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Champions Cup - Un dimanche en famille au Racing

Par Marc DUZAN
  • Teddy Thomas et Virimi Vakatawa auront fort à faire face à la colonie sud-africaine de Sale.
    Teddy Thomas et Virimi Vakatawa auront fort à faire face à la colonie sud-africaine de Sale. Icon Sport - Icon Sport
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Face à un adversaire anglais s’appuyant sur une colonie sud-africaine, contre des Sharks réputés pour leur férocité dans le combat d’avants, les Racingmen passent ce dimanche un vrai test de caractère…

Avec un peu d’imagination, cela pourrait ressembler à ça : «Dites-moi, l’ami. -Oui ? -Vous connaissez le rugby ? -Oui, je crois. -Dans ce cas, citez-moi les noms de quatre joueurs de Sale. -Du Preez ! -Bravo, l’ami : vous avez gagné un dictionnaire des synonymes en Afrikaans et un CDI chez Monsieur Goosen, vendeur de selles à Bloemfontein !» On blague, hein. Enfin, presque. Parce qu’à l’heure où les clubs français courent le Jiff, les Sharks ne s’embarrassent guère de ce genre de coquetterie patriotique et emploient actuellement une dizaine d’ouvriers sud-africains, dont quatre s’appellent réellement Du Preez. Dans la famille, il y a donc Daniel, numéro 8 de son état ; puis le flanker Jean-Luc, fort comme un turc et coiffé comme un légionnaire en perm’ ; il y a enfin Robert, l’aîné de la fratrie, demi d’ouverture doté d’un sévère coup de pompe. Comprenez bien, ici, que le petit JP Du Preez, 2,10 m et 122 kg, n’est qu’un homonyme et n’a pas, sauf secret de famille bien enfoui, de lien de parenté avec les trois molosses susnommés. Ça fait flipper, non ? Et ce n’est pas terminé. Ainsi, la très gracieuse colonie des Du Preez est à Manchester renforcée par deux champions du monde, Faf De Klerk et Lood de Jager, par l’ancien boucher du Lou Coenie Oosthuizen (il était surnommé Shrek par ses coéquipiers lyonnais…), l’ex capitaine du Stade français Jono Ross, le remuant talonneur Akker van der Merwe ou encore le colosse rustique Cobus Wiese. «J’ai compté sept Sud-Africains dans le paquet d’avants de Sale ayant démarré le huitième de finale face à Bristol, expliquait d’ailleurs Laurent Travers à ce sujet, il y a quelques semaines. Pour nous, le challenge s’annonce très relevé». Et vous savez quoi ? On a aussi oublié de vous dire qu’au milieu du terrain, Manu Tuilagi, un temps courtisé par le Racing, revient aujourd’hui au sommet de son rugby…

Face à un pack très dense, un challenge immense

Tout bien considéré, ce quart de finale de Coupe d’Europe sent la poudre et s’annonce ainsi bien plus copieux que ne le laisserait croire l’actuelle septième place des Sharks en championnat d’Angleterre. Pour cette équipe du Racing, plutôt conquérante ces dernières semaines, ce clash européen, face à l’une des équipes les plus denses de la compétition, est donc un vrai "test de caractère" et dimanche après-midi, on va enfin savoir ce que le club des Hauts-de-Seine a vraiment dans le ventre. On va savoir si les atermoiements entraperçus au début de saison, notamment dans le combat d’avants, sont bel et bien effacés. On va savoir si le travail entrepris par Didier Casadéi depuis dix mois paye, même si la récente performance des gros du 92 en Béarn plaide en ce sens : à ce sujet, le premier bon match de Trevor Nyakane avec le club Ciel et Blanc, survenu samedi au Hameau, est pour le moins encourageant, tant le pilier des Boks avait jusque-là fait le job, mais sans envoûter totalement les suiveurs de l’entité du 92. Et puisque circule, dans les milieux autorisés, l’idée que ce Racing se brisera les os au jour où il croisera la route de l’un des gros packs du tournoi européen (on pense ici au Leinster, à Toulouse, à La Rochelle ou à Leicester…), il a l’occasion de prouver ce week-end qu’il est à force de sang, de sueur et de larmes redevenu un monstre à seize pattes pour le moins crédible.

Le reste ? Il est connu, reconnu, écrit et réécrit, tant cette équipe, battue trois fois en finale de Champions Cup ces six dernières années possède une relation particulière à la compétition continentale. «Quel club ne rêverait-il pas de gagner ce titre européen ?, expliquait un jour le flanker Wenceslas Lauret. La Champion’s Cup est une compétition merveilleuse, plus intense, plus spectaculaire et disputée que n’importe quelle autre compétition continentale. […] Le club a déjà perdu trois finales de Coupe d’Europe. Moi, j’en suis déjà à quatre, puisque j’en ai perdu une avec le BO (contre Toulouse, en 2010). Ça fait beaucoup…» Alors ? «J’en ai marre de rêver. Cette coupe, je l’ai convoitée, approchée mais je ne l’ai jamais soulevée.» Ils sont, au Racing, au moins trente bonshommes dans ce cas et, avant que Teddy Thomas, Yoan Tanga, George-Henri Colombe, Teddy Baubigny, Maxime Machenaud ou Kurtley Beale ne quittent les Hauts-de-Seine pour rejoindre d’autres ports, il est un job à terminer, une mission à accomplir. Celle-ci débute dimanche, face à la famille Du Preez et ses chaleureux compatriotes. Es-tu prêt, Racing ?

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