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Champions Cup - Toulouse, un dernier « vert » pour la route

Par Jérémy FADAT (avec N.A.)
  • Romain Ntamack célèbre son tir au but converti à Dublin, face au Munster.
    Romain Ntamack célèbre son tir au but converti à Dublin, face au Munster. PA Images / Icon Sport
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Après avoir éteint sur le fil l’Ulster puis éliminé le Munster au bout des tirs au but, le champion d’Europe poursuit son tour d’Irlande face à la plus impressionnante de ses provinces. Un défi : réaliser un nouvel exploit à l’extérieur pour s’ouvrir la voie de la finale.

à Temple Bar, quartier de Dublin qui regorge de pubs à trois kilomètres de l’Aviva Stadium, ce sont les verres de « double Jameson glace » qui s’amassent sur les comptoirs à côté des pintes de Guinness. Au compteur du Stade toulousain, ce sont plutôt les « Verts » qui se succèdent pour les champions d’Europe en phase finale. Ces Diables d’Irlandais, seuls capables de faire trembler les Bleus lors des 6 Nations 2022.

Ce samedi, le remake du dernier France-Irlande – finale du Tournoi avant l’heure – est au programme de cette fameuse Aviva. Côté toulousain, onze représentants du grand chelem présents sur la feuille de match. En face, juste les trois-quarts du XV du Trèfle. « Je n’avais pas pensé à l’aborder comme une revanche », soufflait Garry Ringrose lundi. Vraiment ? « Dans chacune des deux formations, il y a la colonne vertébrale des équipes nationales. On a l’habitude de jouer les uns contre les autres. Il faudra arriver à un niveau d’intensité mentale et physique égal à celui d’un match international. »

On traduit sans langue de bois : cette fois, pas question de s’incliner. En sélection, les pensionnaires du Leinster laissent ainsi quelques miettes aux collègues de l’Ulster et à peine davantage à ceux du Munster. Ces derniers, les Stadistes viennent de les trouver sur leur route européenne.

D’abord la prise de Belfast en huitième de finale retour, sept jours après s’être inclinés de cinq points à domicile, avec un essai salvateur d’Antoine Dupont dans les ultimes minutes qui a éteint le Kingspan Stadium. Puis le scalp de l’armée rouge, au bout du suspense et des tirs au but, dans un Aviva Stadium qu’ils retrouveront ce week-end.

Le Leinster, plus haut, plus fort

Le hic ? C’est qu’après avoir flirté avec le fil du rasoir sur ces deux précédentes échéances, les hommes d’Ugo Mola vont parachever leur tour d’Irlande (pardon pour le Connacht qui n’évolue pas dans la même catégorie actuellement) par une lame bien plus tranchante. Le Leinster, plus haut, plus fort, plus terrifiant. « La similitude avec le Munster, c’est notamment que les Leinstermen ont une très grande troisième ligne, avec de grands joueurs, note Jean Bouilhou. Mais c’est quand même une équipe beaucoup plus joueuse avec ses avants, notamment Van der Flier ou Ryan, des garçons davantage dans la mobilité par rapport aux avants du Munster plus traditionnels, forts sur les phases de conquête et de rucks, mais avec un jeu collectif moins enlevé. Là, les avants sont plus manipulateurs de ballons. »

L’une des caractéristiques qui fait du Leinster un ogre, surtout sur ses terres. Virgile Lacomble, spécialiste de la mêlée toulousaine, en voit une autre. Devinez quoi ? « Ils sont bien plus performants en mêlée avec la première ligne titulaire de l’Irlande. C’est un cran au-dessus. De manière générale, le Leinster est parfaitement structuré et sait répondre collectivement en phase de conquête. »

Illustration également dans les airs avec Bouilhou : « Leur touche, avec notamment Ryan, est excellente, perd peu de ballons et lance très bien le jeu. Ce sera une clé du match. On sait aussi que Ryan bouge beaucoup dans l’alignement pour perturber notre talonneur et notre annonceur. Ça va être un très gros challenge pour nous. » Comme pour toute formation qui croise la route du Leinster… Allez donc demander aux Tigers de Leicester, terrassés en leur antre de Welford Road.

Toujours la guerre des étoiles

Toulouse a aussi déjà payé pour le savoir. Au même endroit, au même stade de la compétition et face au même adversaire. C’était en avril 2019 et les Rouge et Noir – défaits 12-30 - n’avaient jamais semblé en mesure de rivaliser en ce jour qui marquait leur retour dans le dernier carré européen.

Oui mais voilà, depuis ce rendez-vous, cette génération dorée toulousaine a enchaîné les parcours glorieux en Champions Cup, empilé les Brennus en Top 14, savouré son doublé historique de l’an passé, dégusté son grand chelem avec le XV de France et s’avance en favorite pour la prochaine Coupe du monde.

Certes, elle vit une saison en dents de scie, risque de se présenter usée par tant de récents et éreintants combats mais elle a pour elle d’être composée de champions. Sur le papier et dans les actes. En 2019, alors que les deux clubs affichaient chacun quatre étoiles sur le maillot, Mola avait dit à ses troupes avant le match qu’il n’en resterait qu’une pour aller accrocher la cinquième. Le Leinster avait raté l’occasion en finale.

Pas Toulouse deux ans plus tard, qui compte un titre supplémentaire que son rival. Et la légende est toujours plus belle quand on ne la partage pas.

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