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XV de France : un staff qui donne satisfaction

  • Les Bleus sont désormais guidéd par un encadrement pléthorique, compétent et complémentaire.
    Les Bleus sont désormais guidéd par un encadrement pléthorique, compétent et complémentaire. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Après avoir trop longtemps pris du retard dans le domaine, le XV de France est désormais guidé par un encadrement pléthorique, compétent et complémentaire. Ce n’est sûrement pas étranger à ses résultats actuels…

Rappelez-vous 2011. Après le Mondial néo-zélandais, Midi Olympique titrait, au moment de lancer une nouvelle aventure de quatre ans, « Le staff des experts ». Référence au trio formé par le sélectionneur Philippe Saint-André et ses adjoints Yannick Bru et Patrice Lagisquet, lesquels débarquaient tous en équipe nationale avec un CV solide, garni de plusieurs titres. Mais les promesses n’ont jamais accouché de succès dans les faits. Et ce fut vrai aussi pour les mandats de Guy Novès et de Jacques Brunel. Le truc ?

C’est sûrement que la France avait déjà un train de retard sur l’organisation d’un encadrement à l’échelle internationale et a attendu trop longtemps pour le rattraper. Parce que les autres nations étaient passées à la vitesse supérieure, avec des staffs pléthoriques, intégrant un spécialiste de chaque secteur et un sens du détail poussé à l’extrême.

À savoir les Sudistes (Nouvelle-Zélande, Australie et Afrique du Sud), l’Angleterre, le pays de Galles ou l’Irlande qui ont tous dominé les Tricolores durant une décennie. C’était même vrai pour le Japon. En 2015, Marc Dal Maso-alors responsable de la mêlée des Brave Blossoms- nous racontait : « Eddie Jones (sélectionneur des Nippons à l’époque, N.D.L.R.) est un ultra-perfectionniste, qui ne dort que deux ou trois heures par nuit et ne laisse rien au hasard. Tout est minuté. Un jour, j’ai dépassé d’une minute le temps imparti pour une séance de mêlée. Eddie a alors annulé l’entraînement suivant et m’a dit que j’avais gâché la journée. »

Certainement excessif mais tellement révélateur. Cela explique aussi comment l’Australien, en débarquant à la tête de l’Angleterre dans la foulée et en s’entourant des meilleures compétences, a permis au XV de la Rose de remporter trois Tournois des 6 Nations en cinq ans et d’être vice-champion du monde.

Laporte : « les meilleurs »

Ce constat, Bernard Laporte l’a fait à son arrivée à la tête de la FFR en décembre 2016, lui qui fut sélectionneur entre 1999 et 2007. « Nous avions pris trop de retard, il fallait changer », avouait-il récemment dans nos colonnes. Pour lui, la bascule eut vraiment lieu avant la Coupe du monde 2019 au Japon : « Jacques (Brunel) a eu l’intelligence d’accepter de prendre autour de lui davantage de compétences, qui manquaient auparavant. Fabien Galthié est arrivé comme adjoint, mais aussi Laurent Labit et Thibault Giroud. » Eux qui furent nommés sélectionneur, entraîneur de l’attaque et directeur de la performance pour le mandat suivant. « On a gagné du temps, on a commencé à voir une autre équipe de France, poursuit Laporte. […] Fabien est devenu l’un des meilleurs sélectionneurs du monde. Il est la bonne personne, au bon endroit. »

Et il a construit un encadrement de haute volée avec Shaun Edwards, référence mondiale sur le plan défensif, William Servat, Karim Ghezal ou encore Raphaël Ibanez, le manager qui libère l’ancien demi de mêlée de tâches dont il est allergique. « Il fallait les meilleurs dans leurs domaines », plaide Laporte. Outre le talent de garçons dont ils tirent la quintessence, ces hommes remplissent leur mission à merveille.

Avec cette obsession de la progression : celle des joueurs mais aussi des membres du staff. « Notre préparation est millimétrée, nous disait Galthié avant le dernier Tournoi. C’est notre version 6. Nous, le staff, sommes meilleurs, c’est sûr. Meilleurs que la version 1, parce qu’on a appris. Et que toutes les autres versions parce qu’on a encore appris. » Il n’y a qu’à assister à une séance d’entraînement du XV de France, à observer le chronomètre géant au bord du terrain, à constater que l’en-but possède exactement les mêmes dimensions que celui du week-end à venir, que les Bleus fatigués sont invités à vivre des situations en temps réel (« Il reste trois minutes, vous êtes réduits à quatorze contre quinze et il y a deux points à remonter »), pour comprendre.

Négociations pour prolonger en cours

Alors le staff coûte cher évidemment. Très cher même puisqu’il est le plus onéreux de l’histoire du rugby français. Mais c’était le prix pour retrouver le haut de l’affiche. Quitte à rogner les dépenses dans d’autres secteurs… La Fédération assume, pointant que le XV de France doit être la locomotive, à tel point que les négociations pour prolonger tout le monde ont déjà été entamées. Il est acquis que Fabien Galthié poursuivra sa mission jusqu’en 2027 et, même si certains sont dragués par des clubs de Top 14, l’idée est de conserver le maximum d’hommes en place après le Mondial français.

Alors que le staff anglais est cible de toutes les critiques outre-Manche, que l’Argentine vient de changer de sélectionneur, que l’Australie se pose de sérieuses questions et que le pays de Galles se sent orphelin de Warren Gatland, Bernard Laporte sait le luxe actuel de ce XV de France. Et il entend bien le faire perdurer.

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