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Murrayfield et le spectre du retour aux vestiaires

Par Nicolas ZANARDI
  • Thomas Ramos lors du déplacement des Bleus à Murrayfield
    Thomas Ramos lors du déplacement des Bleus à Murrayfield Icon Sport - Icon Sport
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S’ils redoutent le contexte de Murrayfield, ce n’est pas dans leurs entames que les Bleus ont péché lors des dernières défaites françaises en Ecosse.

Les Bleus les ont évoqués religieusement, tout au long de la semaine. Murrayfield et son contexte émotionnellement si prenant, son Flower of Scotland à tirer des frissons à un glaçon, et son atmosphère solennelle et belliqueuse à la fois… Mais tout ce decorum constitue-t-il vraiment le premier piège à éviter pour nos Bleus, suspectés d’y avoir lâché trop d’influx lors de leur dernière visite en 2020 ? L’argument est tentant mais comme souvent, il faut se méfier des histoires trop bien racontées… Car si l’ambiance d’Edimbourg constituera bien sûr une charge affective supplémentaire à dompter pour cet encore jeune XV de France, l’histoire récente démontre que la raison des derniers échecs à Edimbourg ne se trouve pas forcément là…

Pannes sèches juste avant la pause...

La preuve ? Lors des deux premiers revers concédés par les Bleus ces huit dernières années, ce sont bien les Français qui avaient ouvert le score sur la pelouse de Murrayfield, grâce à des essais de Guilhem Guirado en 2016 (5e) et de Teddy Thomas en 2018 (3e). De quoi facilement conclure que les Tricolores n’avaient pas exactement débuté leurs rencontres la peur au ventre ou inhibés par Murrayfield, pas plus que l’équipe de Charles Ollivon en 2020, qui avait elle aussi inscrit le premier essai de la rencontre, au point de mener au score à la 33e. C’est donc probablement ailleurs qu’il s’agit d’identifier les raisons des récentes débâcles du XV de France, que l’on situerait davantage juste avant et après le retour aux vestiaires. On note en effet qu’en 2016, les Bleus avaient encaissé un essai à la 37e, avant d’en concéder un autre à la 32e en 2018. Et l’on n’oublie évidemment pas le psychodrame de 2020, qui avait vu Mohamed Haouas dégoupiller à la 37e, avec ce carton rouge comme point de départ d’une série de 10 points concédés juste avant la pause.

...et des reprises fantomatiques

Un premier moment critique, donc, qui en précède un autre : on veut parler ici des retours de vestiaire en général, que les Bleus ont systématiquement "perdu" lors de leurs trois dernières visites dans le cadre du Tournoi : 18-12 lors de la deuxième période en 2016, 18-6 en 2018 et 14-10 en 2020 (avec un anecdotique essai d’Ollivon en toute fin de match). Hasard ou pas, on notera aussi que le seul succès tricolore décroché en Ecosse ces dernières années (22-15 lors de la Coupe d’Automne 2020) a correspondu avec le seul retour de vestiaires réussi, concrétisé par un essai de Vakatawa (42e). Un signe que le spectre qui hante le vestiaire visiteur de Murrayfield n’est pas une fatalité, et que les Bleus ont déjà trouvé des solutions pour soutenir le rythme imposé par les Ecossais, en évacuant dans le combat des rucks la frustration provoquée par leur agressivité débordante, tout en contenant leur faculté à tenir le ballon. Reste à réitérer ce genre de performance dans le cadre du Tournoi et, à ce titre, c’est bien samedi à Edimbourg que les Bleus passeront leur test ultime quant à leur capacité à présenter toutes les attentes du très haut niveau…

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