L'édito : Des cailloux dans la chaussure

Par Emmanuel MASSICARD
  • Les Toulousains du XV de France pourraient bien être minés par la situation du moment au Stade toulousain
    Les Toulousains du XV de France pourraient bien être minés par la situation du moment au Stade toulousain Icon Sport - Icon Sport
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L'édito du lundi 21 janvier par Emmanuel Massicard. 

Difficile de ne pas revenir dessus. Je veux parler évidemment de la situation du Stade toulousain, qui a encore perdu. Samedi à Pau, le double champion de France en titre a été vaincu pour la sixième fois consécutive en Top 14. Plus inquiétant que ce nouveau record battu, il y a le fond des choses : aveuglé par le sourd combat du rugby d’avants quand les extérieurs étaient dégagés, Toulouse fut tout bonnement incapable de battre un adversaire réduit à 13. Non, vous ne rêvez pas ! Il est bien loin le temps où le Stade, impavide, roulait sur ses adversaires et ne leur laissait que des miettes.

Étonnant ? Pas tout à fait. Le Stade paie ici une partie de la rançon de sa gloire, due à sa kyrielle d’internationaux absents un bon tiers du championnat. Rien de nouveau dans la galère, sauf à témoigner d’une mauvaise foi incroyable en tirant sur les doublons que les présidents de club ont pourtant validé. Ou en oubliant qu’avec les arrivées de Jaminet (à confirmer) et Barassi (confirmée), Toulouse va encore recruter en pleine conscience chez les Bleus cet été. Lesquels manqueront à leur tour, lors des doublons de la saison prochaine.

Chacun des revers actuels fait pourtant apprécier le poids de certains absents, à l’image de l’icône Antoine Dupont. Combien ils ont compté dans les performances enchaînées ces dernières années ; combien ils manquent et combien ils manqueront à ce collectif désarçonné qui devra encore résister à Bordeaux, au Stade français et à Montpellier avant la fin du Tournoi.

Alors, c’est grave docteur ? Rien de rédhibitoire tant la course à la qualification reste ouverte en Top 14, mais assez de cailloux dans les godasses pour que le voyage devienne inconfortable pour tout le monde. Et pas seulement du côté de Toulouse, si vous vous voulez m’en croire…

Tel qu’on le connaît, Fabien Galthié doit surveiller le thermomètre stadiste de très, très, très près. Et clairement redouter que la situation des Rouge et Noir finisse par percer la bulle de Marcoussis et miner le moral des Dupont, Ntamack, Jelonch, Baille, Cros, Mauvaka, Lebel, Ramos, Marchand ou Flament. Même à distance, la gamberge peut infuser sournoisement les têtes avant de lézarder les pans d’un contrat de confiance si chèrement acquis par ailleurs. Bref, faudrait pas que ce Toulouse qui tousse en vienne à flanquer la fièvre aux Tricolores.

Ce sera forcément un des enjeux de la semaine qui s’ouvre, avant d’aller défier l’Écosse chez elle, à Murrayfield. La tête à l’endroit, autant que les jambes au frais et les cartes redistribuées à l’aile et au centre, pour compenser l’absence du tonitruant Gabin Villière.

Entendez-nous bien, ce XV de France aura besoin de tout pour faire chuter sa "bête noire" et croire à ce grand chelem dont personne n’ose vraiment parler. Celui dont on tait encore le nom, comme par superstition, mais qui serait tellement important à l’approche du Mondial 2023.

Un supplément d’âme précieux si le Tournoi se termine pour nous en fanfare. Qui pourrait même relancer le Stade dès lors qu’il aura retrouvé son monde. Allez savoir.

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