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6 Nations - Bleus : l’Italie, un hors d’œuvre mais vraiment un piège ?

  • Sur le papier, le XV de France semble aujourd’hui à l’abri de toute mauvaise surprise contre l'Italie.
    Sur le papier, le XV de France semble aujourd’hui à l’abri de toute mauvaise surprise contre l'Italie. Icon Sport - Icon Sport
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Si le XV de France a connu plusieurs désillusions ou grosses frayeurs face à l’Italie dans son passé, il semble aujourd’hui (du moins sur le papier) à l’abri de toute mauvaise surprise. Déjà parce que l’écart entre les deux équipes s’est creusé. Ensuite parce que les Bleus de l’ère Galthié ont grandi et mûri.

C’était il y a deux semaines. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, Fabien Galthié expliquait au moment de définir les favoris de la compétition qui s’ouvre samedi : « Je pense que, hormis l’Italie, toutes les équipes peuvent envisager de gagner ce Tournoi. » N’allez pas conclure à un quelconque mépris à l’égard des Transalpins, ou déceler le risque de voir le XV de France sous-estimer son premier adversaire de l’édition 2022, dimanche au Stade de France. Non, c’était juste de l’honnêteté intellectuelle, et de la lucidité.

Si le sélectionneur a déjà pris soin de placer quatre autres nations au même rang que les Bleus sur la ligne de départ (eux-mêmes chouchous des pronostics britanniques), il lui aurait fallu une sacrée dose de mauvaise foi (et de langue de bois) pour y ajouter une sélection qui n’a plus remporté la moindre rencontre du Tournoi des 6 Nations depuis le 28 février 2015 (victoire en Écosse, 22-19). Une équipe qui a enchaîné une série de trente-deux défaites consécutives et six cuillères de bois !

Avouez que, si le technicien venait à clamer qu’il se méfie de la Squadra pour un succès final à la mi-mars, tout le monde le prendrait pour un fou. Ou au moins pour un gros menteur. Antoine Dupont et ses partenaires savent pertinemment qu’ils devront être sérieux pour leur entrée dans la compétition, qu’ils auront l’obligation de mettre les choses dans l’ordre -ou de construire leur match pour reprendre la formule tant appréciée par les acteurs de ce jeu- pour se rendre la vie bien plus aisée.

Comme c’est souvent le cas face à cet adversaire italien. Comme ce le fut notamment l’an passé au Stade Olympique de Rome, déjà pour la première journée du Tournoi 2021, quand les Tricolores s’étaient largement imposés (50-10), menant de plus de vingt points à la pause.

L’année précédente, pour la deuxième sortie de l’ère Galthié et une semaine après une performance majuscule face aux vice-champions du monde anglais, les Français s’étaient montrés moins appliqués et inspirés (victoire 35-22). Ils connaissaient même quelques petites frayeurs quand l’Italie était revenue à neuf longueurs à la 65e minute de la rencontre, mais ils avaient été suffisamment rigoureux pour empocher un précieux bonus offensif.

2011, 2013 et même 2016 sont loin aujourd’hui

En février 2020, cette génération dorée n’en était qu’aux prémices de son aventure commune et il lui était permis une forme d’inconstance. Deux ans plus tard, elle a grandi, mûri. Elle s’est étoffée et a engrangé une expérience non négligeable sur la scène internationale pour se retrouver à l’abri de ce genre de déboire. Chuter face à l’Italie dimanche, ce ne serait pas seulement une désillusion, mais un véritable cataclysme. Non, voilà qui est aujourd’hui carrément impensable.

Le truc, c’est que l’écart -le gouffre même- n’a jamais paru aussi important entre ces deux équipes depuis des lustres. Même si la relève transalpine pointe le bout de son nez, comme l’ont prouvé les récents résultats des moins de 20 ans, il n’empêche que les hommes de Kieran Crowley ne semblent pas en mesure de vraiment inquiéter les Bleus dans leur quête de titres.

À ce jour, les souvenirs de Flaminio en 2011 ou du Stade Olympique en 2013 paraissent très lointains. Même le frisson du Stade de France en 2016 (23-21) quand Sergio Parisse avait raté le drop de la victoire à l’ultime seconde.

Dans ce sport comme tant d’autres, il ne faut jamais dire jamais mais, outre la différence de niveau, le XV de France a montré depuis un certain temps qu’il savait désormais éviter ce genre de piège. Dernier exemple en date : la Géorgie en novembre. Coincé entre l’Argentine et la Nouvelle-Zélande, six jours seulement avant d’affronter la meilleure nation du monde, ce rendez-vous avait tout de la mauvaise blague sur le papier.

Certes, les joueurs de Fabien Galthié n’ont pas livré leur partition la plus brillante ce jour-là mais ils ont su assurer un succès plutôt facile (41-15) pour basculer définitivement sur la rencontre qu’ils avaient tous dans le crâne. Ce qu’ils ont cette fois, à n’en pas douter, c’est leur objectif de garnir enfin l’armoire à trophées. Et ils sont conscients qu’ils n’ont pas le droit de laisser l’Italie croire une seule minute qu’elle peut les en priver.

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