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Une montée dédiée à "Nano"

Par Guillaume CYPRIEN
  • Les joueurs de Gennevilliers ont réussi leur pari de la montée en Fédérale 1. Le lendemain, le père fondateur du club décédait  Photo DR
    Les joueurs de Gennevilliers ont réussi leur pari de la montée en Fédérale 1. Le lendemain, le père fondateur du club décédait Photo DR
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Gennevilliers, le club a perdu son père fondateur juste apres la montée en fédérale 1 conquise dimanche dernier.

C’est par un hasard aussi extraordinaire que morbide, dans une forme de continuité de la joie par le drame, que Jean "Nano" Grosseitch est décédé en Bretagne, lundi matin, quelques heures seulement après que Gennevilliers ait obtenue sa montée en Fédérale 1 aux dépens de Barbézieux (38-31 sur l’ensemble des deux rencontres). Tous les dirigeants gennevillois doivent leur destin de rugbymen à cet homme disparu, qui le premier avec Jean-Charles Giriat, imposa le rugby comme une évidence pédagogique dans cette ville communiste. C’était les années soixante, et tous les anciens qui forment aujourd’hui le bureau, fréquentaient les bancs de l’école depuis lesquels l’instituteur Giriat guidait ses ouailles vers le club qu’il fondait avec son ami. Le président actuel Marc Hourson a joué les premières saisons de cette époque en quatrième série. "Je ne sais pas si Nano a appris que le club était monté en Fédérale 1 avant de partir, s’est-il exprimé avec nostalgie, au souvenir de ces hommes de foi. La temporalité de son décès avec notre réussite est une chose étonnante. Cela fait remonter tant de souvenirs. Nous embrassons toute sa famille en lui disant tout ce que nous lui devons". La veille de son décès, tous ceux qui ont profité de son élan fondateur, s’étaient retrouvés au bord de la main courante, pour accompagner et célébrer cette accession.

1,2 millions de budget

Les champions de France de 2005, sans leur entraîneur Serge Collinet, qui n’aurait jamais dû monter sur ce vélo qui l’a rejeté au sol en quelques contusions, les Yohan Pinot ou Olivier Missoup, et même Eric Blanc, qui a envoyé un message à Marc Hourson, avec lequel il jouait en cadet, tout ce que le club a formé de près ou de loin, s’est retrouvé dimanche après-midi dans une grande communion intergénérationnelle. Gennevilliers en Fédérale 1, c’est pourtant un remake. Après le titre de Fédérale 2 de 2005, les Gennevillois y avaient goûté une première fois. Mais ils n’étaient parvenus à se maintenir qu’une seule saison avant de se faire dévorer par la division. "Nous travaillons déjà depuis un moment pour tenir notre rang la saison prochaine, commente Marc Hourson, davantage perturbé par le sort des plus vieux joueurs de la réserve, qui ne pourront plus jouer en espoir, que par les autres problématiques liées à cette accession. J’ai vu la mairie et les partenaires. Nous aurons un budget de 1,2 millions d’euros. Nous travaillons sur le recrutement. Tout va dans le bon sens. Mais les quinze joueurs qui ne pourront plus jouer en seniors, cela me perturbe. Nous travaillons pour leur trouver une vraie place ailleurs dans l’organigramme." "C’est un aboutissement très rapide, l’a commenté le manager Xavier Darjo, venu depuis Saint-Denis il y a deux ans. En termes humain et de rugby, dans la construction générale, nous avions programmé un pic dans un an, sans prendre en compte l’année blanche causée par les restrictions. C’est vraiment allé très vite.". Dans quinze jours, libérés du poids de la montée obtenue, les Gennevillois poursuivront leur parcours en croisant Sarlat en huitième de finale. Mais cette fois, ils ne seront plus favoris, et "Nano" ne sera plus là.

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