Valeurs d’exemple

  • Team of Stade Francais celebrates with fans during the Top 14 match between Stade Francais and Pau at Stade Jean Bouin on September 25, 2021 in Paris, France. (Photo by Anthony Dibon/Icon Sport) - Stade Jean Bouin - Paris (France)
    Team of Stade Francais celebrates with fans during the Top 14 match between Stade Francais and Pau at Stade Jean Bouin on September 25, 2021 in Paris, France. (Photo by Anthony Dibon/Icon Sport) - Stade Jean Bouin - Paris (France) Icon Sport
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L'édito du lundi par Emmanuel Massicard... Pour être franc, cela nous avait manqué autant qu’à Christophe Urios. On parle évidemment du public dans les stades et de l’odeur des traditionnelles merguez (ou de la ventrèche) qui nous chatouillent les narines avant d’être servies au banquet des tribunes. Cela nous avait manqué et les grandes retrouvailles de ce début de saison, chez les pros mais plus encore chez les amateurs qui avaient totalement disparu des radars l’an dernier, sonnent comme une libération.

Oui, nous retrouvons le rugby tel que nous l’aimons : un jeu qui se partage et se nourrit de la rencontre avec l’autre, sur autant qu’en dehors du terrain. Et oui, nous avons eu des frissons à voir Deflandre, Wallon, Michelin et les autres stades bondés, ou quasi ; à renouer avec la liesse, les couleurs dans les gradins, le bruit du public et les émotions qui s’entrechoquent.

Sur le papier, il n’y a rien de meilleur. Oui, sur le papier. Parce que si le public est très souvent ce trésor inestimable qui magnifie les événements- Avez-vous vu ce dimanche l’ambiance démentielle qui accompagna le championnat du monde de cyclisme sur route et le sacre d’Alaphilippe dans les rues d’Anvers, en Belgique ? Avez-vous vu, encore, les chants biarrots repris en chœur par les Rochelais ?- certains comportements ont tendance à nous défriser les moustaches ces derniers temps.

D’abord et surtout, les débordements qui secouent le football français depuis l’été : pelouses envahies ; bagarres supporters-joueurs-entraîneurs ; menaces et accrochages entre dirigeants ; bus de supporters « caillassé », intercepté, et (re)bagarre ; supporter agressé en rentrant chez lui… N’en jetez plus, quasi tous les clubs sont concernés par la colère aveugle qui déborde les limites du tolérable et qui projette le foot tout entier dans la honte. Nous touchons là au sinistre. Au dramatique.

Le rugby n’a rien à voir avec tout ça. C’est heureux. Mais à force de se comparer le nombril avec le cousin du ballon rond, notre sport prend le risque d’emprunter les mêmes codes et, ainsi, d’avoir à subir un jour de semblables humiliations. Les gens du rugby ne sont pas plus forts que les autres. Surtout, ils n’échappent pas au vent de la société qui les entoure. Alors, méfiance. L’enjeu sportif ne saura jamais justifier de telles transgressions.

Face aux menaces, la prise de conscience est indispensable. Et le devoir d’éducation encore plus imposant. Si, chez nous, le « chambrage » a historiquement été un art cultivé pour impressionner l’adversaire et si possible le faire déjouer, certaines limites s’imposent. Didier Lacroix les a rappelées à ses supporters, qui avaient chanté trop vite et trop fort face à Toulon. Mais il n’y a pas qu’à Toulouse qu’elles ont été franchies : l’autre semaine, un international qui avait lui-même chambré un adversaire l’an dernier, a été l’objet d’insultes et d’attaques indignes lancées par des supporters dopés par l’anonymat de la foule. On parle de Jalibert, qui fut pris à partie par une poignée d’énergumènes castrais. Surtout, ne pas généraliser et se souvenir que cela arrive aussi ailleurs. Autant de raisons pour garder l’œil sur le feu de la passion qui couve et veiller plus que jamais à garder le respect comme valeur majuscule de notre sport. C’est à ce prix que nous ferons école.

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