Bleus : de si grands espoirs...

Que n’a-t-on pas lu après la victoire historique du XV de France sur la Nouvelle-Zélande en novembre dernier (40-25) ? Que n’a-t-on pas entendu ? Ce succès a suscité une onde de choc incroyable, dans toutes les strates du rugby français. Et même au-delà, à l’international. Oublié les défaites encourageantes, exit les moqueries venues d’ailleurs, fini la soupe à la grimace : ce rendez-vous charnière a fait basculer les Bleus dans une nouvelle dimension. Avec l’exigence d’avoir à assumer l’héritage de ce succès et des deux premières années positives de l’ère Galthié. Parce que les pisse-vinaigre ont parfois raison : la France du rugby n’a encore rien gagné. Elle s’est simplement octroyé le droit de revenir à la table des grands. Au banquet des favoris, les Bleus sont désormais installés à la table d’honneur.

Le sélectionneur Fabien Galthié ne disait rien d’autre, lorsqu’il déclarait à l’issue de la rencontre contre les Néo-zélandais :"On est lancé sur un chemin qui nous mène plus loin."

Le Tournoi des 6 Nations qui s’ouvre à domicile face à l’Italie (6 février, 16 heures au Stade de France) sera une première étape. Ce trophée, les Bleus ne l’ont plus remporté depuis 2010. Une éternité à l’échelle de la compétition.

Premiers osbtacles

Or, jamais ils n’ont semblé aussi proches de renouer avec ce glorieux passé. Avant le Mondial 2023, qui doit être l’apothéose du rugby tricolore comme celui de 2011 avait été celui de la Nouvelle-Zélande, Antoine Dupont et ses partenaires se doivent de marquer les esprits, de frapper fort et de remplir l’armoire à trophées pour reprendre une expression chère à Galthié. " Quand j’ai pris le poste il y a deux ans, on me souhaitait bon courage, disait-il, il y a peu. Désormais, on me dit qu’il faut gagner le Tournoi ! C’est donc une évolution très positive. On veut et on peut gagner le Tournoi, mais on va d’abord grandir pour accumuler plus de sélections et d’expérience. Et obligatoirement, on sera meilleurs."

Ce millésime 2022 est taillé pour le XV de France. Après l’Italie en amuse-bouche, les Bleus auront l’avantage de recevoir l’Irlande et l’Angleterre au Stade de France, les deux équipes potentiellement les plus dangereuses du Tournoi au regard des dernières performances. Une aubaine non négligeable dont Galthié et ses hommes doivent tirer profit. Il faudra évidemment se défaire des pièges gallois et écossais, nous direz-vous. Certes, mais quand une équipe dégage autant de confiance et de certitudes, de valeur et de talents, elle a certaines obligations.

D’abord, celle de ne pas décevoir. Les attentes sont grandes. Immenses. à quoi bon fesser les All Blacks si c’est pour se prendre les pieds dans le tapis à l’obstacle suivant ? Le rugby français a besoin de titre. Le plus tôt sera le mieux. "Il est clair que nous avons besoin de gagner, a confirmé Galthié lors de sa première prise de parole de l’année. Il est clair que l’équipe de France doit gagner. Nous avons envie de progresser, nous pouvons progresser dans tous les secteurs." Et d’ajouter : "Pour le moment, nous sommes en position de vouloir gagner un titre et nous souhaitons, nous voulons gagner. Ce n’est pas une finalité. On va se donner les moyens. Après il faut jouer les matchs." Alors, action messieurs.