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Contrats : le pouvoir du rachat

  • Cheslin KOLBE.
    Cheslin KOLBE. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Hastoy qui a déjà acté son départ, Jaminet qui est courtisé, Jalibert qui fait rêver... La situation contractuelle des joueurs devient presque secondaire sur un marché qui est de plus en plus dérégulé.

Une petite devinette pour commencer : qu’ont en commun Camille Lopez, Peniami Narisia, Antoine Hastoy et Melvyn Jaminet ? Tous animent le marché des mutations ces dernières semaines quand bien même leur contrat court au-delà de juin 2022. Le phénomène n’est pas inédit : Yannick Nyanga, Dimitri Szarzewski, Benjamin Fall, en leurs temps, ou encore Josua Tuisova, Gaël Fickou et Yoann Maestri, plus récemment, en sont de fameux exemples. Mais la pratique du rachat de contrats prend une nouvelle ampleur depuis quelques mois.

Au-delà du “transfert” record de Cheslin Kolbe de Toulouse vers Toulon, le débauchage d’éléments encore engagés est devenu une stratégie de recrutement à part entière : auparavant, les clubs regardaient avant tout la liste des joueurs libres pour effectuer leur marché ; désormais, ils ciblent tout autant des profils voire précisément des joueurs, quitte à devoir sortir le chéquier pour attirer l’oiseau rare. Le Racing 92 avait besoin de gros bras pour densifier sa cage, cet été ? Il a déboursé environ 500 000 € pour attirer le Palois Baptiste Pesenti. Le Lou s’estimait en souffrance sur le flanc gauche de sa mêlée ?

Il a négocié pendant des semaines pour obtenir la libération du Grenoblois Jérôme Rey, pour une somme finalement inférieur au demi-million d’euros. Le Stade français cherchait désespérément une doublure à Paul Alo-Emile ? Il s’est tourné vers Nevers pour enrôler Nemo Roelofse, une valeur sûre du poste en Pro D2. Les doigts de deux mains ne suffisent pas pour compter tous les cas de figure récents, pour bonne partie des joueurs méconnus du grand public : Pierre Popelin à La Rochelle, Antoine Zeghdar à Castres, Josua Vici à Montpellier, Matthieu Ugena à Pau ou encore Rémi Sénéca à Pau pour ne citer que certains d'entre eux sont tous partis avant l’échéance prévue. Casser sa tirelire pour arracher une recrue quatre étoiles ou consentir un effort financier pour s’assurer la venue d’un prometteur espoir sont devenus deux leviers de recrutement comme les autres. Le Racing 92, toujours lui, est en quête de sang frais à droite ? Il a avant tout regardé les situations de Mohamed Haouas à Montpellier et de Wilfrid Hounkpatin à Castres...

Toujours plus de flexibilité

Cette tendance - favorisée par l'exclusion provisoire du paiement des indemnités de la masse salariale, en période post-Covid - casse les codes et bouleverse le marché. Comme si aucune transaction n’était plus impossible. On en veut pour preuve les derniers bruits de couloir autour de Matthieu Jalibert, sous contrat jusqu’en juin 2023 et dont le rachat excéderait le demi-million d’euros. Ou encore les convoitises autour du demi de mêlée de Mont-de-Marsan, Léo Coly, pourtant “verrouillé” sur le papier jusqu’en 2025 par le club landais. Conséquence logique : les discussions pour les prolongations de contrat débutent de plus en plus tôt pour se protéger autant que possible des convoitises extérieures. Toulouse est ainsi déjà à l'œuvre sur les dossiers Dupont et Ntamack (voir page 33).

La généralisation de ce processus pose plusieurs questions. Dont une, récurrente : les contrats des rugbymen vont-ils finir par ressembler à ceux de leurs homologues du ballon rond, autrement dit des actifs qui se négocient autour d'une table ? Sans aller jusqu’à jouer les devins, la flexibilité est devenue une composante essentielle, du côté des joueurs comme des recruteurs. Surtout avec un salary cap revu à la baisse sur les trois années à venir. Et l’amour du maillot, dans tout ça, direz-vous ? Il existe toujours mais ne pèse souvent plus grand-chose devant le poids de l’argent et/ou les intérêts d’une carrière.

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