Chronique de Richard Dourthe : « Ollivon va devoir se battre »
Dans sa chronique au Midi Olympique, l'ancien trois-quarts centre du XV de France Richard Dourthe salue la performance d'une troisième-ligne XXL et pose la question du capitanat de Charles Ollivon.
J'étais au Stade de France, samedi soir. Et des tribunes, j'ai parfois revu le France / Nouvelle-Zélande de 99. J'entends par là que les All Blacks, tu les bats quand tu les cognes. Quand j'ai vu Anthony Jelonch frapper comme un diable dans les rucks adverses à cinq ou six reprises ou quand j'ai vu Jonathan Danty remuer Brodie Retallick au corps à corps, j'ai aussitôt pensé que les Tout Noir perdraient la boule tôt ou tard, dans ce match. Sous pression, Jordie Barrett a marché à côté de ses pompes, jouant le Test de Saint-Denis en espadrilles, comme il aurait disputé tournoi à 7 de Hong Kong. Acculé par la meute, Richie Mo'unga a perdu les pédales et balancé trop de passes improbables.
Pris à la gorge, Aaron Smith a de son côté compris pourquoi Antoine Dupont lui était désormais supérieur. Samedi soir, les Blacks étaient à ce point perdus qu'ils s'en remirent donc irrémédiablement aux exploits individuels de leurs meilleurs joueurs, un peu comme l'avaient fait leurs pères en 1999, cet après-midi de Mondial où ils n'eurent d'autre choix que de donner le ballon à Jonah Lomu. C'était bon, les garçons. C'était si bon que je n'ai même jamais vraiment eu peur, au Stade de France...
De toute évidence, Fabien Galthié a trouvé son ossature et peut construire les deux prochaines années sur cette seule certitude. A l'ouverture, Romain Ntamack a réalisé une telle performance qu'à ce poste, Mathieu Jalibert ne sera désormais plus qu'une simple option. Le meneur de jeu du Stade toulousain est un animateur merveilleux et surtout, un meneur de jeu qui se trouve les yeux fermés avec Antoine Dupont, le grand leader tricolore. Ntamack ? Il n'était pas épanoui au poste de premier centre, ça s'est senti mais il a eu pour lui le mérite de ne jamais traîner les pieds. Parce que c'est un bon garçon, un bon soldat et que son père lui a probablement fait comprendre qu'il n'y aurait jaamis rien de plus beau qu'une sélection en équipe de France, quel qu'en soit le contexte. A ses côtés, Melvyn Jaminet a cette fois-ci levé les doutes qui pesaient sur ses dernières sorties, « lâchant » enfin les ballons qu'il avait gardés pour lui, face à l'Argentine et la Géorgie. Sauf cataclysme, Jaminet a posé sa patte sur le poste d'arrière en équipe de France et croyez-moi, il n'est pas prêt d'en sortir.
D'ailleurs, qui pourrait-on sortir de cette merveilleuse sélection ? Et que va-t-il se passer quand Charles Ollivon reviendra de blessure pour le prochain Tournoi des 6 Nations ? Samedi soir, la troisième-ligne (Anthony Jelonch, Grégory Alldritt et François Cros) a en effet été quasi parfaite et en ce sens, je vois mal le staff des Bleus faire un quelconque cadeau au grand Charles. Un capitaine du XV de France se doit avant tout d'être intouchable à son poste et ainsi, je ne serais qu'à moitié surpris si Dupont conservait le capitanat jusqu'à la prochaine tournée d'été. A minima...
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