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Un soir pour l’histoire entre Nevers et Carcassonne

Par Sébastien CHABARD
  • Un soir pour l’histoire sur la pelouse de Nevers
    Un soir pour l’histoire sur la pelouse de Nevers Stéphanie Biscaye - Stéphanie Biscaye
Publié le
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Trois ans après une défaite à Bayonne, l’USON Nevers Rugby retrouve les phases finales, avec l’avantage de recevoir des Carcassonnais passés tout près de la victoire au Pré-Fleuri il y a un mois. Les retrouvailles promettent.

Depuis jeudi dernier, 23 h, et jusqu’à ce soir, 20 h 45, les gabarits maousses des Neversois auront avancé avec des délicatesses de ballerine sur l’infime ligne de crête qui sépare le classique de l’unique. Savourer sans s’étouffer, en prendre plein les yeux sans s’aveugler, tel est le défi d’un groupe qui écrit une nouvelle page épique dans l’histoire du club, celle du tout premier match de barrage à domicile, face à Carcassonne.

«Deux phases finales en cinq saisons, ce n’est pas donné à tout le monde», rappelle Coenie Basson, le spécialiste de la défense à l’USON Nevers. "On se rend compte, en discutant avec les joueurs qui sont autour des 30 ans, qu’ils n’ont pas vécu beaucoup de matchs de phases finales. Alors il faut le faire à fond ", poursuit Sébastien Fouassier, l’entraîneur des avants. Avec le manager Xavier Péméja, l’entraîneur des arrières Guillaume Jan et tout le staff, le coach curieux de préparation mentale aura pesé ses mots et ses gestes pour accompagner les joueurs vers ce match qu’ils s’étaient assigné comme objectif toute l’année, comme pour mieux balayer les mauvais souvenirs de la saison précédente : «On s’exprime d’une manière différente. On dit des choses un peu plus appuyées car c’est une semaine particulière», explique-t-il sans aller plus loin dans les arcanes du discours. «Il y a une petite sensation supplémentaire, on entre dans une autre dimension. On n’est plus dans le quotidien. On sait tous que cela peut être la dernière semaine de travail, et qu’il faut faire le maximum pour qu’elle ne le soit pas.»

Tandis que la ville de Nevers monte sagement en pression, assommée par une chaleur d’août et le spectacle d’une Loire déjà effilochée sous le pont reliant le centre au quartier du stade, le groupe s’est efforcé de rester dans une bulle de fraîcheur mentale : «On essaie de garder une semaine de travail habituelle, déterminée et sereine», précise Sébastien Fouassier. «L’important est de rester calme, concentré, dans le travail. De ne pas paniquer.»

Un défi de taille qui rappelle des souvenirs

Les deux rendez-vous de la saison avec Carcassonne incitent à monter au maximum le curseur du zen et de la maîtrise. Que ce soit à l’aller dans l’Aude avant Noël (défaite 26-25 après un cavalier seul en première période) ou au retour à Nevers début avril (victoire 19-17 au bout du bout d’un match mené par les Audois), les confrontations entre les deux clubs ont été farouches et furieuses. «Carcassonne est une équipe qu’on connaît très bien. On s’attend à un gros combat, et on ne sera pas déçu, prédit l’entraîneur des avants neversois, mais pour ce troisième match, on repart de zéro, on est dans un contexte nouveau.» Début avril, les Neversois avaient livré un match titanesque face aux joueurs de Christian Labit pour remonter à la quatrième place, et ne plus la lâcher ensuite. «On avait vu qu’on pouvait aller chercher cette place sur les deux derniers blocs», expliquait Guillaume Manevy vendredi dernier, au lendemain de la victoire face à Montauban. Avec quatre succès et deux défaites bonifiées, le demi de mêlée et ses coéquipiers ont bouclé en trombe une saison régulière incertaine jusqu’au dernier soir.

«Depuis jeudi, il y a de la joie, de la satisfaction, car l’objectif n’était pas facile à atteindre», apprécie Sébastien Fouassier. «Maintenant, les joueurs ont envie de valider ce match.» Répétée en boucle, match après match, notamment par les joueurs sur le départ, l’envie d’offrir en partage ce barrage au public du Pré-Fleuri a été exaucée. Avec la conviction que les 7 500 supporters joueront un rôle crucial dans l’issue de la rencontre : «Il y aura beaucoup de bruit, on aura du mal à communiquer», annonce l’entraîneur. «On a hâte de retrouver le public dans un stade plein, ce sera un bonheur immense. On compte sur eux pour soutenir l’équipe de la première à la dernière minute.»

De ses six ans passés dans la Nièvre, Coenie Basson emportera dans ses bagages pour Lyon le souvenir assourdissant des grands soirs au Pré-Fleuri : «On a un public formidable, exceptionnel. Qu’on soit sur le terrain ou en tribunes, on a l’impression d’avoir 20 000 personnes autour. Quand tu es dans le dur, c’est vraiment le 16e homme. Contre Carcassonne, il faudra que le public soit fort comme 30 000 personnes.»

Tout en retenue, Sébastien Fouassier lève un coin du voile sur les sentiments qui l’animent à l’approche du match : «Les meilleures émotions restent celles que l’on a comme joueur. Comme entraîneur, on vit les choses avec un peu plus de recul, on voit ce que les joueurs vivent. On sait aussi que, quand ça s’arrête, c’est assez brutal. Alors ce que l’on vit là, il faut le vivre à fond car ce sont de super moments dans une carrière.

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