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Élodie Ardilouze, piquée au virus de l’arbitrage

Par Pierrick Ilic-Ruffinatti
  • Seule arbitre femme en Corse, Élodie Ardilouze gravit petit à petit les échelons de l’arbitrage.  Photo DR Seule arbitre femme en Corse, Élodie Ardilouze gravit petit à petit les échelons de l’arbitrage.  Photo DR
    Seule arbitre femme en Corse, Élodie Ardilouze gravit petit à petit les échelons de l’arbitrage. Photo DR Midi Olympique - Midi Olympique
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À 25 ans, Élodie Ardilouze partage sa passion ovale entre l’entente des Ponettes, dont elle est demi d’ouverture ou centre, et le sifflet. Unique arbitre femme sur l’île de Beauté, cette Lot-et-Garonnaise espère rapidement pouvoir arbitrer sur le continent.

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi certains joueurs choisissaient, un beau jour, de troquer leur maillot de joueur au profit d’un sifflet, faisant ainsi le choix de mettre entre parenthèses les week-ends à défendre les couleurs d’un maillot, pour une discipline plus noble encore, celle de légiférer ces 80 minutes de guerre de villages ? En somme, comment certains joueurs pouvaient un matin se lever et choisir de devenir la 31e personne sur le terrain : l’arbitre ? Car Élodie Ardilouze, elle, est de celles qui ont choisi de franchir le Rubicon, à l’aube de la saison 2017-2018. « Vous voyez la joueuse qui contestait toutes les décisions sur le terrain ? Bah c’était moi, et c’est pour ça que mon entraîneur m’a inscrit à l’arbitrage. Était-ce une sanction ? Au contraire, je pense qu’à force de me voir râler, il avait dû percevoir que je m’intéressais aux règles », s’amuse la jeune femme, désormais âgée de 25 ans.

« On peut être arbitre le samedi et joueuse le dimanche »

Et comme imaginé par son entraîneur de l’époque, Henri Bonino, le virus de l’arbitrage pique quasi instantanément la demi d’ouverture ou centre des Ponettes (entente entre les clubs féminins de l’Île de Beauté). « Tu changes de côté, et d’un coup tu comprends pas mal de détails, de décisions. Moi qui râlais beaucoup, ça m’a permis de grandir en tant que joueuse. Dès les premiers matchs, j’ai eu un regard différent sur les décisions. Aujourd’hui, je ne conteste plus du tout les coups de sifflet, car j’ai compris que c’était contre-productif. » Et si certains s’arrêtent au premier stage d’arbitrage, dans le seul but de s’initier plus précisément aux règlements, Élodie Ardilouze fait quant à elle le choix de persévérer. Au risque de voir ses week-ends tourner quasi uniquement autour de sa passion ovale ? Pas un problème, pour cette jeune professeure des écoles : « On peut être arbitre le samedi et joueuse le dimanche. Puis d’alterner les deux m’a permis de progresser en tant que joueuse. Désormais, quand j’ai le sentiment qu’il y a une erreur, je vais voir ma capitaine en lui expliquant ce que j’ai cru remarquer, afin qu’elle le fasse remonter avec précision. Comme ça l’échange se met en place, et ça nous évite d’être dans le collimateur. Je sais que tout va très vite, et que les arbitres ont eux aussi le droit à l’erreur. » Seule arbitre femme en Corse, Élodie Ardilouze officie désormais au niveau régional. « J’ai arbitré des cadets, des juniors et même des séniors au niveau Série. En revanche, je n’ai jamais dirigé un match féminin », sourit la jeune arbitre.

« Aller arbitrer sur le continent »

Et vis-à-vis des garçons ? « Au début, je sentais une forme de défiance, mais je crois m’être rapidement imposée. J’ai appris à être plus stricte dès le début de match, et désormais ça se passe mieux. Puis maintenant, on commence à me connaître en Corse, donc je n’ai plus de problème. » Pourtant, si elle s’est fait une réputation sur l’Île de Beauté, Élodie Ardilouze a désormais d’autres ambitions. « Je prépare l’examen préfédéral pour la fin de saison, ce qui me permettrait d’arbitrer jusqu’en Fédérale 3, mais surtout d’aller arbitrer sur le continent, pour rencontrer des contextes et des joueurs différents. » Et pourquoi ne pas même, un jour, imaginer devenir arbitre professionnelle ? Si elle sait que la route est encore longue, Élodie Ardilouze ne se fixe aucune limite. Et c’est d’ailleurs comme cela que la Lot-et-Garonnaise s’est retrouvée quatrième arbitre lors de rencontres internationales entre l’équipe de France moins de 20 ans développement et l’Irlande, puis à nouveau contre l’Italie, ou encore lors de Montpellier - Stade français, cet été, en match de présaison. Des expériences qu’elle décrit comme « enrichissantes , et qui n’ont fait que décupler la passion ovale d’Élodie Ardilouze, qu’elle partage désormais chaque semaine entre les entraînements, les matchs et son sifflet.

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