Pour le management, la patte Urios
Le manager de l’UBB sait mener les hommes comme personne ou presque. Il sait le faire dans la rigueur pointilleuse comme dans la fantaisie créative avec ses fameux Bacchus.
Depuis sa création en 2006, l’UBB a connu plusieurs managers ou entraîneurs en chef : Patrick Vergé, Frédéric Garcia, Marc Delpoux qui vécut la montée en association avec Vincent Etcheto. Puis vint l’ère Raphaël Ibanez qui, le premier, qualifia le club pour la Coupe d’Europe. Il fut remplacé par Jacques Brunel, que la FFR vint « piquer » au club pour en faire un sélectionneur. Il fallut parer au plus pressé en nommant son adjoint, l’Anglais Rory Teague, lui-même remplacé par Joe Worsley pour finir la saison 2018-2019. Puis vint Christophe Urios en juin 2019. Personne ne peut nier que l’ancien entraîneur d’Oyonnax et de Castres a fait passer un cap décisif au club. Son bilan en fait foi : une première place aisée en 2020 quand le Covid arrêta le championnat à la dix-septième journée. Puis une saison 2020-2021 à trois demi-finales. Personne avant lui n’avait offert des phases finales à l’Union Bordeaux-Bègles.
Quelle est la spécificité de son savoir-faire ? Lors des entraînements accessibles à la presse, on le voit sur le terrain en train d’observer ses adjoints, Frédéric Charrier et Julien Laïrle animer la séance. Il sait déléguer les tâches les plus techniques à ceux qui l’entourent, mais il aime juger la qualité d’une session d’entraînement, et en faire le bilan. Il évoque souvent les bonnes et les moins bonnes semaines et leurs effets sur les matchs qui suivent. On dit aussi qu’il est assez fort pour cerner les points forts ou faibles de l’adversaire et expliquer aux joueurs le genre de match auquel il faut s’attendre.
Mais le dada de Christophe Urios, c’est la gestion des hommes. Il passe pour un motivateur hors pair, un guide qui sait sur quel ressort agir pour que ses soldats donnent le meilleur d’eux-mêmes, avec on imagine des mots adaptés à chacun. Son sens de la formule et son vocabulaire riche et imagé font le reste.
Saynètes loufoques et parodies
Mais son atout maître sort carrément du cadre : les Bacchus. Derrière cette référence dionysiaque se cachent des sortes de mini-olympiades disputées par des groupes de joueurs. Des concours plus ou moins loufoques avec force déguisements, des saynètes, des parodies en tout genre y compris du manager lui-même. Et oui, Christophe Urios qui adore les emplois du temps réglés au cordeau et la rigueur militaire est aussi le garant d’une vraie fantaisie. Voici comment il justifie ces journées carnavalesques : « Je les trouve tout le temps très bons. C’est un groupe étonnant, qui a ce mélange entre rigueur et très grande créativité. Ils se foutent de toi avec beaucoup de simplicité, ce n’est jamais méchant », s’amuse-t-il. Ces Bacchus, « ça permet de créer du lien, ça permet de mettre les joueurs en difficulté sur des challenges et ça permet d’identifier des leaders, d’identifier la relation des groupes, et tout ça c’est très important », avait-il déclaré en juillet 2020. Ce n’est pas une fête annuelle pour décompresser, c’est une vraie politique. Il y en a trois l’été, souvent décentralisées dans des fiefs du rugby girondin, et deux ou trois de plus en cours de saison.
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