Pro D2 - Nevers plie mais ne rompt pas
Grâce à un final héroïque et un banc renversant, les Neversois ont arraché un succès sans doute capital pour la qualification.
Le bras de Pierre-Baptiste Nuchy se tend à l’horizontal côté neversois plutôt qu’à la verticale vers le camp adverse. En-avant carcassonnais, épilogue d’une irrespirable dernière séquence offensive. La 82e minute s’achève, l’arbitre n’a pas encore porté le sifflet à sa bouche et déjà le demi de mêlée Guillaume Manevy court comme un possédé se jeter sur ses coéquipiers dans un boucan d’enfer.
Digne d’un barrage ou d’une demi-finale, la liesse n’accompagne « qu’une » victoire de saison régulière. Mais le 19-17 arraché avec les dents à des Carcassonnais longtemps impavides et hermétiques avait la saveur, bien avant l’heure, du match de phase finale annoncé toute la semaine. « C’était un match charnière pour nous, et c’était primordial de gagner », rayonne le trois-quarts aile Lucas Blanc. Quatrième avec un point d’avance sur son adversaire du soir et sur Colomiers, l’Uson Nevers Rugby s’est offert devant son public le droit de continuer à rêver à la qualification et à un match de barrage à domicile. Le deuxième ligne Thomas Ceyte, qui partira pour Bayonne à la fin de l’exercice après cinq saisons dans la Nièvre, en rêve tout haut : « Quand je vais partir, je veux laisser mon empreinte, faire un barrage à la maison dans un stade plein. J’espère qu’on va vivre un truc fort à la fin, un truc dont les gens reparleront dans vingt ans ».
« C’est ce caractère qu’on attend des joueurs »
Entré à l’heure de jeu avec l’essentiel du banc neversois, le double mètre d’Aubenas a pris une part active dans la révolte des siens, menés 17-9 par les Audois et poussés vers une deuxième défaite à la maison par les infernales rafales de la tempête Diego. Harangué à grands moulinets par les Ceyte, Fraser, Manevy et compagnie, le Pré Fleuri monte le volume et peu à peu le match change d’âme. Les ballons portés, longtemps enrayés par la bande du rugueux Landman, retrouvent leur éclat ravageur, et la lucidité qui fuyait les Neversois à proximité de l’en-but adverse refait surface à la 61e, sur une attaque conclue par Ménoret tout juste entré au relais de Reynolds. À 17-14, le spectre de la défaite fait moins peur à un stade qui pousse encore plus fort. Ballon volé en mêlée, maul destructeur synonyme de second carton jaune pour Carcassonne : les planètes s’alignent une à une, jusqu’à l’essai de la délivrance, déposé à bout de bras par l’ailier Romaric Camou. La transformation ratée et un en-avant sur le coup de pied de renvoi infligent de dernières sueurs au camp neversois, mais la défense tient bon.
« On a eu du caractère », répète en boucle Thomas Ceyte, « et j’espère que ce n’est pas un feu de paille. On a de la qualité, rugbystiquement, et c’est quand on a ce côté « couilles » (sic) et du caractère qu’on arrive à l’emporter ». « C’est ce caractère qu’on attend des joueurs », confirme le manager Xavier Péméja, cheveu un peu plus blanchi et voix un peu plus empierrée par un nouveau match à haute tension : « Quand tout est contre nous, il faut du caractère pour renverser une situation très difficile .
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