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XV de France - L'édito : Dupont par-dessus tout

  • XV de France - Antoine Dupont.
    XV de France - Antoine Dupont. Icon Sport - Icon Sport
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L'édito du vendredi par Léo Faure... Il y a un côté injuste aux performances que donne à voir Antoine Dupont, depuis le début de la saison. Surtout pour les autres, ceux qui enfilent le même short que lui, lacent leurs chaussures dans les mêmes vestiaires, pénètrent sur les mêmes pelouses mais ne pratiquent pas tout à fait le même sport.

Trop facile, vous dites ? C’est la sensation qui émane du demi de mêlée toulousain, quand il n’y a justement rien de facile. Le talent naturel est évidemment présent, débordant de toute part, servi par une génétique hors du commun : Dupont est robuste de corps et lucide d’esprit, ne semblant céder au concept de doute que des miettes de son intellect. Des prédispositions qui ne doivent qu’à la filiation et une part de hasard qui, très tôt, l’avaient fait précéder d’une réputation de "pépite". "Ça se voyait comme le nez au milieu de la figure qu’il pouvait changer le destin d’une équipe de France" dira plus tard Fabien Pelous, qui l’avait justement entraîné dans les sélections de jeunes. Suffisant pour le voir lancé chez les pros sous dérogation, quand il n’avait encore que 17 ans. Un enfant…

Derrière ce cadeau de naissance, il y a aussi énormément de travail. Celui des éternels insatisfaits, qui ne voient pas dans la "séance de plus" un effort. Plutôt une satisfaction. Le contentement d’un besoin, celui de se rapprocher au plus près d’une perfection qui n’existe pas. Ce qui rend la quête insatiable. Et l’homme tout autant.

Alors, sous cette pluie de louanges, il a semblé évident aux entraîneurs du XV de France qu’en l’absence de Charles Ollivon et en présence d’un tel phénomène, Dupont devait être celui qui guiderait les Bleus lors de ces tests d’automne. Et plus, si affinité ? Le temps le dira.

Le temps dira aussi si "trop de Dupont tue le Dupont". L’accumulation de ses sollicitations et responsabilités est grande. La multiplication des lumières et des attentes qui en ruissellent, tout autant. Dans l’écosystème du rugby français, Dupont est celui qu’on invite sur les plateaux télés, qu’on met sur les publicités et qu’on vante régulièrement à la Une des journaux. Dont le nôtre. Difficile d’échapper au phénomène tant l’homme est légitime et tant notre sport a besoin d’une tête d’affiche moderne et contemporaine.

Au bout de ce chemin bordé de lauriers, il faudra tout de même veiller à ce que le demi de mêlée du Stade toulousain ne perde pas en efficacité sur son cœur de métier, le rugby et le terrain. Si le brassard bleu est une fierté, il est aussi une charge. Et Dupont n’est en rien un surhomme. La concentration des (super) pouvoirs qu’on lui confère, aujourd’hui, devra aussi être digérée.

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