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Les Montois rêvent de grand soir

Par Pierre Baylet
  • Face à Bayonne, les Montois veulent montrer qu’ils sont bien les patrons. Photo S. B.
    Face à Bayonne, les Montois veulent montrer qu’ils sont bien les patrons. Photo S. B.
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En accueillant leur dauphin, les Landais peuvent, en cas de victoire, prendre une option importante, sinon décisive, sur une qualification directe en demi-finale.

Nous y sommes enfin à ce premier jour d’avril que le peuple montois attend depuis plusieurs semaines. Il faut le dire d’emblée, les Landais ont fait ce qu’il fallait pour aborder ce sommet dans les meilleures conditions possibles. Hormis quelques absences, dont celle de Willie Du Plessis, leur guide et leur grand frère, les Montois ont coché toutes les cases pour être emplis de confiance et de sérénité au moment de disputer un des matchs les plus importants de ces dernières saisons. Avec sept points d’avance sur leur adversaire du jour, ils trébucheraient qu’ils auraient encore leur destin en mains. Mais ce n’est bien sûr pas l’objectif que s’est fixé la phalange jaune et noire. Car à l’inverse, une victoire mettrait les Bayonnais à dix ou onze points avec cinq journées à disputer et, pour les Basques, deux déplacements à Montauban et Carcassonne, toujours en course pour une qualification. Autant dire que les hommes de Yannick Bru ont clairement la pression sur cette rencontre, pression double puisqu’Oyonnax les talonne et semble avoir, a priori, un calendrier bien plus favorable jusqu’au terme de la saison régulière.

Les cartes en mains

Voilà peut-être qui explique la différence de discours entre des Bayonnais qui se préparent "à jouer une finale", comme le déclarait il y a peu le talonneur Torsten Van Jaarsveld et des Montois qui, par l’intermédiaire de leur manager Patrick Milhet, se réjouissent "de pouvoir participer à la grande fête du rugby basco-landais". Car une fois n’est pas coutume, le stade des frères Boniface ressemblera à Jean-Dauger, au moins sur le plan de l’affluence, puisque la rencontre va se jouer à guichets fermés. Quant à l’ambiance, on l’espère à la hauteur de l’évènement, Vino Griego versus Encantada, deux hymnes emblématiques du rugby hexagonal.

Mais qu’on ne s’y trompe pas, s’il flotte dans les rangs montois une certaine décontraction, celle-ci n’exclut ni la détermination, ni l’ambition, encore moins la vigilance. On n’aborde pas une rencontre de cet enjeu la fleur au fusil, avec pour seule préoccupation de profiter d’un stade plein, chamarré et bruyant. Surtout, quand l’adversaire est l’Aviron bayonnais et sa pléiade de stars estampillées Top 14. Les Montois le savent, ils devront, pour espérer l’emporter, tout faire de manière quasi parfaite : défendre fort tout en restant discipliné, être irréprochables en conquête, jouer les coups offensifs à fond avec une précision d’horlogerie, ne laisser aucune occasion en route, au pied comme à la main. Voilà la feuille de route, elle est copieuse. Mais c’est à ce prix qu’on renverse la table quand on est plus petit, moins fortuné, moins médiatique.

Car ce match, c’est David contre Goliath, c’est l’armée spartiate des 300, le pot de terre contre le pot de fer, l’irréductible village gaulois qui résiste comme il le peut à grands coups de solidarité et sa potion magique à base de racines. À la fin, peut-être, le peuple montois aura-t-il droit à un banquet sous les étoiles, autour d’un grand feu de joie allumé au centre de la table, et au-dessus de lui, attaché à un arbre, un barde, bâillonné.

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