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Tournoi des 6 Nations féminin - Marjorie Mayans : « Aller à la lutte aérienne contre les Anglaises »

  • Titulaire lors de la dernière victoire des Bleues contre les Anglaises, la Blagnacaise décrypte le jeu des Red roses et livre quelques clés pour les faire déjouer.
    Titulaire lors de la dernière victoire des Bleues contre les Anglaises, la Blagnacaise décrypte le jeu des Red roses et livre quelques clés pour les faire déjouer. Icon Sport - Icon Sport
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Marjorie Mayans - Troisième ligne du XV de France. Titulaire lors de la dernière victoire des Bleues contre les Anglaises, la Blagnacaise décrypte le jeu des Red roses et livre quelques clés pour les faire déjouer.

Comment aviez-vous fait pour vaincre les Anglaises à Grenoble en 2018 ?

Nous avions été très disciplinées et agressives en défense. Les Anglaises ont souvent tendance à prendre le dessus sur leurs adversaires en les dominant sur la ligne d’avantage. Sur ce match-là, elles avaient eu beaucoup de mal à trouver de l’avancée et cela les avait fait déjouer. Notre jeu au pied d’occupation avait aussi été performant, ce qui nous avait permis de ne pas laisser trop d’énergie pour gagner du terrain et d’en économiser pour défendre fort.

Comment joue l’Angleterre, cette année ?

Les Anglaises sont très bien organisées mais comme la France, elles ont tendance à faire une mi-temps sur deux. En général, elles ont du mal en première mi-temps et déroulent ensuite, en deuxième. Contre l’Irlande par exemple, il y avait 10-0 à la mi-temps et ça finit à 69-0. Elles pratiquent un jeu clinique, précis et sont surtout très efficaces : même si leurs adversaires savent toujours ce qu’elles vont faire dès qu’elles entrent dans les 22 mètres adverses, en l’occurrence un ballon porté, elles n’arrivent pas à les arrêter. Je crois que 80 % de leurs essais viennent d’un ballon porté. Ensuite, elles ont des individualités qui les mettent dans l’avancée. Lors des premiers matchs, elles ont affronté des nations qui ne les agressaient pas. C’était du pain béni pour elles… Pour gagner contre les Anglaises, il faut monter fort et de façon intelligente.

C’est ainsi que les Irlandaises les ont mises en difficulté, en première mi-temps ?

Exactement. Elles ont très bien défendu en première mi-temps en les agressant et en plaquant bas. Les Anglaises tombaient vite au sol et n’arrivaient pas à mettre leur jeu en place. Ensuite, les Irlandaises ont explosé physiquement en deuxième mi-temps.

De quelle arme tactique les Bleues devront se méfier ?

Les mauls, comme nous venons de le dire, mais aussi leur jeu au pied qui est très intéressant. Il faudra bien défendre individuellement mais surtout collectivement, car leurs lancements sont très propres : sur leurs lancements, elles arrivent à aller très près de la défense mais sont capables de passer au dernier moment. Là, c’est très difficile à défendre. Face à une joueuse qui arrive à pleine vitesse, on a envie de se jeter dessus mais quand on le fait, le ballon est déjà parti… Il faut être intelligentes.

De quelles joueuses faut-il se méfier dans le pack ?

Je dirais la troisième ligne Alex Matthews, qui a joué à VII. Elle prend très bien les espaces, elle est grande et dense, elle trouve toujours de l’avancée et c’est une excellente défenseuse. Devant, je citerais également la pilier droit Sarah Bern, qui est très rapide.

Que change l’absence de leur capitaine et numéro huit Sarah Hunter, blessée et forfait ?

Elle leur apporte beaucoup de confiance de par son statut, et son rôle de capitaine. Elle abat beaucoup de travail dans l’ombre aussi, elle est très importante dans le combat. En touche, c’est aussi une de leurs sauteuses prioritaires donc elles vont devoir se réorganiser. Elle va leur manquer, c’est sûr, même si d’autres joueuses peuvent la remplacer.

La centre Emily Scarratt était incertaine, toute la semaine…

Scarratt, c’est l’une des plus grandes joueuses au monde. Elle va vite, sait jouer au pied ou après contact… Elle crée beaucoup de déséquilibres. L’Angleterre dispose d’autres joueuses qui vont plus vite, mais Scarratt est capable de créer au milieu du terrain et mettre un vrai désordre dans la défense adverse. Elle leur aurait manqué. Mais elle sera là…

Comment faudra-t-il jouer les Anglaises ?

Il faudra les déplacer et jouer dans les espaces. Pas forcément aller au large, mais exploiter tous les espaces où qu’ils soient et surtout, il faudra essayer de leur voler le maximum de ballons possible. Contre l’Angleterre, il ne faut pas laisser passer la moindre opportunité. Je pense notamment aux phases de coup d’envoi ou à des jeux au pied, où les Anglaises n’ont jusque-là jamais été trop embêtées par les équipes adverses. L’équipe de France possède les joueuses capables d’aller à la lutte aérienne et de leur poser de gros problèmes. Je n’ai pas vu les autres équipes taper des coups d’envoi courts, par exemple, ou tenter des chandelles contre les Anglaises. Enfin, il faudra aussi être très disciplinées. Car chaque faute peut conduire à une pénaltouche, laquelle peut vite coûter cher…

Et dans le jeu au sol ? Gratter pour avoir des ballons de contre ?

Oui, mais c’est une équipe très performante dans la conservation. Les filles du XV de France devront être très malignes et ne pas se consommer pour rien. Leurs soutiens offensifs sont souvent très proches. Pourquoi ne pas utiliser du contre-ruck plutôt que du grattage ? Ou essayer d’isoler les joueuses pour mieux tenter les contests. En tout cas, elles devront avoir des tentatives de récupération utiles et ne devront pas gaspiller d’énergie pour rien, sur des phases où le ballon est déjà perdu.

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