Amateurs : la formation mézinaise renaît

Par Quentin PUT
  • Les effectifs du RCM sont passés de cinquante à quatre-vingts enfants en deux ans. Photo DR
    Les effectifs du RCM sont passés de cinquante à quatre-vingts enfants en deux ans. Photo DR
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Promotion Honneur Le RCM se démarque depuis des années par la croissance de son école de rugby. Une réussite notamment due au scolaire.

Un village de 1 500 habitants dont le club de rugby réunit plus de quatre-vingts enfants, cela a le mérite d’être étonnant. D’autant qu’il y a deux ans, ils étaient trente de moins. C’est ce qu’a réussi le RC mézinais (Promotion Honneur de Nouvlle-Aquitaine), en grande restructuration depuis plusieurs années. "Nous avons fait un effort énorme sur la formation parce que dans notre petit village, il n’y a pas d’argent et recruter est loin d’être évident, assure Thierry Airaudo, coprésident du club. Donc on met les moyens sur la formation pour garder les enfants jusqu’en seniors."

La restructuration a amené les dirigeants à sortir de l’entente avec le club de Lavardac. Mathieu Daste, recruté il y a quatre ans en tant que responsable de l’école de rugby, justifie ce choix : "Les entraînements - une fois à Mézin, une fois là-bas - ont généré des problèmes car les parents étaient réticents à faire toute cette route. Et à la fin, nous perdions quinze licenciés de Mézin pour en récupérer cinq à Lavardac." Celui-ci, en charge de faire le lien entre les catégories, a eu comme projet de créer une synergie autour du club en rappelant les anciens, "pour qu’ils emmènent leurs enfants à l’école de rugby et qu’ils rentrent dans l’encadrement". Aujourd’hui, il assure que "80 % des éducateurs sont des ex-joueurs du club". Cela crée une véritable dynamique autour du village, faisant du club un lieu social majeur.

cycles rugby dans les écoles

Certes, l’environnement universitaire et économique n’encourage pas les jeunes bacheliers à rester à Mézin. Ils seront toujours attirés par Agen, Bordeaux ou Toulouse. Mais le club fait tout en son pouvoir pour alimenter son équipe senior, engagée en Promotion Honneur, avec sa filière jeunes. L’embauche de Léa Lanzutti, d’abord en apprentissage et aujourd’hui à temps plein, va dans ce sens. Cette jeune demi de mêlée de Nérac, issue d’une famille très investie dans le milieu associatif ovale, se rend dans chaque classe du canton pour des cycles rugby de six semaines. "Le scolaire a été la base de la remontée des effectifs", soutient Mathieu Daste, qui relève un succès tout particulier de cette opération chez les filles.

La labellisation de l’école de rugby implique l’inscription au brevet fédéral de tous les éducateurs. "Cela rassure les parents, poursuit le responsable de l’école de rugby. Quand vous amenez votre enfant de 6 ou 8 ans à un inconnu, c’est difficile. Mais avec ce diplôme, et le fait que vous voyez la personne depuis longtemps dans le village, une confiance s’instaure." Le soutien scolaire, les ateliers techniques à la demande pour les adolescents et les stages de vacances ajoutent une réelle plus-value au club. "Cela nous démarque des clubs voisins qui en font moins que nous." Et cela incite à l’investissement de chacun, ce qui vaut bien des sponsors…

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