Colère noire pour les All Blacks

Par Simon VALZER
  • Après leur défaite à Dublin la semaine dernière, les Néo-Zélandais et leur talonneur Codie Taylor sont vexés et revanchards. Gare à la bête blessée… Photo Icon Sport
    Après leur défaite à Dublin la semaine dernière, les Néo-Zélandais et leur talonneur Codie Taylor sont vexés et revanchards. Gare à la bête blessée… Photo Icon Sport
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Vexés par la défaite concédée en Irlande et surtout déçus de leur prestation, les All Blacks sont plus revanchards que jamais à l’heure d’affronter les Bleus. Un deuxième revers de suite serait pour eux inacceptable, à deux ans du Mondial.

Tous demi-dieux qu’ils sont considérés par les gamins de leur pays, les All Blacks n’en restent pas moins des hommes. Et ces hommes sont fatigués. Usés par une tournée d’une longueur historique. Cela fait maintenant douze semaines qu’ils ont quitté leur pays. Depuis leur départ mi-août pour aller disputer le Rugby Championship en Australie, les All Blacks ont enchaîné dix tests. Du jamais vu, dans la pourtant longue et riche histoire du rugby néo-zélandais. Mais attention. N’allez pas croire que ce choc à Saint-Denis est déjà gagné pour la bande d’Antoine Dupont. Parce que les Blacks sont en colère. Une colère noire, même, issue de leur mauvaise prestation de la semaine dernière face à l’Irlande (défaite 29-20 à Dublin), leur troisième en cinq ans contre ces maudits Irish que Joe Biden, le président des états-Unis aux origines celtes s’est encore empressé de féliciter.

Et de ce que l’on a pu comprendre, les joueurs ont ramassé. Aussi bien les avants que les trois-quarts. Le sélectionneur Ian Foster a taclé ces derniers dès leur arrivée à Paris, dimanche soir dernier, à l’occasion de sa première conférence de presse sur le sol français. Pour les avants, c’est leur entraîneur en chef, John Plumtree, qui a fait le travail. Si bien qu’en début de semaine, le pilier Joe Moody était vexé comme un pou quand on lui demanda s’il reconnaissait que son pack avait été dominé à Dublin : "Vous voulez parler de quel secteur, concernant le pack ?" rétorqua le gaucher des Crusaders, l’œil noir et la mine fermée. Avant de ravaler son aigreur et de se décider à répondre à la question, non sans une pointe de mauvaise foi : "Ce fut une journée difficile c’est vrai. Mais si vous voulez que l’on parle des avants, nous n’avons jamais reculé devant nos adversaires, ni fait un pas de côté", insistait le barbu. Certes, ils n’ont pas reculé. Mais le problème, c’est qu’ils n’ont pas avancé non plus ! C’est même le problème majeur que John Plumtree a soulevé dans son analyse (lire ci-contre.)

Leur plan anti-Dupont

Bref, chacun en a pris pour son grade. Constamment mis sous pression par les Irlandais, les Kiwis ont commis pas moins de 15 fautes de main, et 12 mauvaises passes. Aussi, ils devraient revenir à un rugby plus "direct", comme le laisse entendre Plumtree par cette phrase lourde de sens : "Nous allons revenir à certaines choses sur lesquelles nous sommes performants et dont nous nous sommes éloignés la semaine dernière." Traduction : Conquête, occupation, jeu direct et ballons portés. Les hommes d’Ian Foster veilleront aussi à conserver leur cohésion collective en défense, qui a été mise à rude épreuve par les Irlandais contre qui ils ont tenté 250 plaquages pour n’en manquer que 19, soit un épatant 92,4 % de réussite dans l’exercice.

Les Tout Noirs ont également annoncé la couleur concernant les Bleus, et notamment leur "facteur X", Antoine Dupont : "Il est une menace constante, posait le flanker Sam Cane. Comme les défenseurs doivent se concentrer sur lui, il crée des espaces pour les autres. De toute évidence, une grande partie du jeu des Bleus repose sur Antoine Dupont. Donc nous allons avoir beaucoup de travail autour des rucks pour limiter au maximum les opportunités qui pourraient se présenter à lui…" Espérons que toute cette attention mobilisée autour de notre "Toto" national libérera des espaces pour ses coéquipiers… Et tant pis les Blacks partent en vacances sur une défaite.

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