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Baille : « Woki est un gros pousseur »

  • Cyril Baille (Pilier gauche du XV de France) : « Woki est un gros pousseur »
    Cyril Baille (Pilier gauche du XV de France) : « Woki est un gros pousseur » Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Considéré comme l’un des meilleurs piliers gauches actuel du monde, le Toulousain a aussi connu des coups durs dans sa carrière. Il savoure donc d’autant plus ces instants, au moment d’aller défier l’écosse dans son antre de Murrayfield.

Après la victoire contre l’Irlande, la France est-elle entrée dans le costume de favori ?
L’équipe a fait deux bons matchs à domicile, c’est sûr, mais on sait tout de même à quoi s’attendre avec deux gros déplacements (écosse et Galles) puis une belle réception aussi (Angleterre). Le staff nous accompagne là-dessus mais on n’a pas le droit de se croire arrivés. L’entame du Tournoi a été positive, même s’il y a pas mal de choses à corriger sur nos retours de mi-temps, mais la route est encore longue.

L’Irlande n’avait plus perdu depuis un an. Avez-vous franchi un cap en la battant ?
Ce groupe se construit à chaque match, dans la victoire comme dans la défaite d’ailleurs. On apprend toujours plus à se connaître, à jouer ensemble. Ce genre de match valide le travail effectué mais notre marge de progression est grande.

Le combat d’avants fut incroyable. Est-ce un de vos meilleurs souvenirs internationaux ?
Chaque victoire est un des meilleurs souvenirs (sourire). Ce fut un grand match, très engagé devant, comme souvent dans le Tournoi. Je dois avouer qu’après la rencontre, nous étions quand même très fatigués…

Votre moment de complicité avec le pilier droit irlandais Tadhg Furlong, avec qui vous avez partagé une bière dans les vestiaires après le match, a marqué les gens…
Ça, c’est la confrérie des première ligne ! Il y a beaucoup de respect entre lui et moi, comme entre tous les piliers. Quand on pousse l’un contre l’autre, un lien se crée et cela s’est fait assez naturellement. Lorsqu’un joueur de la trempe de Furlong vient partager ce genre de moment, ça fait forcément plaisir. Sur le coup, j’ai essayé de pratiquer mon anglais qui n’est pas très bon.Mais j’ai réussi à me faire comprendre (rires). C’était sympa et ça prouve que certaines valeurs persistent.

Est-ce lui qui a voulu partager cette bière avec vous ?
On avait dit qu’on s’échangerait les maillots et il est venu dans les vestiaires. Il a dû rester une dizaine de minutes. Après une défaite, il aurait pu préférer ne pas le faire. Cela montre la classe de ce joueur.

Que vous inspire cette équipe écossaise ?
Elle a beaucoup évolué sur le combat d’avants et c’est aujourd’hui son point fort pour moi. Je ne minimise pas ses qualités derrière car elle possède de beaux joueurs dans la ligne de trois-quarts. Mais, devant, les Écossais sont très costauds en mêlée et extrêmement dynamiques. Les avants se déplacent beaucoup, on l’a vu sur les deux premières journées, mais sont aussi durs à l’impact, croyez-moi. Sur les fondamentaux, ce sera un grand défi.

Que représente Murrayfield à vos yeux ?
Ce stade, c’est d’abord l’ambiance, cet hymne magnifique. L’atmosphère est particulière là-bas, et assez hostile. L’équipe écossaise est souvent portée par son public.

Vous étiez blessé lors de la défaite de mars 2020 mais ce match a été important dans la construction de ce groupe…
Il a appris. Sur un match, il peut se passer tant de choses, il peut basculer sur un détail. On a grandi avec cette défaite. Elle nous a aidés à progresser, comme celle au Stade de France contre cette même équipe l’an passé.

Sentez-vous une maturité collective ?
Le mot d’ordre, c’est de progresser. Toujours. La cohésion est de plus en plus forte et il y a une vraie ambiance de club. Cela nous permet de trouver des automatismes sur le terrain mais aussi des repères ensemble en dehors.

L’épisode de l’automne, avec le succès majeur contre les All Blacks, vous a-t-il fait basculer dans une autre dimension ?
Il a été important pour la validation de tout ce qui a été fait jusqu’à présent.Pour ceux qui n’étaient pas là en tournée en Australie, nous ne nous étions pas vus depuis de longs mois. Enchaîner ces trois victoires a renforcé notre confiance.

Comment réagissez-vous quand vous lisez que vous êtes le meilleur pilier gauche du monde ?
Ça me fait plaisir. Mais je sais que ça peut aller vite dans un sens comme dans l’autre. Je me sens bien dans ce groupe. Je me concentre plutôt sur notre force collective que sur les louanges individuelles.

Vous avez connu des moments de galères…
Chaque sélection est d’autant plus un moment incroyable. Pour moi et pour mes proches. Ces blessures m’ont aidé, j’ai connu des hauts et des bas, et ça me permet de garder les pieds sur terre.

Vous êtes proche de Julien Marchand ou Peato Mauvaka, et poussez à côté d’eux en sélection…
C’est énorme de vivre ces moments avec eux, de jouer pour son pays avec ses meilleurs potes. Il faut parfois se poser, se rendre compte de notre chance. Lorsque j’y pense, je mesure la mienne quand je pousse à côté de mes frères.

Il y avait des craintes quand Cameron Woki a été placé en numéro 4. Confirmez-vous qu’il pousse fort derrière vous ?
Pas d’inquiétude, je suis très content d’être devant lui et je vous assure que c’est un gros pousseur. Cameron aime la mêlée, donc tout va bien, je valide le choix (rires). Il s’est posé quelques questions au moment de monter en deuxième ligne, c’est normal, et on avait pas mal échangé. Mais il réalise des matchs extraordinaires.
 

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