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Les All Blacks à Paris, un tournant dans l'ère Galthié

Par Jérémy FADAT
  • Les deux joueurs célèbrent ensemble l’essai offert par Romain Ntamack à Matthieu Jalibert. Si les questions restaient en suspens après la rencontre face à l’Argentine, la confrontation contre la Géorgie a permis d’y voir un peu plus clair. à Gauche, les Bleus s’apprêtent à affronter des Blacks sans doute vexés par leur défaite contre l’Irlande. Photos Patrick Derewiany - Midi Olympique.
    Les deux joueurs célèbrent ensemble l’essai offert par Romain Ntamack à Matthieu Jalibert. Si les questions restaient en suspens après la rencontre face à l’Argentine, la confrontation contre la Géorgie a permis d’y voir un peu plus clair. à Gauche, les Bleus s’apprêtent à affronter des Blacks sans doute vexés par leur défaite contre l’Irlande. Photos Patrick Derewiany - Midi Olympique.
  • Enfin, les All Blacks débarquent à Paris
    Enfin, les All Blacks débarquent à Paris
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Fort de deux succès certes imparfaits cet automne, le XV de France s’est tourné dès dimanche vers le rendez-vous tant attendu de cette tournée, face à la Nouvelle-Zélande samedi au Stade de France. Un défi immense, qui pourrait marquer un tournant décisif dans l’ère Galthié.

Il est temps, enfin, de parler de la Nouvelle-Zélande. Non pas que le duel face à la Géorgie, pour le deuxième rendez-vous de l’automne, était dénué d’intérêt. Loin de là même, et il fut même porteur de nombreux enseignements. Mais c’est juste que ce rendez-vous face à la meilleure nation du monde est attendu, fantasmé même, depuis que le programme de ce mois de novembre 2021 est connu. Parce que ces Bleus viennent de traverser deux années de promesses et de séduction. Parce que, pour la première fois depuis des lustres, chacun se dit que le XV de France est capable de battre les All Blacks, de se hisser sur le toit de la planète et de rafler la mise en 2023. Mais cela relève du rêve, pour l’instant. Encore faut-il le traduire sur le terrain, alors que la «bande à Dupont» a pris cette fâcheuse tendance à laisser filer le moindre titre - même honorifique - qui lui tend les bras. Alors, c’est pour quand le bonheur ?

Difficile de ne pas espérer que l’ère Galthié va basculer dans une nouvelle dimension le week-end qui arrive. Si ses hommes venaient à prendre le dessus sur ceux de Ian Foster, nul doute que le rugby français dans son ensemble, comme après les deux titres de champion du monde des moins de 20 ans en 2018 et 2019 avec beaucoup de joueurs qui peuplent aujourd’hui Marcoussis, pourrait définitivement décoller. En ce sens, pas sûr que les Irlandais aient rendu un immense service en s’offrant le scalp néo-zélandais samedi et en signant un exploit majuscule. Pas seulement parce que les All Blacks n’ont pas pour habitude de perdre deux fois d’affilée (c’est arrivé à seulement deux reprises sur la dernière décennie) ou qu’ils vont se présenter sacrément remontés au Stade de France, mais aussi parce que le défi est désormais plus dur à vendre. S’il demeure colossal et si le XV du Trèfle a montré la voie, il a également prouvé que l’enjeu pour le XV de France n’était plus uniquement de se frotter à un adversaire jugé imbattable. Il est aussi, et plus sûrement, de donner un coup de fouet à sa construction. De franchir un véritable cap, en somme.

Les Bleus sont-ils prêts ?

Mais l’interrogation subsiste : ces Bleus-là sont-ils capables aujourd’hui de renverser ce qui se fait de mieux ? Question légitime. Car, s’ils ont enchaîné deux succès face aux Pumas et aux Lelos (et s’ils ont raison d’insister là-dessus puisque l’essentiel est assuré), ils n’ont pas chassé non plus tous les doutes dans le contenu. La confiance est là, le talent aussi. Et les certitudes, alors ? En ce sens, et même si la connexion entre Matthieu Jalibert et Romain Ntamack fut établie à Bordeaux, ce qui va sûrement pousser le staff à aller au bout de ses convictions sur cette association qui a fait couler tant d’encre, le test grandeur nature de samedi devrait apporter des réponses plus claires.

L’équipe de France est-elle prête à gravir la montagne noire ? Fabien Galthié, quelques minutes après le coup de sifflet final ce dimanche, pouvait se permettre d’évoquer le sujet : «C’est une bonne question, une très bonne question. Quand on a une équipe avec vingt-cinq ans de moyenne d’âge et dix-huit sélections en moyenne, voir les meilleurs joueurs du monde qui viennent vous défier, ça doit vous donner envie de vous mettre à leur hauteur, voire plus.» C’est tout ce qui est réclamé à ses troupes. Il est l’heure. Et quand Antoine Dupont avoue que «tout le monde avait ce match dans un coin de la tête» depuis le premier rassemblement, voilà qui offre une idée de ce que représente ce rendez-vous XXL dans la (parfois moquée) «flèche du temps» qui doit mener ces Bleus jusqu’au Mondial français. Le grand cru de l’automne ne se trouvait pas à Bordeaux. La vérité est pour samedi.

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