XV de France - Richard Dourthe : « Je suis triste pour Romain Ntamack »
Dans sa traditionnelle chronique à Midi Olympique, Richard Dourthe revient, entre autres, sur l'association Jalibert-Ntamack ayant semble-t-il eu du mal à renverser l'Argentine...
Je comprends « la politique de l'homme en forme ». J'entends ceux qui, comme mon ancien coéquipier Thomas Castaignède, pensent que lorsqu'on possède deux talents tels Matthieu Jalibert et Romain Ntamack, on est dans l'obligation de les titulariser tous les deux. Mais pour tout dire, je n'étais déjà pas un grand fan du principe anglo-saxon de « cinq huitième » avant cette rencontre contre l'Argentine et passé ce match, je suis largement conforté dans mes positions. D'abord, parce que l'entrée en jeu de Jonathan Danty en deuxième période a amené une force de percussion nouvelle à la ligne d'attaque tricolore. Ensuite, et là est tout l'objet de mon propos, je trouve que le déplacement de Romain Ntamack nuit lourdement au rendement du joueur et de l'équipe. Avez-vous remarqué comme l'ouvreur du Stade toulousain semblait malheureux lorsqu'il fut remplacé en deuxième période ? Avez-vous compris comme moi qu'il ne s'épanouissait guère à ce poste de premier centre ? Je l'avoue volontiers : devant ma télé, j'étais triste pour Romain Ntamack...
Mon sentiment ne met pas en cause les qualités intrinsèques de Matthieu Jalibert, dont le talent est évident. Mais avant que ne débute cette tournée d'automne, Romain Ntamack était le bijou de cette équipe de France. Avant que ne soit donné le coup d'envoi de cette série de tests, le fils de « Milou » incarnait aux côtés d'Antoine Dupont, et aux yeux de beaucoup de nos adversaires, la meilleure charnière du monde. Dès lors, pourquoi a-t-on démantelé un système qui marchait bien depuis deux ans ? Pourquoi a-t-on chamboulé une équipe qui n'avait certes pas tout gagné mais dont les rares défaites n'avaient tenu qu'à un cheveu, un coup du sort ? Je fais peut-être fausse route, je devrais probablement laisser plus de temps à cette option stratégique mais j'ai l'impression qu'en voulant à tout prix associer samedi soir Romain Ntamack et Matthieu Jalibert, on a mis « le cochon dans le maïs », pour reprendre l'expresion de Pierre Albaladéjo, le plus grand des Dacquois. Que fera-t-on, demain ? Va-t-on tomber dans le piège qui s'est refermé sur les Anglais au moment où ils ont décidé de faire cohabiter Owen Farrell et George Ford, avant de faire machine arrière pour mieux y revenir ? Ce dilemme, épineux je vous l'accorde, va-t-il poursuivre la sélection jusqu'au Mondial 2023 ? A mes yeux, ce sera désormais l'un ou l'autre. Mais pas les deux. Au bout du bout, j'espère surtout que le retour en forme de Virimi Vakatawa, pour le Tournoi des 6 Nations, finira d'enterrer l'idée d'un « cinq-huitième » en équipe de France : « reviens, Viri ! Tu nous manques ! »
Vous êtes hors-jeu !
Cet article est réservé aux abonnés.
Profitez de notre offre pour lire la suite.
Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de
0,99€ le premier mois
Je m'abonne Déjà abonné(e) ? Connectez-vous
J'ai déjà un compte
Je me connecteVous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Suivre ce filSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?