Bleus : la continuité a ses limites
Soucieux de « caper » au maximum ses joueurs pour rivaliser d’expérience avec les meilleures nations, Fabien Galthié a revisité pour cet automne son idée directrice de management. Explications.
Aux prémices de son mandat, Fabien Galthié avait expliqué avoir pour but ultime de « caper » au maximum ses joueurs, notamment les cadres. Ce discours, le sélectionneur l’a martelé à maintes reprises, souhaitant renforcer l’expérience de son groupe dans la perspective du Mondial 2023 et allant souvent jusqu’à souligner le différentiel existant entre ses Bleus et les équipes de premier ordre telle que la Nouvelle-Zélande. À juste titre. Alors, après avoir été contraint par les circonstances sanitaires à de périlleuses acrobaties au cours des douze derniers mois, l’obligeant notamment à sélectionner 67 joueurs quand son objectif était de ne pas dépasser 50, on l’imaginait volontiers retrouver le chemin de la continuité pour figer « l’équipe type » qui a émergé lors de ses deux premières années de mandat. Ne disait-il pas au lendemain de son premier match à la tête des Bleus en février 2020 (victoire contre l’Angleterre) : « Les sélections valent de l’or, c’est l’idée maîtresse. Construire une équipe, caper les joueurs, les faire monter en compétence. Une sélection, elle a un prix très fort. Tourner pour tourner, ce n’est pas la stratégie. Modifier un petit peu la composition de l’équipe pour avoir une vision, apporter quelque chose de différent à notre organisation, améliorer des points clés, oui. Mais s’amuser à tourner, non. »
Cette idée, illustrée l’été dernier en Australie, où il avait fait le pari d’aligner quasiment la même équipe à quatre jours d’intervalle, a été revue pour cet automne. La direction a légèrement varié. Allez donc demander à Grégory Alldritt ou Bernard Le Roux, déclassés à l’aube de cette tournée d’automne, ce qu’ils en pensent...
La politique de l’homme en forme
Comme d’autres avant lui, Fabien Galthié a peut-être cédé à la tentation de la politique de l’homme en forme. La question se pose et la réponse est à l’interprétation de chacun. Un exemple ? Alldritt n’a pas été très en vue avec son club de La Rochelle depuis le début de saison quand Jelonch s’est illustré avec le Stade toulousain, après avoir brillé en Australie, là où le Rochelais ne pouvait pas être, la faute à un calendrier toujours aussi alambiqué. D’aucuns diront que Galthié avait aussi prévenu vouloir bâtir « une équipe solide, notamment au niveau émotionnel, pour finir les matchs. Il nous faut une équipe de finisseurs expérimentés ». Chacun se fera son avis. Il a aussi cédé, bien aidé probablement par l’absence de Virimi Vakatawa, à la tentation d’associer Matthieu Jalibert et Romain Ntamack, au risque de chambouler sa ligne de trois-quarts et son organisation. Mais, a contrario, malgré leur absence lors de la première semaine de préparation, il n’a pas hésité à aligner Mohamed Haouas et Gabin Villière, au nom de la continuité. Peut-être justement parce qu’il avait déjà considérablement adapté son management par ailleurs. Tout est question d’équilibre. Point trop n’en faut.
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