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Nevers force le barrage

Par Sébastien CHABARD
  • Larmes de joie pour Romaric Camou à la fin de ce barrage face à Carcassonne. Les Neversois ont réalisé l’exploit devant un public venu nombreux. Ils iront à Mont-de-Marsan pour une demi-finale historique.
    Larmes de joie pour Romaric Camou à la fin de ce barrage face à Carcassonne. Les Neversois ont réalisé l’exploit devant un public venu nombreux. Ils iront à Mont-de-Marsan pour une demi-finale historique. Icon Sport - Icon Sport
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Portés par un stade plein à craquer, les Neversois ont bataillé jusqu’au bout pour dominer des Carcassonnais accrocheurs et poursuivre l’aventure en demi-finale.

L’horloge numérique affiche 79’20 et le Pré-Fleuri s’autorise enfin à chanter : "On est en demi ! On est en demi !" Plus de 7 000 gosiers soulagés dans la moiteur d’une nuit neversoise irrespirable. Le pied ferme du "gamin" Tanguy Ménoret vient de passer la pénalité du 24 à 12 ; au bord du terrain, le banc neversois ne tient plus en place, à quelques mètres des têtes résignées côté carcassonnais. Dernier baroud pour l’honneur, dernier en-avant. Le coup de sifflet final est inaudible dans un stade en fusion, rempli comme jamais depuis bientôt trois ans. Le manager Xavier Péméja étreint l’immense Coenie Basson, qui fut son joueur avant de devenir son spécialiste de la défense pendant cinq ans et de partir, dans quelques semaines, au Lou. Avec le sentiment du devoir accompli et un ultime (à moins d’un access match face au treizième du Top 14) match au Pré-Fleuri vierge d’essai encaissé.

En trompe-l’œil, l’écart final ne rend pas justice à un scénario aussi tendu et fiévreux que les deux étapes de la saison régulière (26-25 dans l’Aude, 19-17 au retour dans la Nièvre, début avril). Les ambitions de jeu, des deux côtés, décadenassent dès le coup d’envoi un match ouvert et rythmé. La première minute est à peine écoulée qu’une chandelle récupérée en pleine course par l’ailier neversois Lucas Blanc avec Julien Kazubek au relais soulève un public prompt à décoller. Les buteurs se répondent du tac au tac, l’ailier carcassonnais Maxime Marty échoue d’un rien au moment d’aplatir un coup de pied à suivre de son centre Félix Le Bourhis, après un coup de pied de renvoi mal négocié par les Neversois - l’une de leurs rares faiblesses récurrentes cette saison. Peu avant la pause, le Pré-Fleuri s’oxygène dans la touffeur vespérale quand ses joueurs trouvent enfin la clef sur une pénaltouche et envoient Luka Plataret dans l’en-but.

Du rêve à la réalité

Loin de couper les jarrets audois, les cinq points de retard décuplent l’énergie de Clément Doumenc et de ses coéquipiers, qui grignotent des parts de marché dans les rucks et mettent la défense locale au supplice. Deux pénalités de Samuel Marques les ramènent à 14 à 12 juste avant l’heure de jeu. À vingt-cinq mètres à droite des poteaux, le buteur de l’USC a au bout du pied l’occasion de faire passer son équipe en tête. Xavier Péméja refuse de regarder ; le ballon file à droite des poteaux, l’Uson est en sursis.

Deux minutes plus tard, sur un nouvel assaut carcassonnais, Damien Anon, jambes de feu depuis son entrée, envoie son drop sur le poteau. La chance des Audois est passée. "Ce soir, les dieux du rugby étaient avec nous", sourit le manager neversois. Plaisir de souffrir, joie de recevoir : l’Olympe ovale multiplie les paquets cadeaux. Sous une chandelle adverse, le talonneur usoniste Issam Hamel intercepte une passe et tape un improbable coup de pied à suivre pour son demi de mêlée Joris Cazenave, qui plonge dans l’en-but. Tanguy Ménoret ne tremble pas depuis le bord de touche et donne neuf points d’avance à son équipe (21-12).

En trois coups de dés, le sort du match a basculé. Revenu sur le terrain, le deuxième ligne Thomas Ceyte harangue à grands moulinets les tribunes parties en olas et en vagues de drapeaux. Les minutes s’égrènent, la demi-finale à Mont-de-Marsan passe du rêve à la réalité, comme une image dans un bain de révélateur. Un bain de sueur, de larmes et de bière dans lequel s’enfonce le Pré-Fleuri, sur le coup des 23 heures. Un sourire d’enfance illumine le visage de Lucas Blanc : "C’est la première demi-finale de l’Uson. C’est peut-être des grands mots mais on marque l’histoire."

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