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Baille-Marchand, un récital en duo de première ligne

  • Julien Marchand et Cyril Baille ont été les bourreaux des Ecossais devant. Dans les phases statiques, dans les contests mais aussi dans le jeu où leur technique fit des misères au replacement défensif des Ecossais. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany
    Julien Marchand et Cyril Baille ont été les bourreaux des Ecossais devant. Dans les phases statiques, dans les contests mais aussi dans le jeu où leur technique fit des misères au replacement défensif des Ecossais. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany
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Samedi, à Murrayfield, les deux Toulousains ont encore été éblouissants en première ligne. Très proche dans la vie, ce tandem connaît la même ascension sur le terrain, là où ils sont devenus les références mondiales à leurs postes.

L’un ne va pas sans l’autre. Il serait presque incongru de se pointer un jour à Ernest-Wallon et d’y croiser Cyril Baille sans qu’il ne soit accompagné de Julien Marchand. Comprenez par là que l’inverse est vrai aussi. Ces deux-là, auxquels il faut ajouter le troisième larron historique de la première ligne toulousaine Dorian Aldegheri, sont inséparables. C’est une réalité dans le civil, eux qui partagent aussi bien un café sur une terrasse de la ville rose que des vacances en Corse. Et, sur le terrain, c’est un peu la même chose. Si Baille a deux ans de plus que le talonneur, leurs trajectoires sont indissociables. Ce qui explique que Baille ait célébré sa première cape en novembre 2016, et Marchand en novembre 2018. Et ce n’est sûrement pas un hasard si, dans ces colonnes vendredi, le pilier gauche évoquait cette relation en ces termes : "Il faut parfois se poser, se rendre compte de notre chance. Lorsque j’y pense, je mesure la mienne quand je pousse à côté de mes frères."

Il parle aussi de Peato Mauvaka ou Dorian Aldegheri, mais peut-être surtout de Julien Marchand. Ce frère d’armes et de cœur, au contact duquel il a gravi tous les échelons. Jusqu’à, aujourd’hui, être considéré légitimement comme le meilleur gaucher de la planète. "Ça me fait plaisir de lire ça mais je sais que ça peut aller vite dans un sens comme dans l’autre", disait-il encore vendredi. Le lendemain, à Murrayfield, c’était manifestement dans le même sens. Baille fut tout simplement exceptionnel, omniprésent aux quatre coins du terrain. D’abord premier relais sur l’essai de Willemse en début de match, puis capable de s’intercaler dans la ligne de trois-quarts, de délivrer des merveilles de passes, de passer les bras dans la défense… Du travail d’ouvreur qu’il fut dans sa jeunesse.

Ce qui lui a valu les louanges méritées de Fabien Galthié : "On peut encore le féliciter pour sa performance. C’est un garçon qui arrive à se déplacer, qui a beaucoup de dextérité et qui est adroit. Il sait lire les trajectoires et anticiper les situations, d’autant qu’il connaît très bien Antoine (Dupont) et a une bonne connexion avec lui. Cyril pèse sur le jeu de combat et sur le jeu offensif." Aussi fort en mêlée fermée et efficace défensivement, Baille est l’archétype du pilier taillé pour la scène internationale. Plus le niveau s’élève, plus il est à l’aise. "Il est doué ballon en mains, il adore ça, explique son partenaire François Cros. Il a cette faculté à faire avancer l’équipe ou à faire jouer ses coéquipiers autour de lui."

Le rugby, les racines, les douleurs…

Si Galthié a évoqué le rapport avec Antoine Dupont, cela n’a rien d’anodin. Comme Anthony Jelonch, le capitaine des Bleus fait également partie de la bande de potes évoquée précédemment. Dupont, Baille, Marchand, ces trois enfants des Hautes-Pyrénées que tout réunit : l’amour du rugby, les racines montagnardes et l’éducation. Comme le demi de mêlée, Baille et Marchand ont connu une grave blessure au genou. C’était en 2017 pour le premier, en 2019 pour le deuxième.

Toujours ces fameuses deux années d’écart… Leur point commun ? C’est d’avoir conservé leurs qualités tout en revenant plus fort. Mentalement bien sûr, car c’est dans la douleur que ces gamins ultra-doués ont aiguisé un appétit de compétiteur hors pair, mais physiquement surtout. Ils ont profité de leurs rééducations pour finir de dessiner leurs corps et devenir de véritables athlètes. Nul besoin de s’étendre encore sur la capacité de déplacement de Baille, alors autant s’attarder sur la panoplie de Marchand. Son torse musclé et ses bras de déménageur en font logiquement l’actuel meilleur gratteur de ce Tournoi des 6 Nations. À Édimbourg, il a livré un nouveau récital au sol avec un premier ballon gratté à la 6e minute et un autre bouillant à la 53e. Mais il serait tellement réducteur de cantonner le talonneur à ce rôle. Son activité dans le jeu et son habileté en font un rouage essentiel dans le système des Bleus. Le meilleur exemple ?

Son intervention géniale sur l’essai de Willemse où il sert un caviar au Montpelliérain. Comme son compère, il est lui aussi une référence mondiale à son poste. Et devinez sa réponse quand on lui fait remarquer ? "Ça fait plaisir mais tout peut aller tellement vite…" Bref, vous connaissez déjà la chanson. Entre Baille et Marchand, c’est toujours la même longueur d’onde. Pour le plus grand bonheur du XV de France.

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