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« Venir à Toulon m’a donné un coup de pied au cul », les confidences de Franck Azéma (2/3)

Par Propos recueillis par Mathias Merlo
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    « Venir à Toulon m’a donné un coup de pied au cul », les confidences de Franck Azéma (2/3)
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En six mois, Franck Azéma a sorti le RC Toulon de la torpeur. Pour Midi Olympique, le manager varois s’est livré sur son début d’aventure, sa méthode et sur l’avenir des Rouge et Noir.

Sur la Rade, on vous nomme comme le sauveur du RC toulonnais. Comment vivez-vous ce statut ?

Je ne me focalise pas sur ça ! (rires) Je suis heureux de voir les gens heureux, ça s’arrête là. Je m’intéresse à ce qu’on livre et à l’intérêt de l’équipe. Quand je vois que l’équipe se régale, qu’elle partage avec ses supporters, c’est exactement ce que je souhaite. Je ne m’épanche jamais sur mon cas. J’ai saisi une opportunité. Je leur ai dit que j’étais un rescapé. (rires) On verra où ça nous emmènera en tant que groupe.

Tous les joueurs répètent que vous êtes l’instigateur de ce nouveau RCT…

Je suis gêné par rapport à ça. Ce n’est pas ce que je recherche, ni de la fausse modestie. Mon plaisir est de venir ici et de travailler avec mes mecs. J’aime la compétition, car je veux comprendre comment on va y arriver en faisant les choses ensemble. On se prépare pour la gagne. Il n’y a que ça.

Quand vous quittez l’ASMCA, qu’aviez-vous prévu ? Une année sabbatique ?

Je voulais la prendre tranquille, pour recharger et profiter de ma famille. J’avais la volonté de découvrir le rugby sous un autre prisme grâce aux échanges. Je n’étais pas focalisé sur le fait de retrouver un club dans l’année. Je ne voulais pas me battre pour ça. Mais, je n’avais pas de lassitude pour le rugby. J’ai entraîné des juniors à Céret. Puis, je suis allé avec les Dragons à XIII. Avant de signer ici, je devais me rendre en Écosse avec Townsend, puis enchaîner avec la sélection anglaise et des clubs de Top 14. En compétition, on se livre moins. (sourire)

Qu’est-ce que vous a apporté cette coupure ?

À Céret, je me suis rendu compte qu’il y avait le vestiaire, un banc en bois, le terrain… Mais de quoi a-t-on besoin de plus que ça pour travailler proprement ? Rien. Ces moments m’ont fait du bien. Est-ce que tu as besoin d’une séance vidéo ? C’est mieux de l’avoir. Mais il faut bien l’utiliser. Si c’est fait pour avoir une coquille vide… Je pousse encore plus vers la recherche d’efficacité.

Si cela n’avait pas été Toulon, auriez-vous entamé une aventure en cours de saison ?

J’ai replongé parce que c’était Toulon. Quand j’étais gamin, j’avais ce club en tête. J’ai eu cette opportunité. Il y a une tellement belle histoire ici, où j’ai connu l’adversité. C’était attirant. Je sentais qu’il y avait du potentiel. Je suis heureux ici. Je partage beaucoup avec les gens au sein du staff ou dans l’administratif. Tout est confortable et agréable, dans cet environnement. Mais, ce qui compte, c’est le terrain. Je sais que ça marche comme ça dans le milieu. Je veux que mon équipe ait l’envie de remporter chaque match. Puis, si j’ai quelque chose à partager avec les gens, ça sera au moins ça

De l’extérieur, on a le sentiment que vous avez retrouvé la flamme. Aviez-vous un sentiment de lassitude à la fin de votre mandat à l’ASMCA ?

Certainement. La rupture de ma collaboration avec Clermont ne relevait pas de l’égoïsme, contrairement à ce qui a été dit. Dans mon rôle, je dois amener de l’énergie tous les jours. C’est mon moteur. Je pouvais continuer à faire avancer les gens en les triquant. Paradoxalement, c’est facile à faire. Mais, cela ne dure pas très longtemps. En revanche, être présent pour amener une stimulation et se dire : « J’amène une progression, je veux que mes gars amènent une situation pour faire mieux », ça, vous voyez, ça coûte beaucoup. On se doit d’être à 200 %. Vous avez raison, je suis peut-être tombé dans la routine à l’ASM. Les gens connaissaient mes mécaniques. Venir à Toulon, ça m’a donné un coup de pied au cul. La situation n’était pas au beau fixe. Il y avait du boulot.

Est-ce que l’on entraîne de la même manière le RCT que l’ASMCA ?

Non. Je ne veux surtout pas faire les mêmes choses. Il y a des personnes qui vont dire : « Franck, il faisait déjà ça à Clermont. » Je le fais parce que c’est ma vision du rugby, et je veux l’interpréter à Toulon. En revanche, je me dois de m’adapter aux conditions, au contexte et surtout à mes joueurs. Je me demande ce qui leur plaît, où trouvent-ils de la confiance de manière individuelle et collective.

Estimez-vous vous être mis en danger en venant à Toulon ?

Ma carrière, je m’en fous. Ce n’est pas du danger. Il n’y a pas une question de vie ou de mort. Quand tu fais ce métier, si tu te demandes : « Est-ce que je peux me faire virer ? », fais autre chose ! (sourire) La situation était inconnue. Tout le monde me disait que je ne connaissais pas les joueurs, ni le staff… C’était à la fois une forte pression, mais aussi une stimulation. Je voulais voir comment les gens allaient m’accueillir, comment on pourrait s’aider mutuellement. Je voulais que le staff soit uni dans le but d’aider les joueurs. Si on était capables de le faire, les joueurs allaient peut-être avoir envie de faire la même chose entre eux.

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