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L'édito du vendredi : l’effet Black

  • L'ailier Damian Penaud face aux All Blacks.
    L'ailier Damian Penaud face aux All Blacks. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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L'édito du vendredi par Léo Faure... C’est dingue, comme une seule victoire face à la Nouvelle-Zélande change tout. La considération qu’on a d’une équipe, de son parcours, de ses possibilités et de son avenir. Tout est soudain amplifié, comme lu par un prisme déformant. C’est la force du mythe noir.

 

Les joueurs de Galthié n’ont pourtant ajouté aucun trophée sur les étagères du CNR Marcoussis et pointent au cinquième rang d’un sport qui compte quatre pays champions du monde, dans son histoire. Les promesses sont bien là, nombreuses, immenses, mais jusqu’ici toujours dégradées par quelques moments d’absence. Mais, voyez-vous, ces Bleus ont battu les Blacks. Avec la manière. Et ça change tout.

Ils ont aussi battu l’Australie sur ses terres, nous direz-vous. Et l’Angleterre, l’Argentine, le pays de Galles et l’Irlande, ce qui justifie toutes les croyances en leur formidable potentiel. Mais ça ne compte pas, ou pas dans les mêmes proportions. De ce côté du globe, terrasser les hommes en noir est d’une telle rareté que cela prend toujours la valeur d’un exploit. Leur « filer » quarante points et cinq essais est un triomphe. En novembre, les Bleus ont effectivement triomphé. Ce qui doit accélérer leur destin.

Dans le sillage de cette victoire rare et chère, le XV de France s’est trouvé projeté en super-favori du Tournoi des 6 Nations, qui débute ce week-end. Un statut légitime, aussi encouragé par ses meilleurs ennemis. Anglais, Gallois, Irlandais… Aucun n’aura manqué de désigner les Bleus en bête noire. Tous étaient trop contents d’accentuer la pression sur les épaules des Français.

Une seule victoire, aussi exceptionnelle soit-elle, ne fait pourtant pas une dynamique. Elle ne doit pas altérer la mémoire. Les deux matchs d’automne qui avaient précédé la Nouvelle-Zélande, face à l’Argentine et la Géorgie, furent poussifs. Ces Néo-Zélandais, qui ont chuté à Saint-Denis, achevaient un marathon de quatre mois d’épuisement, de matchs et d’isolement. Cette victoire, ample par le score et gigantesque par les émotions suscitées, aurait aussi pu filer entre les doigts français et ne tient finalement qu’à deux exploits : une relance de Ntamack, une interception de Penaud.

Lancés dans leur mission trophée, celui qui leur manque tant, ces Bleus puiseront dans ce succès face aux All Blacks toute la confiance nécessaire aux épopées. Mais rien ne sera simple. Sur leur chemin, ils trouveront les Irlandais qui, comme eux, ont battu la Nouvelle-Zélande en novembre et dont toutes les provinces impressionnent, en Coupe d’Europe. Ils trouveront l’Angleterre, qui a également battu l’Australie et les champions du monde Springboks, à l’automne. Ils iront en Écosse, qu’ils n’ont jamais battue et au pays de Galles, où l’on connaît toute l’ampleur de la tâche.

Un succès final serait d’autant plus historique qu’il serait obtenu de haute lutte, dans un Tournoi des 6 Nations qui n’a jamais semblé aussi dense et homogène. Pour ces Bleus, pourtant, il est l’heure. Douze ans après leur dernier sacre. Dix-huit mois avant « leur » Coupe du monde en France. Il est l’heure de gagner. Tout commencera par l’Italie, ce dimanche. Faux pas interdit. La suite sera autrement plus coriace. C’est le prix du rêve.

 

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