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Tournoi des 6 Nations féminin : Les Bleues montent en puissance après un large succès face à l'Irlande

Par Simon VALZER
  • Tournoi des 6 Nations féminin : Les Bleues montent en puissance après un large succès face à l'Irlande
    Tournoi des 6 Nations féminin : Les Bleues montent en puissance après un large succès face à l'Irlande Patrick Derewiany - Patrick Derewiany
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Sérieuses et appliquées en conquête, les Françaises ont livré une bien meilleure prestation que la semaine dernière à grenoble, en montrant des progrès dans plusieurs secteurs. De bon augure pour la suite.

Il n’y a pas si longtemps que cela, on n’aurait pas parié notre salaire que nos "filles" du XV de France pourraient réunir pas moins de 11 657 spectateurs à Ernest-Wallon dans des conditions aussi peu favorables avec, en premier lieu, un thermomètre affichant une valeur proche de zéro. Ensuite, une collision d’agenda avec deux évènements sportifs majeurs disputés à la même heure : un match au sommet pour le TFC, premier de Ligue 2, qui recevait le Paris FC, second, dans un choc presque décisif pour l’accession à la Ligue 1 à moins de 13 kilomètres de là, et le derby entre Castres et Toulouse : «C’était un week-end très chargé sportivement, c’est vrai, reconnaissait la troisième ligne et capitaine Gaëlle Hermet. On espérait vraiment pouvoir remplir Ernest-Wallon… Mais aujourd’hui, l’affluence prouve que l’équipe de France Féminine plaît et que les gens ont envie de nous suivre.»

Même constat pour la demi de mêlée Laure Sansus qui, avec sa franchise naturelle, en a profité pour lancer un message aux décideurs : «C’est très bien de faire plus de 11 000 avec toutes ces circonstances. Après, honnêtement, j’aurais préféré que le stade soit plein, j’aurais préféré que l’on ne joue pas en même temps que les garçons. J’aurais aussi préféré que le «Tef’» ne joue pas sa montée le même jour et à la même heure ! Mais remplir quasiment Ernest-Wallon dans ces conditions avec un match de rugby féminin, c’est quelque chose d’assez extraordinaire.»

La réponse du pack

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les spectateurs en ont eu pour leur argent. Ils ont vu une équipe de France Féminine conquérante et appliquée à résoudre les carences vues à Grenoble, face à l’Italie. En mêlée fermée, les Bleues ont fait souffrir le martyr aux Irlandaises qui ont concédé trois pénalités dans ce seul exercice. En touche également, les Tricolores ont récolté les fruits de leur travail : «Nous avons progressé stratégiquement en touche, confirmait Hermet. La semaine dernière, on s’est mal adaptées à la défense italienne. Cette semaine, on a beaucoup travaillé sur cette adaptation, sur la capacité à trouver des espaces laissés libres dans l’alignement adverse.» Non content d’avoir remporté 13 de leurs 14 lancers sans forcer, l’alignement des Françaises a volé trois lancers adverses.

De quoi abreuver de ballons une ligne de trois-quarts qui se savait, elle aussi, attendue au tournant, après avoir commis beaucoup d’erreurs contre la Squadra Azzurra. Parfaitement guidées par une charnière Sansus – Drouin irréprochable dans l’animation et performante dans l’occupation au pied (une arme qui sera hautement importante pour la suite de la compétition), les centres Maëlle Filopon et Gabrielle Vernier ont dominé leurs adversaires directes comme l’indiquent leurs huit plaquages cassés (6 pour Filopon et 2 pour Vernier). Forte de cette possession, les Tricolores ont aussi progressé dans la gestion stratégique, comme le soulignait le responsable sportif Thomas Darracq : «On a voulu alterner les formes de jeu. L’équipe s’est bien adaptée dans ces conditions. Après avoir beaucoup porté le ballon à la main la semaine dernière, cette fois on a mis la pression au pied. Ce changement de stratégie montre l’évolution de l’équipe.»

Objectif grand chelem assumé

Vous l’aurez compris, les Bleues d’Annick Hayraud montent en puissance. Et la manager évoquait en conférence de presse «un match plus abouti». En dominant de la tête et des épaules les Irlandaises, les Bleues ont enfin lancé leur compétition. Elles ont progressé mais disposent encore d’une grande marge dans divers secteurs : dans le jeu au sol notamment où elles ont été trop tendres, ou encore sur les ballons portés où les Irlandaises ont trop facilement brisé leurs liaisons.

Des carences qu’elles devront résoudre si elles veulent accomplir leur rêve de grand chelem : «Bien sûr que l’objectif est le grand chelem, posait Sansus. Après, il ne faut pas se tromper. Si on fait l’impasse sur un match, c’est fini. Si on veut s’offrir une finale à Bayonne dans trois semaines, on doit faire le job. Et mieux on le fera, mieux on préparera cette possible finale.» Le prochain rendez-vous les mènera en écosse, là où elles avaient signé l’un des pires matchs de leur histoire il y a deux ans : «On avait fait un pauvre 13-13 là-bas. On était ultra-déçues, on s’en voulait. Là, on a à cœur de se remettre la tête à l’endroit là-bas. En plus, c’était un match décalé à cause du Covid… quand j’y repense, rien n’allait dans ce match ! On sait qu’on a cinq marches à franchir pour atteindre le grand chelem. Ce sera la troisième, on ne peut pas la rater. Qu’on se le dise, ces Bleues assument leurs ambitions.

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