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Ihaia West : « Je n’ai jamais perdu confiance »

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    Ihaia West : « Je n’ai jamais perdu confiance »
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Auteur d’un sans-faute face aux perches et très bon dans l’animation, Ihaia West a fait taire les doutes qui entouraient sa personne, à Marseille. Et de quelle manière !

Avouons-le, désormais. On s’est posé mille questions au sujet d’Ihaia West, avant cette finale de Champions Cup. On s’est dit, maintes fois, que toutes les équipes ayant un jour ou l’autre dominé l’Europe avaient pu compter sur un grand buteur. On a écrit, répété, que les Saracens d’Owen Farrell, le Leinster de Johnny Sexton, le Toulon de « Wilko », le Toulouse de Thomas Ramos et le Munster de Ronan O’Gara avaient tous pour eux la possibilité de punir et frapper, dès lors que l’adversaire entrouvrait une porte. West ? Il avait bel et bien sombré en demi-finale face au Racing, échouant face aux perches comme l’an passé, comme si la pression inhérente aux très grands matchs, en fait, ne lui convenait guère…

Que s’est-il passé, en quinze jours ? Et comment Ihaia West a-t-il à ce point changé pour passer de loser magnifique à héros véritable, d’un jour noir à ce match à 100 % de réussite dans ses tirs au but ? On peut ici évoquer l’orgueil du champion, l’irrationalité naturelle du sport, les aberrations d’un destin. On peut aussi penser qu’en maintenant coûte que coûte son meneur de jeu dans la tempête, en choisissant de ne pas lui adjoindre samedi de « roue de secours » dans les tirs au but (Pierre Popelin et Jules Plisson n’étaient même pas sur le banc de touche), le staff rochelais a délibérément protégé et responsabilisé l’ancien joueur des Blues, lui offrant une autre chance quand d’autres l’auraient écartelé place de Grève, à l’approche des phases finales. « Ce n’est pas un secret, disait Pierre Bourgarit après la rencontre. Ihaia n’avait pas été en réussite avant cette finale et c’est la raison pour laquelle on a décidé de gagner contre le Leinster en marquant des essais ; quand le tir était trop excentré, on a préféré jouer la pénaltouche. »

West, lui, nous confiait dans les couloirs du Vélodrome : « De mon côté, j’ai toujours gardé confiance. La demi-finale contre le Racing n’avait pas été ma meilleure sortie, c’est vrai, mais je n’ai jamais baissé la tête. Et puis, le staff m’a fait comprendre, avant la finale, que les tirs au but ne seraient pas la part la plus importante de ma performance. Je devais être le leader de l’attaque, le guide de l’équipe. Ce discours m’a donné confiance. »

Le RCT a-t-il fait le casse du siècle ?

Ihaia West a-t-il toujours cru en lui ? A-t-on été trop dur, en le comparant récemment au Brock James qui plombait les fins de saison clermontoises, avant que Morgan Parra ne débarque en Auvergne pour offrir aux Jaunards leur premier bouclier ? D’évidence, oui. Parce que le brin de rouille du Stade rochelais a vraisemblablement toujours su qu’un jour ou l’autre, la chance qui l’avait si souvent fui reviendrait frapper à sa porte, un jour ou l’autre. Samedi soir, l’ancien demi d’ouverture des All Blacks Lima Sopoaga, aujourd’hui membre du Lou, écrivait ceci : « Il y a quelques mois, alors que j’étais au concert de six60 à Paris, j’échangeais des messages avec Ihaia. Ce soir-là, il m’a dit : « La prochaine fois que j’aurai ma chance en finale, je te jure que je ne la manquerai pas. » Franchement, ce qu’il a réalisé à Marseille est simplement incroyable. »

De West, on a toujours su qu’il était un attaquant brillant, un excellent animateur. On sait désormais qu’il est, comme le furent Jonny Wilkinson ou Johnny Sexton au sommet de leur gloire, capable d’offrir un titre à l’équipe qu’il dirige. Et de ce fait, Patrice Collazo, alors aux commandes du RCT, fut peut-être plus inspiré qu’on ne le pense lorsqu’il décida de libérer Louis Carbonel pour recruter l’ouvreur rochelais. À ce sujet, le président du RCT Bernard Lemaître nous disait récemment : « Patrice a eu l’idée d’un remplaçant moins brillant à titre individuel que Louis Carbonel mais plus tacticien. C’est la raison pour laquelle Ihaia West a été recruté. » Cette décision, vous le savez, a provoqué un raz de marée dans le Var. Mais n’est-ce pas toujours ce qu’il se passe, quand on a raison avant tout le monde ?

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