L'édito : se souvenir des belles choses

  • Antoine Dupont quittant le terrain après avoir fait le travail face aux All Blacks
    Antoine Dupont quittant le terrain après avoir fait le travail face aux All Blacks Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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L'édito du vendredi par Léo Faure...

Comme en toutes choses de la mémoire, celle du rugby sera bientôt sélective. Elle gardera le meilleur de 2021, pour lentement enfouir les quelques événements négatifs, tristes ou traumatiques dans un certain oubli. C’est mieux ainsi. Et alors que reviennent des démons sanitaires qu’on voulait passés, on s’efforcera ici d’accélérer le temps et le tri mémoriel, de ne voir que le réconfortant, au moment de jeter un dernier coup d’œil par-dessus notre épaule.

2021, ce fut donc l’année de tant de joies. Vous en lirez bon nombre dans les pages qui suivent. Antoine Dupont en fut souvent l’un des protagonistes. En a-t-on trop fait avec le grand talent du Pyrénéo-Gerso-Castro-Toulousain ? Le débat peut s’entendre et on se l’est souvent posé, en interne, à la rédaction. Pour cette conclusion : il n’y a jamais de mal à se faire du bien. Aussi, pourquoi lui renier le rôle qui est factuellement le sien dans différents épisodes heureux, au prétexte d’une trop grande médiatisation ?

En Irlande, pour le premier grand temps fort de l’année et la première victoire des Bleus à Dublin depuis dix ans, c’est lui qui arrachait le ballon de la victoire. Le lancement d’une grande année où il fut celui qui souleva le cinquième trophée européen du Stade toulousain, en qualité de capitaine. Il fut le demi de mêlée du doublé puis, de retour dans le rôle de capitaine, en Bleu cette fois, celui qui guida le XV de France sur le chemin d’une victoire historique face à la Nouvelle-Zélande (40-25).

Multi-Oscarisé par la rédaction et les lecteurs de Midi Olympique (dont un troisième Oscar d’Or consécutif), élu meilleur joueur du monde, Dupont aura marqué de son empreinte l’année 2021. Et les multiples hommages qui lui furent rendus sont indéniablement mérités.

Cette année fut aussi celle de son club, qui a tout raflé dans le sillage de son demi de mêlée star. Ce fut encore l’année de Jelonch, Woki, Danty ou Jaminet, qui ont tous profité d’une tournée bancale aux antipodes australiens pour se faire une place de première qualité dans l’effectif du XV de France.

Ce fut l’année de l’Usap, qui retrouvait le Top 14 et celle de Narbonne et Bourg-en-Bresse, qui réintégrèrent le monde professionnel. Celle des « nouveaux présidents » qui, au soutien de la candidature de René Bouscatel, faisaient main basse sur la Ligue nationale de rugby, écrivaient une nouvelle manière de gouverner et rebattaient les cartes de la relation LNR-FFR.

Finalement, s’il fallait ne retenir qu’une seule chose, ce serait peut-être celle-ci : 2021 fut l’année du plus grand, du plus fou, du plus irrationnel et passionnel des derbys basques de l’histoire. Un enjeu immense, un scénario absolument dingue, un stade Aguilera en fusion et, au bout des tirs au but, la relégation pour l’Aviron, le Top 14 pour le BO.

Cela aurait pu être l’inverse et, au révélateur de l’histoire, le sportif importera finalement peu. En revanche, la fièvre de transe vécue ce jour-là sera éternelle.

Toutes ces émotions, belles et intenses, nous les garderons précieusement dans un coin de mémoire. Pour la belle histoire. Le reste appartient déjà au passé.

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