L'édito : derniers et bons premiers ?

Par Emmanuel Massicard
  • Les Rochelais peuvent s'offrir le premier titre de leur histoire à Marseille.
    Les Rochelais peuvent s'offrir le premier titre de leur histoire à Marseille. Icon Sport
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À jamais les premiers. Mais pas les derniers. Largement battus par le Leinster, samedi à Dublin, les Toulousains ne clôtureront donc pas le palmarès de la Champions Cup avant le changement de formule et l’intégration de trois provinces sud-africaines, manière de pimenter une compétition dénaturée.

Avouez que la belle affaire Rouge et Noire aurait eu de la gueule, tant l’histoire de la Coupe d’Europe doit à la saga toulousaine. Une sixième étoile au blason et personne n’aurait fait mieux. Jamais. C’est raté et le Leinster peut donc égaliser à cinq titres.
Les potes d’Antoine Dupont devront chercher ailleurs le surplus de motivation qui leur permettra de boucler en beauté cette interminable saison. Dans cette optique, ils ne pourront ignorer la possibilité d’entrer un peu plus dans l’histoire en réalisant ce triplé en Top 14 qui leur permettrait de marcher dans les pas de la génération Deylaud-Ntamack-Califano (championne en 1994-1995-1996-1997) et d’assouvir un élan boulimique. Samedi prochain, le déplacement à Brive nous en dira beaucoup sur leur désir de revanche.

Pour l’Europe, c’est le Leinster qui fait figure de grandissime favori. Sa démonstration de force face aux Stadistes et son aisance à réciter un rugby de grande vitesse contrastent forcément avec l’étouffoir qui nous fut livré ce dimanche dans l’autre demie, entre Rochelais et Racingmen. Mais, ne vous y trompez pas pour autant : à ce stade de la compétition, les confrontations franco-françaises accouchent rarement de sommets débridés.

Reste à savoir où se situera la vérité et à quel niveau d’expression seront ces Rochelais qui chassent toujours un premier titre majeur. Seront-ils enfin libérés, ainsi débarrassés de leur bête noire toulousaine ? Permettez-nous de douter que la clé du succès puisse se résumer à une affaire de déclic psychologique. Car avec le Leinster, ils ne gagnent pas vraiment au change.
Mais, sait-on jamais : la saison dernière, La Rochelle avait éconduit les Irlandais en demi-finale au prix d’une domination magistrale de son pack. Possible sans le géant Will Skelton, qui est espéré ? À voir. En tous les cas, la première Champions Cup des Jaune et Noir ne se jouera pas ailleurs que dans la capacité des Maritimes à casser la vitesse des boys de Sexton. Et pour ce faire à les clouer au sol, le plus longtemps possible. Vaste programme…

À Marseille dans quinze jours, un autre rendez-vous vaudra également son pesant d’or. La « petite » finale européenne mettra en effet aux prises des Lyonnais et Toulonnais qui ne l’ont jamais remporté. Les ambitieux cousins du Rhône et de la Rade, voudront pour les uns bien terminer et pour les autres déjà concrétiser. Une fois n’est pas coutume, cette Challenge Cup que l’on regarde d’ordinaire avec si peu d’intérêt mérite donc une vraie mise en lumière, par-delà le folklore de ce « Mignonico », rendez-vous entre deux clubs liés par des hommes et des couleurs qui comptent tant sur l’échiquier européen. Si vous doutiez de l’intérêt d’avoir à vivre un week-end de rugby au Vélodrome, la tentation est ainsi justifiée…

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