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À quoi va servir le stage des Bleus ?

  • La salle de muscu des Bleus sur la base du 1er REC.
    La salle de muscu des Bleus sur la base du 1er REC. DR - DR
Publié le Mis à jour
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À partir de ce lundi, les Bleus vont passer deux semaines à carpiagne, au sein du 1er régiment étranger de cavalerie de la légion étrangère. Une idée pour le moins originale du sélectionneur Fabien Galthié.

Fabien Galthié avait posé le décor le 18 octobre dernier, durant une conférence de presse à quelques semaines du coup d’envoi de l’Autumn Nation Cup. Flanqué, comme à l’habitude, du manager Raphaël Ibanez, les deux hommes forts du rugby français dévoilaient leur «nouvelle méthode». Et le sélectionneur du XV de France adressait un message pour le moins clair: «Nous allons durcir notre préparation. Notre marge de progression vient de là, de notre capacité à élever notre engagement. Ça va être dur en intensité. Comme on assume que ce soit dur à vivre pour ceux qui ne sont pas dans cette liste. Dans tous les domaines, il faut que les joueurs soient capables d’être encore meilleurs.» Durcir, pour pousser les hommes dans leurs derniers retranchements  durant les entraînements et leur donner ainsi du confort dans l’enfer d’un match international. Durcir, mais comment ? Avec qui ? Contre qui ?

La réponse est venue de l’ex-président du Stade français, Max Guazzini. Deux jours avant cette conférence de presse, l’ex-boss des Soldats Roses faisaient se rencontrer le colonel Henri Leinekugel-Le-Cocq, le nouveau commandant du 1er Régiment étranger de Cavalerie de la Légion étrangère et Fabien Galthié. Ce dernier avait passé la journée sur le site de Carpiagne, où le 1er REC est établi et avait longuement échangé sur les méthodes d’entraînement et de préparation des militaires:  «J’ai appris beaucoup de choses. Il est possible que nous nous inspirions de certaines» avait alors confié le sélectionneur à nos confrères du Figaro.


Immersion culturelle dans la «militarité»

L’idée a fait son chemin dans l’esprit de Galthié. Et en cette fin de mois de janvier, le XV de France ne va pas passer une, mais deux semaines de stage sur la base de Carpiagne, située non loin de Marseille, alternant l’après-midi avec des séances rugby sur le terrain du club d’Aubagne, situé à 14 kilomètres. Le boss des Bleus l’a encore répété dans ces colonnes, dans notre édition de vendredi: «J’attends beaucoup de notre camp d’entraînement à Carpiagne. La première des choses et d’y faire une préparation de grande qualité. On a besoin de nos meilleurs joueurs.» Mais que vont faire nos Bleus au contact de la Légion étrangère ? Que vont-ils y trouver ?

Pour y répondre, nous avons contacté le colonel Henri Leinekugel-Le-Cocq qui nous livre quelques clés: «On va leur apporter un esprit, on va les immerger dans l’esprit de la Légion étrangère. C’est ça qui a vraiment parlé à Fabien Galthié. Nous allons apporter de la militarité. Cet esprit «Légion» peut renforcer l’esprit de corps et finalement la force morale du XV de France. Car quand on est prêt physiquement et techniquement, c’est la force morale qui fait la différence sur le terrain. Quand nous sommes engagés, on doit tenir bon et réussir la mission jusqu’au bout. Dans la Légion, on dit que «la mission est sacrée». à écouter le colonel, on comprend que l’objectif de ce stage au contact de la Légion est moins physique que mental: «Ils ne vont pas faire un stage commando ou d’aguerrissement, bien que nous disposions d’un centre. On va leur montrer pas mal de choses, leur faire vivre la vie de légionnaire, comment nous remplissons nos missions, quelles sont nos traditions, nos équipements, le tout dans un cadre plus rustique, austère, qui favorise la solidarité et la fraternité. Et il y aura forcément quelques surprises», sourit le haut-gradé. Qu’ils se rassurent: les Tricolores ne feront pas de footing dans la boue à 4 heures du matin en treillis-rangers et avec un sac de 20 kilos. Tous les soirs, ils retrouveront le confort de leur hôtel quatre étoiles situé à Cassis, où ils profiteront d’un repos bien mérité.


Des échanges avec des légionnaires et des blessés de guerre

Mais encore une fois, l’objectif de ce stage n’est pas là. Le staff veut marquer les Bleus mentalement. Terminer de sceller ce groupe, en lui faisant vivre des moments forts. Pour cela, de nombreux échanges avec des légionnaires sont prévus au long des deux semaines. Des valides, bien sûr, qui vont les guider dans leur immersion culturelle et... des blessés de guerre, qui vont leur parler de leur engagement et du lourd tribut qu’ils ont payé : «Nous avons eu, ces dernières années, un certain nombre de blessés lors de nos opérations en Afghanistan, au Mali ou en Centrafrique. Certains ont perdu un bras, une jambe, ont marché sur une mine. Ces témoignages ne seront pas anodins: ils viennent d’étrangers qui viennent du bout du monde pour porter les armes de la France, et pour laquelle ils peuvent être blessés ou tués en opération. Cela doit montrer le sens de l’engagement  et de la mission, lesquels sont poussés à leur paroxysme. Ces témoignages doivent être une source d’inspiration.»

Une aventure humaine dont les Bleus sauront se souvenir quand ils devront défendre leur ligne d’en-but face aux pilonnages adverses. Et, par extension, trouver les ressources mentales pour aller décrocher une victoire dans le Tournoi, qui n’est autre que leur «mission sacrée».

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