Pour ceux qui aiment la plume et le cuir

  • « Jeux de Lignes » (Editions Privat).
    « Jeux de Lignes » (Editions Privat).
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« Jeux de Lignes » (Editions Privat) est un ouvrage foisonnant destiné à  ceux qui aiment mêler le plaisir du jeu, vu et le plaisir du jeu, lu. Richard Escot et Benoit Jeantet sont à la manœuvre.

 

Ceux qui aiment le ballon ovale et la littérature se délecteront de cet ouvrage signé Benoit Jeantet et Richard Escot. Benoit Jeantet est un écrivain, poète et scénariste. Le nom de Richard Escot parle davantage aux amateurs de rugby puisqu'il est l'auteur de dizaines d'ouvrages sur ce sport parallèlement à une carrière de journaliste au quotidien « L'équipe. » Les deux hommes signent un ouvrage foisonnant intitulé « Jeux de lignes » aux Editions Privat. Il mélange les joueurs et les écrivains en comparant évidemment les figures de style (ou de non-style) des uns et les feintes ou les percussions des autres. Dans ces pages, on trouvera les traces de Jacques Verdier, ancien rédacteur en chef de Midi-Olympique et passionné lui aussi par les lettres.

Au fil des pages, on croise ensuite Françoise Sagan qui trouvait de « l'intelligence » à ce sport où l'on fait des passes en arrière pour aller de l'avant. On découvre ensuite Vincent Etcheto faisant l'éloge de l'écriture de Jean-François Mézergues, reporter au quotidien Sud-Ouest, décédé en 2011. « J'adorais la façon dont il écrivait. Il avait une plume, il décrivait le match que j'avais joué et le lendemain, dans son compte rendu, il avait une façon particulière de me faire sentir l'odeur de la ventrèche et des pâquerettes. Son style était à la fois simple et parlant avec un vocabulaire riche, mais pas alambiqué, sans chercher la figure de style à chaque fois. »

Dominique Harize, trois quart aile de l'équipe du Grand Chelem 1977 explique avoir apprécié la littérature à travers « Le Rouge et le Noir ». « Chez Stendhal, j'ai aimé la finesse du style. Mais je n'ai jamais vraiment basculé vers la littérature rugbystique, même si je lisais Antoine Blondin, même si j'appréciais Kléber Haedens que j'ai connu à Toulouse.... J'ai surtout été impressionné par l'homme, davantage que par l'écrivain. La première fois, je l'ai croisé à la sortie du vestiaire après un match, et voilà que se plante devant moi ce grand mec, qui fumait le cigare, les cheveux en bataille, charismatique, imposant ! » On surprend aussi Denis Charvet saisi par une inspiration et une furieuse envie de saisir la plume à son tour, au point de le voir interrompre une descente à ski pour trouver à toute vitesse papier et crayon.

Richard Escot.
Richard Escot. Wikipédia.

On vous laisse découvrir au fil des pages les autres liens entre ceux qui ont chaussé les crampons et ceux qui ont manié la plume. Ce livre ne déroule pas un récit chronologique ou historique, autant s'y plonger avec délectation comme on entre dans un regroupement ou comme on plonge voluptueusement derrière la ligne, au bout d'une attaque touchée par la grâce.

Richard Escot explique : « Cet ouvrage doit beaucoup à la pandémie de Covid et de mon blog. Je me suis lancé dans un jeu sur le thème : « Qui a écrit ça ? » et de fil en aiguille le projet de cet ouvrage est né avec mon ami Benoit Jeantet avec qui j'avais déjà coécrit un ouvrage en 2011 : « Le dictionnaire du désir de lire. », une liste de cent romans contemporains du monde entier. »

Benoit Jeantet.
Benoit Jeantet. Other Agency.

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