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France - Écosse : les pièges de Murrayfield

  • Julien Marchand et les Bleus sont tombés dans le piège de Murrayfield, en mars 2020. Au moins les voilà prévenus pour ne pas commettre les mêmes erreurs en 2022… Photo Icon Sport
    Julien Marchand et les Bleus sont tombés dans le piège de Murrayfield, en mars 2020. Au moins les voilà prévenus pour ne pas commettre les mêmes erreurs en 2022… Photo Icon Sport
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Entre son protocole au traditionalisme envoûtant, sa météo capricieuse et l’agressivité débordante des hôtes, le contexte de Murrayfield s’est avéré difficile à absorber pour le XV de France depuis quelques saisons. Le piège est tendu, les Bleus ayant au moins l’avantage de connaître les erreurs à ne plus reproduire…

On a eu quelque peu tendance à les banaliser, eu égard à la relative faiblesse du XV du Chardon au début de l’ère professionnelle (9 succès lors des onze déplacements effectués entre 1994 et 2014), mais Murrayfield a historiquement toujours été l’un des terrains les plus difficiles à conquérir pour le XV de France. La preuve en est qu’entre 1978 et 1994 par exemple, les Bleus se sont montrés incapables de s’imposer en Écosse. Une tendance que l’on a de nouveau retrouvée depuis 2016, puisque les trois derniers déplacements des Bleus à Edimbourg dans le cadre du Tournoi se sont soldés par des échecs, parfois cruels, le plus frappant exemple résidant dans ce match de 2020 qui vit s’envoler les espoirs de grand chelem. De quoi craindre un bis repetita à Murrayfield ? Oui, trois fois oui. Parce que si on ignore évidemment à quelles conditions météorologiques seront confrontés les Bleus la semaine prochaine, la glaciale pluie écossaise n’est évidemment pas le seul élément que doit redouter le XV de France. Le principal motif de crainte résidant évidemment dans cette farouche agressivité proposée par les Écossais, parfois au-delà de la limite, qui a pourtant pour don de faire particulièrement bien déjouer le XV de France… Les preuves récentes ne manquent pas, entre le revers de 2018 et ces 18 points concédés sur pénalité à Greig Laidlaw lors du deuxième acte ou évidemment ce douloureux revers de 2020 marqué par deux cartons (un jaune contre Cros, et surtout un rouge contre Haouas pour avoir cédé à une provocation de Ritchie). Et l’on n’oublie pas, pour la bonne bouche, ce derniers revers à domicile précipité par une "biscotte" évitable concédée par Baptiste Serin à quelques minutes du coup de sifflet final.

Frustration et indiscipline récurrentes

Mais comment expliquer, au juste, que les Bleus perdent aussi régulièrement (et facilement) les pédales face aux Ecossais ? La charge émotionnelle dictée par le contexte de Murrayfield constitue une première piste, bien sûr, que le staff tricolore avait mise en avant voilà deux ans. La qualité de l’adversaire en est une autre, bien sûr, qui s’est racheté depuis quelques saisons une tenue de mêlée grâce à Pieter de Villiers, et demeure toujours aussi redoutable dans sa faculté imposer de la pression à la retombée de ses chandelles, mais aussi de conserver le ballon sur de longues séquences, dans le but d’user l’adversaire pour mieux offrir des opportunités à leurs "playmakers" Finn Russell et Stuart Hogg. Toutefois, la raison la plus évidente relève de la frustration ressentie par les joueurs français, les Bleus arrivant régulièrement en Ecosse drapés d’un statut de favori qu’ils peinent notoirement à assumer. À ce titre, le principal écueil que devront dompter les Bleus cette année réside probablement ici, le paradoxe étant que les Tricolores s’avanceront avec les faveurs des pronostics alors que l’Ecosse demeure la seule sélection dont le XV de France n’a pas triomphé depuis le début de l’ère Galthié…

Des "fautes de com’" à ne pas reproduire

À ce titre, la communication vis-à-vis de l’extérieur aura toute son importance dans la semaine, durant laquelle on peut se douter que les moindres mots seront pesés au trébuchet, avec en filigrane le souci de déplacer la pression sur les épaules de l’adversaire, et surtout de ne pas lui donner de grain à moudre comme ce fut le cas l’an dernier… "C’est sûr qu’en voyant des gros titres qui disaient "on veut gagner le Tournoi" on a ressenti un peu d’arrogance de la part des Français, nous avait confié l’an dernier le sélectionneur écossais Greg Townsend après le succès des siens à Saint-Denis. Alors, on l’a évidemment utilisé comme motivation… Imaginez : les Bleus disaient ouvertement qu’ils comptaient nous battre de 20 points, alors que nous restions sur trois dernières confrontations très serrées et qu’il n’y a pas grand-chose qui sépare nos deux équipes. Que je sache, nous n’avons pas dit avant le match que nous comptions venir battre les Français de 8 points pour avoir la deuxième place. Les Bleus l’auraient légitimement utilisé comme motivation, c’était logique que nous fassions de même." Jeu de dupes ? Peut-être. Reste que si l’on prend en compte qu’en 2020, les Bleus avaient regretté d’avoir parlé trop tôt de grand chelem avant leur déplacement à Edimbourg, leurs principales erreurs de préparation sont assez faciles à identifier. Nul doute, dès lors, que ces derniers auront à cœur de ne pas la reproduire.

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