était très déçu de mon départ.


La question d’un ultime accord s’est-elle posée ?
Oui, le club a essayé de trouver une solution pour que je puisse rester. Quand le club est revenu vers moi, il libérait Gaël (Fickou, transféré au Racing, NDLR) et cherchait quelqu’un. Je m’étais déjà engagé avec La Rochelle. Les dirigeants parisiens savent très bien que je suis quelqu’un de parole. Je ne suis pas du style à revenir sur ma décision. De toute façon, j’ai dit que ça ne m’intéressait pas de rester dans ses conditions-là.


Comment ça ?
Je ne parle pas des conditions financières mais du recrutement qui allait en pâtir si jamais je restais. Je me voyais mal rendre délicat le recrutement d’un ou deux joueurs de plus dans l’effectif, à certains moments, surtout à des postes clés, comme en première ligne. Même si je pourrais jouer pilier, pour l’instant je tiens encore à mes oreilles (sourire). Mais ça s’est très bien passé avec le club. Tout cela s’est fait en toute transparence. De leur côté comme du mien.

Aucune amertume, donc ?
Même si, à chaud, j’ai dit à Thomas (Lombard, directeur général du Stade français, NDLR) que je le prenais personnellement, plus les semaines sont passées, plus j’étais soulagé d’avoir pris ma décision aussi tôt. J’ai compris la problématique liée à ce qui s’était passé les années précédentes avec nombre de contrats signés par des joueurs. J’ai entendu, avec déception, que Hans-Pieter Wild (propriétaire du Stade français, NDLR) disait que je n’étais pas resté parce que le Stade français ne pouvait pas s’aligner sur la proposition de La Rochelle. La réalité des choses, c’est que c’était similaire et c’était ma décision. Je ne sais pas s’il a été mis au courant de tous les éléments.


Que vous inspirent le Stade Deflandre et le public jaune et noir ?
En termes d’engouement autour du Stade rochelais, c’est sympathique en tant que joueur. Ils sont quasiment tout le temps à guichets fermés. J’ai déjà joué là-bas, à l’époque où il y avait encore des supporters.  Au niveau de l’ambiance, c’est l’un des meilleurs publics du Top 14. Les supporters ne sont pas là pour insulter. Quand tu es parisien, tu ramasses, parfois, ailleurs. 


Comment voyez-vous la "concurrence", en 12, avec Lepani Botia, l’un des cadres de cette équipe ?
En prenant ma décision, je savais très bien que Botia serait là la saison prochaine. Je ne savais pas que Doumayrou quitterait le club. C’est vrai que, dans notre profil, on joue, tous les deux, premier centre. Après, potentiellement, est-ce qu’on ne peut pas trouver d’autres solutions ? Que lui joue deuxième centre. Ou moi. Je ne sais pas trop, on n’en n’a pas encore vraiment parlé. Après, au centre, il y a aussi pas mal de joueurs. Jules Favre, Raymond Rhule…Ça va être intéressant. Ce sera sûrement la plus grosse concurrence proposée, dans ma carrière.


Rejoindre un club jouant les premiers rôles revêt-il, aussi, un caractère stratégique pour votre carrière internationale ?
C’est sûr que ça peut être un choix payant. J’ai toujours eu en tête que le niveau international est juste au-dessus de la Champions Cup. Et forcément, se frotter aux meilleures équipes européennes te permet de progresser. La coupe d’Europe, je l’ai très peu jouée avec le Stade français. C’est un regret. Sûrement que je n’ai pas travaillé assez pour aider l’équipe à en arriver-là. Ça ne peut être que bénéfique pour moi de jouer ce genre de matches européens. L’équipe de France est forcément toujours dans un coin de ma tête.


Appréhendez-vous de travailler avec un staff, en partie, anglo-saxon après avoir connu le fonctionnement très « latin » de Gonzalo Quesada ?

Le dernier staff anglo-saxon que j’ai connu, c’était à l’époque de Cheika (2010-2012). Ça ne s’était pas très bien passé. C’est une culture différente mais, au Stade rochelais, il y a quand même pas mal de Français. J’ai pris contact avec certains joueurs pour savoir comment c’était, je n’ai entendu que du bien. J’ai pas mal eu Ronan O’Gara au téléphone. Pendant la saison, il me disait : "si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, de faire un retour sur tes matches, n’hésite pas". J’ai hâte parce qu’il va sans doute m’apprendre de nouvelles choses, me faire progresser. Même si j’ai énormément progressé, je trouve, sur la dernière saison. J’ai parfois été surpris de ce que j’ai pu faire sur le terrain. Je pense avoir encore une marge de progression intéressante et qui pourrait potentiellement m’amener à faire des belles choses avec le Stade rochelais et, si jamais j’en ai la possibilité, avec l’équipe de France.

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