L'édito : Questions de principes

Par Emmanuel MASSICARD
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Publié le Mis à jour
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L'édito du lundi par Emmanuel Massicard... Félicitons-nous de l’instant qui a, en bien des aspects, valeur de renaissance. Comme après la pandémie, nous avons retrouvé le chemin du rugby, celui des stades pour les matchs amicaux, avec le public qui s’impose, et sa cohorte d’émotions.

À ce titre, félicitons-nous encore plus fort de la première étape du Supersevens In Extenso, lancé ce samedi à Aix-en-Provence sous le regard bienveillant de Lucien Simon. Une semaine après le clap de fin des jeux Olympiques de Tokyo, voir enfin le rugby à 7 concentrer les regards et les énergies du rugby pro français doit désormais nous permettre de dépasser la vision folklorique quand on parle du sept. Il y a en effet urgence à considérer la discipline comme un jeu à part entière, pour changer d’ère, toucher un nouveau public et dépoussiérer le mammouth.

Ici et maintenant, il n’est plus question de simuler à grands coups de messages sur les réseaux sociaux mais bel et bien d’en profiter en «live». Dans les tribunes. Tous ensemble. Et sans avoir à se contenter de ces promesses aux allures de fantasmes qui bercent certains dirigeants accrochés au défi d’installer un modèle économique pérenne pour le rugby français sur les bases d’un marketing commercial qui oublierait l’essentiel : la culture de notre discipline.

Ne nous y trompons pas. Celui qui voudra ramener du monde au stade, remplir à nouveau les espaces partenaires ou les buvettes par la force de nouvelles expériences et de nouveaux produits «marketés» aux petits oignons, ne réussira jamais s’il oublie les fondements essentiels du rugby.

Notre sport n’est pas plus fort que les autres mais, de tous temps, il a porté des principes d’éducation, de simplicité, sincérité et convivialité qui ont fait sa force ; sa renommée et sa beauté. Nous avons eu trop tendance à l’oublier ces dernières années quand le professionnalisme naissant a attiré mécènes et autres chefs d’entreprise en mal de sensations. Nous avons forcément appris d’eux, mais que leur avons-nous légué en retour ? Un peu de lumière médiatique et parfois de renommée, des émotions positives ou négatives, du réseau pour nourrir le business. Mais franchement trop peu de ce qui fait notre histoire et des spécificités d’une culture «rugby» pourtant si riche.

L’arrivée d’une nouvelle génération de dirigeants à la tête de la Ligue, et plus particulièrement d’anciens joueurs, doit permettre de repartir sur de nouvelles bases en plaçant le sport, ses acteurs, ses valeurs de convivialité et de partage au centre de toutes les préoccupations. De toutes les expériences.

Clairement, le rugby français ne doit pas avoir peur de l’autre et ne pas confondre le cœur de ses supporters avec les clients de la supérette du coin. Il doit s’ouvrir en grand au monde qui l’entoure, assumer son rôle d’acteur (re)devenu majeur au cœur d’une société parfois recroquevillée sur elle-même. C’est à ce prix que notre sport assurera son avenir et qu’il trouvera ensuite de quoi faire fructifier son héritage auprès de ses fidèles. De la famille.

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