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Féminines - Fédérale 2 - AS Granoise, le feu sacré des Phénix

Par Sébastien FIATTE
  • Magnifique équipe granoise qui remporte son premier titre en déjouant le pronostic face au Racing 92. Elles n’étaient pas programmées pour être championnes de France mais ont su relever la mission avec brio.
    Magnifique équipe granoise qui remporte son premier titre en déjouant le pronostic face au Racing 92. Elles n’étaient pas programmées pour être championnes de France mais ont su relever la mission avec brio. Photo Sébastien Fiatte
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Porté par tout un village, soutenu par l’équipe masculine, sparring-partner et animatrice de l’ambiance en tribunes, les Granoises ont décroché le bouclier.

Après une fin de match crispante, marquée par plusieurs coups de pied dévissés par Cindy Reynaud et Marie Barnier, émoussées physiquement, Cendrillon n’a pas perdu son escarpin et le carrosse n’est pas redevenu citrouille, pour le plus grand bonheur du peuple granois. En face, le Racing, après une entame de match tonitruante, s’est vite fait mater par la furia drômoise, soutenue par tout un village, toute une vallée.

Combien étaient-ils à cerner la main courante du terrain annexe du stade Lesdiguières ? Deux cents, trois cents, six cents ? Cela a peu d’importance. Ils ont fait du bruit comme mille ou dix mille. On n’a vu que du rouge, de la première à la dernière minute, entendu que leur voix, leur claquement de mains et leur fameux chant (Détachez les syllabes) : « Allez, allez, allez ! Nous sommes à l’ASG ! Et nous allons (avons après le coup de sifflet final) gagner ! Pour l’amour du maillot ! »

Cet attachement est sûrement à l’origine du titre le plus surprenant de la journée. « J’ai découvert une osmose et une harmonie incroyables, souffle la capitaine, Manon Catil, arrivée de Romans il y a quelques saisons. Il y a une cohésion que je n’ai jamais vue ailleurs ! »

Malgré tout, il y avait un sacré pas à franchir pour les Granoises, pas programmées pour être championnes de France. Sur les cendres d’une passion pas loin de s’éteindre l’été dernier, elles ont allumé un sacré brasier et mis le feu à la Fédérale 2. Comment ? Sans se lamenter, en faisant d’abord de leurs faiblesses une force.

Les coachs peuvent être fiers du chemin parcouru !

Les groupes seniors, garçons et filles, en sous-effectif et avec un seul entraînement chacun, ont vite fusionné en début de saison. Les entraînements, avec opposition raisonnée, ont notamment permis aux joueuses de travailler à vitesse plus élevée. Et les seniors masculins, privés de finale Aura Quatrième Série sur tapis vert, ont servi de sparring-partners. « Ils sont venus travailler en opposition à quinze contre quinze jusqu’au bout », souffle l’un des entraîneurs, Rémi Alligier, revenu à Grane l’été dernier, et ému aux larmes. « Ils se sont mis au service des filles », rappelle son binôme, Anthony Monneron, à bonne école avec son mentor.

L’arrivée à la fin de l’automne de plusieurs joueuses de Marsanne, qui n’avaient pu engager une équipe à dix, a permis de renforcer l’équipe qualitativement et quantitativement. Ensuite, les étoiles se sont alignées : qualification à l’arrache lors de la dernière journée de championnat, victoire contre Bron en quart de finale, après trois défaites pendant la saison… Et enfin un groupe épargné par les blessures, avec les retours depuis quelques matchs de l’ouvreuse Cindy Reynaud, ancienne internationale, passée notamment par Caen et les Amazones, et de l’arrière, Marie Barnier (24 ans), formée au club et joueuse du match samedi.

Derrières elles, les Granoises se sont également appuyées sur des gamines du club, la talonneuse, Sidonie Vachon (18 ans), dit "Le bébé", ou la demi de mêlée, Alexia Roger (21 ans), au club depuis l’âge de quatre ans !

Après avoir monté la section féminine en 2016, et essuyé beaucoup de défaites lors des deux premières saisons, les anciens entraîneurs, Christophe Borgo et Pascal Vachon, dont les filles, Anaïs et Sidonie, étaient titulaires en première ligne, pouvaient être fiers du chemin parcouru depuis. « Le but était d’aller plus loin, sourit le second. Mais là, ça fait un grand pas ! » Il est fêté comme il se doit depuis samedi soir par tout un village qui attend maintenant l’arrêté municipal décrétant le 4 juin jour férié à Grane !

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