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Top 14 : Où est passé le spectacle ?

Par Nicolas Augot
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Le début de championnat a été marqué par une baisse assez spectaculaire du nombre d’essais inscrits en Top 14, même si la huitième journée pousse à l’optimisme. Les nouvelles directives sur les soutiens offensifs semblent être au cœur de la problématique.

Il aurait été facile de fermer les yeux, de se satisfaire de retrouver des tribunes pleines, de se laisser bercer par l’ambiance populaire qui a tant manqué la saison dernière. Et tant pis si le spectacle sur la pelouse n’est pas toujours au rendez-vous, la liesse populaire offrant à elle seule un regain d’intérêt après une saison à huis clos. Et puis, finalement, les petits bruits de couloirs ont conforté cette sensation que le niveau général du Top 14 n’atteignait pas des sommets en ce début de saison. Ainsi, un manager nous glissait après un succès sans briller qu’il serait « bon que l’on se pose la question de savoir quel rugby on voulait voir ».

Alors que tout le monde - managers, entraîneurs, joueurs, supporters, observateurs - ne regardait que les conséquences du fameux 50-22 ou du renvoi sous les poteaux, ce même manager se demandait de son côté « si les nouvelles directives arbitrales n’avaient pas mis un sacré coup de canif à l’ambition, dans le sens où les soutiens offensifs n’ont jamais été autant sanctionnés ». Il terminait ainsi sa démonstration : « Après deux temps de jeu, on demande aux joueurs de mettre du pied car il devient préférable de mettre la pression sur l’équipe qui a le ballon. » C’est le fameux jeu de dépossession, qui permet de gagner en attendant les erreurs adverses. Il n’est pas certain qu’il facilite le spectacle.

Cette sensation se confirme dans les chiffres : avec une moyenne de 4,2 essais inscrits par match depuis le début de la saison de Top 14, c’est tout simplement le plus mauvais départ en termes de rendement offensif depuis la saison 2016-2017, où seulement 196 essais avaient été inscrits (contre 202 cette année).

Urios : « trois fautes que je ne sais pas analyser »

Les équipes du Top 14 vont devoir cravacher pour faire remonter cette moyenne. Rien d’impossible, puisque celle-ci s’élevait finalement à 4,59 à l’issue de la « fameuse » saison 2016-2017. Mais le Top 14 nous avait habitués à toujours plus de spectacle ces dernières années, avec des moyennes croissantes et au-delà de cinq essais par match lors des saisons 2017-2018, 2018-2019 et 2020-2021.

Mais alors que l’on pensait avoir retrouvé un allant offensif lors de cette huitième journée, nos doutes n’ont pas été totalement levés avec notamment cette sortie de Christophe Urios, après la large victoire de son équipe face à Perpignan : « Je n’arrive pas comprendre (les pénalités contre l’UBB dans le jeu au sol, N.D.L.R.), sur certaines situations alors que je vois des mecs en face plonger tout le temps. Je l’ai trouvé bon, cet arbitre, courageux, mais il siffle trois fois alors que nous sommes dans l’avancée. Cela nous était déjà arrivé à Pau avec Mathieu Raynal. Je n’arrive pas à comprendre la différence entre ces mecs qui viennent plonger pour nettoyer et ces mecs qui viennent soutenir quand il n’y a personne et sans plonger. J’avoue qu’il y a eu trois fautes sifflées contre nous que je ne sais pas analyser. Je vais essayer d’appeler l’arbitre pour tenter de comprendre. »

Le niveau des rencontres de ce début de saison est inégal oscillant entre de somptueux duels et de piètres représentations et la faible moyenne du nombre d’essais par match corrobore ce constat.
Le niveau des rencontres de ce début de saison est inégal oscillant entre de somptueux duels et de piètres représentations et la faible moyenne du nombre d’essais par match corrobore ce constat. Patrick Derewiany - Patrick Derewiany

Ce sentiment d’impuissance est partagé par beaucoup de techniciens en ce début de saison, qui travaillent pour assurer la continuité du jeu sans pour autant y parvenir en raison des fautes à répétition des soutiens offensifs. Une incompréhension générale qui perdure de week-end en week-end. De son côté, Franck Maciello, le directeur technique de l’arbitrage, annonce que les directeurs de jeu devront se montrer encore plus intransigeants sur cette phase de jeu dans les semaines à venir. Ce qui ne devrait pas aider à fluidifier les débats, pourtant déjà bien hachés par une hausse conséquente du nombre de pénalités.

Alors, certes, il est évident que le spectacle ou le plaisir ressenti devant un match ne se résument pas au nombre d’essais marqués, comme le souligne Eric Bayle (voir ci-contre). Mais les coups de sifflet à outrance ne favorisent pas l’intensité générale d’une rencontre, même si ce dernier samedi a été porteur d’espoirs. À confirmer, dans les prochaines semaines.

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