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La France, épicentre de la planète rugby

Par Arnaud BEURDELEY
  • C'est sur la scène sportive que les Bleus ont brillé cette automne chez les garçons mais chez les filles
    C'est sur la scène sportive que les Bleus ont brillé cette automne chez les garçons mais chez les filles Midi Olympique - Patrick Derewiany
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Jamais la France n’est apparue aussi puissante au cœur de la planète rugby. La partie émergée de ce rayonnement à l’international est évidemment sportif. Mais ce constat s’impose aussi sur le plan politique, économique et structurel. Dans tous ces secteurs, la France est aussi un acteur incontournable… Cocorico !

Il n’y a pas de mal à se faire un peu de bien. Surtout, après une période de vaches maigres, longue de dix années. Les Bleus, somptueux vainqueurs de la Nouvelle-Zélande (40-25), record d’écart de points historique à la clé, voilà qui vous redonne le moral, vous file l’envie de voir la vie en rose, de siffloter le matin sous la douche et même de payer vos impôts avec le sourire. Les langues de vipères diront toujours que nos bleus n’ont soulevé que le trophée Gallaher en battant des Blacks rincés par trois mois de tournée dans un contexte sanitaire usant. Mais quand même…

Après une décennie de sinistrose, force est de souligner que le XV de France est redevenu une vitrine pour le rugby hexagonal. De bon augure pour endiguer la chute spectaculaire du nombre de licenciés ces dernières années ? En 2016, lors de sa première campagne pour la présidence de la FFR, Bernard Laporte n’avait de cesse de répéter que les résultats du XV de France étaient le premier vecteur d’inscription. Et qu’il souhaitait mettre tous les moyens nécessaires pour redorer le blason et voir le nombre de licenciés repartir à la hausse. Il se plaignait également de l’absence de star chez les Bleus, déplorant que les gamins des écoles de rugby ne s’identifiaient qu’à des joueurs d’un autre temps tels Michalak, Chabal ou encore Dominici, mais pas aux internationaux en activité. Aujourd’hui, les Bleus trustent les premiers rôles, le duo Ntamack-Dupont attire les projecteurs et s’invite sur les plateaux de télévision, ce dernier étant même pressenti pour être élu meilleur joueur du monde dans quelques jours.

Ambitions politiques pour 2024

Clairement, de ce point de vue-là, tous les voyants sont au vert pour imaginer un afflux massif dans les écoles de rugby. Parce que disons-le tout haut : le rugby français est redevenu "Bankable". Il est même aujourd’hui le centre du monde, les résultats positifs du XV de France et le probable couronnement de "Super-Dupont" n’étant que la partie émergée de l’iceberg. Parce que n’en déplaisent aux pisse-vinaigre et autres grincheux plus enclins à ne voir que ce qui ne pas, le rugby français, dans son ensemble, est en haut de l’affiche. Et ce, dans toutes les strates du microcosme. Un exemple ? Le XV de France féminin sort d’une tournée à trois victoires dont deux contre les Blacks Ferns, championnes du monde en titre, quand les filles du 7 ont décroché une médaille d’argent historique aux derniers jeux Olympiques de Tokyo. Vous nous direz qu’il s’agit encore du secteur sportif. Certes, mais dans les coulisses, le drapeau bleu-blanc-rouge est aussi à l’honneur. Bernard Laporte n’est-il pas le favori pour succéder à l’Anglais Bill Beaumont à la tête de World Rugby en 2024 ? Les techniciens français n’ont-ils pas réinvesti les commissions de l’instance internationale pour influencer les éventuelles modifications de règles ? Un secteur jusque-là chasse gardée des Anglo-Saxons, peut-être même des nations du Sud. Clairement, la France n’a jamais autant pesé dans les arcanes du pouvoir politique.

Et puis, est-il utile de rappeler que la prochaine Coupe du monde - troisième événement le plus populaire au monde après les JO et le Mondial de football - se déroulera dans moins de deux ans sur notre territoire ? La France épicentre de la planète rugby prendra alors sa pleine mesure. Le match d’ouverture opposera les Bleus à la Nouvelle-Zélande, deux nations soutenues financièrement par Mohed Altrad, entrepreneur français, devenu milliardaire, dont on dit qu’il est en passe de devenir le grand argentier du rugby mondial. Par le passé, il a aidé le rugby géorgien, a voulu investir dans un club anglais (Gloucester), s’est intéressé en 2017 au "naming" du Tournoi des 6 Nations pour succéder à Royal Bank of Scotland. On lui prête même l’idée d’accompagner Bernard Laporte à World Rugby si ce dernier en prend la présidence. Qu’on le veuille ou non, Mohed Altrad, lui aussi, contribue au rayonnement du rugby français sur la scène internationale. Un rayonnement qui n’a jamais été aussi puissant.

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