Édito - Secrets de cuisine

  • le Castres Olympique est en cours d’écriture de sa nouvelle version de la lutte des classes version rugby
    le Castres Olympique est en cours d’écriture de sa nouvelle version de la lutte des classes version rugby Laurent Frezouls / Icon Sport - Laurent Frezouls / Icon Sport
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L'Édito du lundi par Emmanuel Massicard... Petit secret de cuisine version « Midol » et immersion dans la tambouille de la rédaction : ce dimanche, à l’instant de retenir la principale leçon du week-end, nous avions l’embarras du choix. Une fois n’est pas coutume.

Outre la poisse qui colle malheureusement à la cuisse de Matthieu Jalibert, il y avait les succès d’estime remportés par Pau et Toulon, à Bordeaux et Biarritz ; la victoire de l’Usap aussi, qui a marqué le Racing au fer rouge du combat. Ces luttes pour le maintien sonnent déjà le glas du BO, même si rien n’est encore mathématiquement joué. Tout cela vaudrait bien la Une, voire l’édito.

Pourtant, nous irons ailleurs. Dans le Tarn plus précisément, où le Castres Olympique est en cours d’écriture de sa nouvelle version de la lutte des classes version rugby. L’énième épisode d’une saga qui irrite toujours avec autant de force les bien-pensants de la chose ovale ne fait pas dans la demi-mesure. Au contraire même, son savoir-faire se révèle dans le clivage et le jeu d’oppositions. L’horizon est large : David contre Goliath, le rugby des champs contre celui des métropoles, la lumière d’une ligne de passe au cordeau face à la beauté sombre du combat d’avants.
Castres, qui ne figurait pas parmi les favoris, a désormais un pied sur le podium. Tombeur de l’imposant Montpellier ce week-end, malgré un carton rouge. Et sans l’épouvantail Rory Kockott pour faire dégoupiller l’adversaire. Rien ne change ou si peu.

Vous le lirez au gré de l’interview qu’il nous a accordée dans ce journal, quelques-uns des secrets de fabrication de la potion castraise revisitée par Pierre-Henry Broncan. Rien de détonnant au fond, mais l’expression d’une justesse des choses et le témoignage d’un équilibre qui respecte la culture de ce sport autant que celle de ce territoire coincé entre Sidobre et Montagne Noire.

« PHB », fils de et héritier de quelques autres qui ont marqué son parcours, nous dit sa fierté de voir les gamins de l’école de rugby du CO porter la tenue bleue et blanche à l’entraînement plutôt que les maillots des Blacks, des Bleus, de Toulouse, Dupont, Villière ou d’ailleurs. Il parle formation, éducation et transmission ; cause du collectif ; raconte son plaisir d’aligner des jeunes du cru et de défendre cette identité castraise, qui n’est pas la sienne mais qu’il épouse au plus fort de ses convictions.

N’en doutez pas, la réussite castraise est à ce prix. Et si rien n’est encore assuré pour demain (on parle de la qualification, mais plus si affinités), l’avenir du club s’inscrit dans ce terreau fertile. Évidemment, tout va désormais très vite dans notre rugby pro et nous ne jurerons pas que le destin du CO est inscrit à jamais dans le marbre du Top 14. N’empêche, le modèle présente des vertus qui suggèrent un bel optimisme. Il gagnait hier, et fonctionne encore. Castres vibre ainsi, fort de son territoire, de son identité et de sa culture. Comme Oyonnax, Mont-de-Marsan et Carcassonne, qui s’illustrent en Pro D2. Comme Pau en Top 14, où Sébastien Piqueronies semble parvenu à enfin imposer à ADN d’une équipe à cette Section qui errait sans faim, en mal de sens. En rugby, l’identité vaudra toujours autant qu’un portefeuilles bien garni.

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