L'histoire du week-end : Hervé, le "full house" express

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L’ouvreur briviste de 22 ans a réalisé des débuts parfaits, samedi, avec vingt et un points inscrits avant la pause. Une performance qui en dit long sur son talent et ses ambitions. Ça promet !

La promesse ne pouvait pas être mieux tenue. En juillet, alors en pleine convalescence, Enzo Hervé nous avait présenté ses défis pour la saison. Un passage avait retenu l’attention : “Il faudra que je sois plus décisif, peut-être être plus dangereux pour l’équipe adverse. (…) Je n’ai pas que le jeu au pied. J’adore l’attaque. Cette saison, je devrais être bon sur les deux aspects.”
Après quarante minutes de championnat, Enzo Hervé avait déjà accompli sa mission, au-delà de toutes les espérances. Dans un match piège face à un promu, l’ouvreur comptabilisait vingt et un points à la pause. Un très joli total assorti d’un “full house” : une feuille de marque complète avec un essai, un drop-goal, trois pénalités et deux transformations.

“Ma performance a été bonne mais elle est surtout aboutie car il y a les cinq points”, nuance l’intéressé, en toute modestie. Ses proches en parlent sans modération : “Il est sur une autre planète, sourit Joris Jurand. Je ne sais pas ce qu’il mange. Il est incroyable et a un talent énorme.” Son aisance, sa fluidité et sa sérénité épatent tout le monde, acteurs et observateurs. Le rugby paraît tellement simple en le regardant. En l’écoutant, aussi, quand il raconte, par exemple, son essai en solitaire : “Sur un retour, il y a deux avants et un ailier décroché. Je me propose avec Wesley Douglas. J’arrive à déborder l’avant qui est devant moi et, sur le deux contre un, l’ailier mort sur Wesley. Je vois la ligne et je n’ai qu’à plonger.”


“J’aime ce jeu de poker”

L’ouvreur briviste ne pouvait réaliser une entame plus tonitruante, sur la lancée d’une très prometteuse saison passée. Sa première comme cadre de l’équipe : “Ça a été une belle année pour moi, nous racontait-il en juillet. J’ai bien enchaîné. C’était dans la progression voulue par le staff. Jeremy et Jean-Baptiste m’ont fait jouer progressivement, sans trop m’exposer, pour me faire travailler sur les points que je devais améliorer. J’ai réussi à m’affirmer au poste de numéro 10.” Derrière sa timidité, l’ambition pointe. Elle le guide : “Je ne suis pas encore arrivé à mon meilleur niveau. Il faut se fixer de nouveaux objectifs personnels comme collectifs. Je veux montrer que je peux être le numéro 1, je veux faire gagner des matchs à mon équipe.” Avec ce style caractéristique, cette envie de jouer les duels et d’ouvrir les espaces : “Quand j’étais petit, je regardais toujours les numéros 10 qui attaquaient la ligne. Il y avait Daniel Carter notamment. J’aime ce jeu de poker : tu tentes le coup, ça passe ou ça casse.” Samedi, c’est passé, avec brio.

D’espoir à valeur montante, Enzo Hervé va devoir désormais vivre avec le poids d'attentes de plus en plus fortes autour de sa personne. Le gamin du Bugue se retrouve en pleine lumière. Jeremy Davidson en grimace : “Il n'est pas mauvais ce petit mais n’en parlez pas trop”, demande le manager. “J’espère qu’il va rester le plus longtemps possible avec nous”, prie Joris Jurand. Sur le papier, Enzo Hervé est engagé jusqu’en juin 2023 : “Je me sens bien à Brive et il était logique que je reste au moins jusqu’à la fin de contrat de Jeremy Davidson car c’est le coach qui m’a fait confiance. Je suis encore jeune, je veux avoir le maximum de temps de jeu possible avant, pourquoi pas, de partir.” Pour l’heure, le CABCL en profite. Et savoure sa chance.
 

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