L'édito du lundi : Dupont, l’hyper-phénomène

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    L'édito du lundi : Dupont, l’hyper-phénomène Icon Sport
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L'édito du lundi par Léo Faure... Pour tout vous dire, on avait décidé de ce dossier depuis une grosse semaine. Parce qu’Antoine Dupont dégage une telle facilité, dans tout ce qu’il entreprend sur un terrain de rugby, qu’il en est déconcertant. Tout, vraiment, lui semble aisé, dans un monde pourtant hyper-concurrentiel, où les starlettes des catégories de jeunes ne franchissent pas toujours l’écueil. Pour lui, tout cela paraît tellement simple…

On avait aussi anticipé ce dossier avec un brin d’inquiétude : remplaçant à Biarritz, ce samedi, Dupont aurait pu simplement ne pas jouer. Ce qui l’aurait déconnecté de l’actualité. Pire, il aurait pu se blesser. Ce qui aurait filé à la flotte trois pages du journal et beaucoup d’espoirs du rugby français, pour cette fenêtre d’automne où le XV de France a raison de croire, au plus profond de lui, qu’il pourra renverser les All Blacks.

À Aguilera, Dupont a fait mieux que le métier. Il a fait du Dupont. 3-3 à la 52e minute, le scénario est tendu quand Ugo Mola se tourne vers l’en-but où s’échauffe son joyau. Dupont entre en jeu et en deux ballons, il règle l’affaire. Sur le premier, il pose Nanai-Williams dans l’intervalle pour le premier essai toulousain (57e). Sur le second, il joue sobre jusqu’à ce que l’espace s’ouvre pour lui. La suite appartient à son talent brut – feinte de passe, crochet, accélération, essai (60e).

Sur son banc de touche, Mola se fait chambrer par quelques supporters basques. « Ils trouvent que le petit neuf qui vient de rentrer est pas trop mal ». Tu m’étonnes. Sur les groupes Whatsapp du Midol, le premier message tombe : « Merci Dupont pour cette entrée ! Notre dossier de lundi tombe pile-poil. » Tu m’étonnes encore.

Comprendre l’aura que Dupont déplie aujourd’hui sur tout le rugby français, c’est encore cette anecdote. À l’origine du dossier, cette idée : « Et si on appelait tous ses concurrents au poste pour qu’ils confient ce qu’ils pensent de lui, comment il les inspire ou ce qu’il a modifié du poste ? » Vaste programme. Demander à un neuf de parler d’un autre neuf, c’est une mission-suicide. Parce que le poste réclame ce qu’il faut de caractère et d’ego, les demis de mêlées aiment encore moins que les autres s’épancher sur leur concurrence

Figurez-vous qu’ils ont majoritairement joué le jeu. Entre Dupont et ses alter ego, pour tout dire, il n’y a pas vraiment de concurrence. Le Toulousain évolue sur une autre planète, pratique un autre sport que le leur. Il peut changer, seul, la tournure d’un match. Ce qui n’est pas la moindre des choses, dans le plus collectif des sports. Dupont peut aussi changer, en happant les autres dans son sillage, le destin d’une équipe de France qui rêve de sacre mondial en 2023. Il n’y a rien d’exagéré là-dedans. Depuis quand le rugby français n’avait pas compté dans son maillot bleu un joueur de cette trempe ? Savourons, alors.

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