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XV de France : Association Matthieu Jalibert (Bordeaux-Bègles) - Romain Ntamack (Toulouse), le grand défi

  • Associer Jalibert et Ntamack, une évidence quitte à faire passser au second plan une charnière pourtant bien huilée Dupont-Ntamack.
    Associer Jalibert et Ntamack, une évidence quitte à faire passser au second plan une charnière pourtant bien huilée Dupont-Ntamack. Midi Olympique - Patrick Derewiany
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Après les avoir mis en concurrence, le staff du XV de France se projette sur une association entre Matthieu Jalibert et Romain Ntamack pour cette Coupe d’automne des nations. Un changement de direction qui n’a rien d’anodin et qui devra faire ses preuves rapidement.

Allez savoir, il y a peut-être un peu de Jean-Paul Sartre en Fabien Galthié. Nulle volonté ici de souligner combien parfois le sélectionneur peut apparaître philosophe et énigmatique tant dans son comportement que dans son propos. Non, il est question là de répondre à l’interrogation majeure qui occupe le rugby français ces dernières semaines, celle que tous les supporters des Bleus se posent : qui de Matthieu Jalibert ou de Romain Ntamack doit jouer au poste de demi d’ouverture ? Les performances récentes de ces deux joueurs aux talents indéniables, aux ambitions et aux ego clairement affirmés, laissaient augurer un vilain mal de crâne pour l’ancien demi de mêlée international. Sauf que. Les premiers entraînements au CNR de Marcoussis ont confirmé une tendance, chère à Sartre : "Ne pas choisir, c’est encore choisir." Et pour cause. Le XV de France se dirige tout droit vers une association de ces deux pépites, le Toulousain glissant, bon gré mal gré, au poste de premier centre. Après tout, pourquoi se priver du génie de ces deux prodiges ? Sans doute, la réflexion du sélectionneur a-t-elle été guidée par cette idée. Et il a choisi de ne pas choisir.

Surtout, cette hypothèse n’est pas si récente que cela. Souvenez-vous. Au retour de la tournée en Australie de l’été dernier, l’entraîneur de l’attaque tricolore Laurent Labit avait, dans ces colonnes, effleuré le sujet à l’instant de commenter les nouvelles règles mises en place par World Rugby, notamment celle désormais appelée "50 : 22". "Ce qui sera peut-être intéressant en attaque, c’est de jouer avec ce qu’on appelle un 5/8e, c’est-à-dire deux joueurs au milieu du terrain capables de bien jouer au pied, capables de bien lire les situations pour aller chercher de l’avancée par le pied dans le deuxième ou le troisième rideau", disait alors l’ancien coach du Racing 92. Dans son propos, impossible de ne pas deviner l’irrésistible tentation de compiler les compétences de l’un et de l’autre ? "C’est effectivement une option vers laquelle on peut se tourner, confirmait-il alors. Soit pour commencer un match, soit pour le terminer. Nous avons la chance d’avoir des joueurs brillants, talentueux et capables de jouer à plusieurs postes. Et ça, c’est une grande richesse pour le XV de France."

Quels sont les risques ?

Existe-t-il un risque à associer Jalibert et Ntamack ? À tout dire, on en voit peu ; sinon celui de froisser la susceptibilité du Toulousain, soucieux de s’installer durablement au poste d’ouvreur. Et encore… Reste que de jouer avec ce que les Anglo-Saxons ont baptisé un 5/8e n’est pas dans la culture française. Si les All Blacks, quand ils alignent Beauden Barrett et Richie Mo’Unga (ou Damian McKenzie) mais dans une configuration 10 — 15 ou encore les Anglais, lorsqu’ils associent George Ford à Owen Farrell, ont cette vieille habitude, on préfère souvent, dans les clubs de Top 14, compter au centre sur deux "puncheurs". L’adaptation sera donc de rigueur. Jusque-là, la paire de centres Fickou-Vakatawa, qualifiée par certains observateurs ces derniers mois de meilleure association du monde, s’imposait inévitablement. La blessure du second a rebattu les cartes et provoquera la mise en place d’une stratégie probablement différente.

D’abord, sur le plan offensif. Le jeu au pied, déjà devenu une priorité sous l’ère Galthié, pourra compter, avec Jalibert et Ntamack, sur deux joueurs dont la qualité et l’efficacité ont été éprouvées, rendant probablement son utilisation encore plus soutenue. Seulement, une éventuelle association Ntamack-Fickou au centre ne pourra pas produire les mêmes effets qu’une paire Fickou-Vakatawa. Un rééquilibrage se fera naturellement.

Gaël Fickou n'a été associé que vingt minutes avec Romain Ntamack au gré des changements et des blessures. Photos Midi Olympique - Patrick Derewiany
Gaël Fickou n'a été associé que vingt minutes avec Romain Ntamack au gré des changements et des blessures. Photos Midi Olympique - Patrick Derewiany Midi Olympique - Patrick Derewiany

Ensuite, sur le plan défensif. Ntamack a constamment occupé lors des dernières séances d’entraînements la position d’ouvreur, Gaël Fickou de premier centre, Matthieu Jalibert défendant alors en second. "On utilise les qualités de chacun" a répondu Melvyn Jaminet, l’arrière des Bleus, interrogé sur le sujet samedi. Logique, forcément logique. Si le Toulousain offre plus de garanties que le Bordelais dans ce secteur de jeu, c’est surtout le rôle de Fickou qui prédomine. Ce dernier, intronisé en leader de la défense sous l’ère Galthié, le restera, à son poste de prédilection sur les phases défensives.

Une adaptation en guise de test, à la faveur de l’automne. Sous peine de voir resurgir la problématique du choix entre Matthieu Jalibert et Romain Ntamack pour le poste d’ouvreur.

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