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Perpignan, jour des seigneurs et furia catalane

Par Rugbyrama
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    Perpignan, jour des seigneurs et furia catalane Independant - Clementz Michel
Publié le Mis à jour
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L’Usap reste en Top 14. Au terme d’une partie acharnée à Mont-de-Marsan, les Catalans ont réalisé ce qu’aucune autre équipe de l’élite n’avait réussi à faire. Les vainqueurs du jour en étaient fiers mais pas rassasiés.

Ce dimanche, à 16 heures, Mont-de-Marsan est soudainement devenu terres catalanes. Les quelque 3 000 irréductibles Sang et Or venus dans les Landes s’échauffaient les cordes vocales depuis une bonne demi-heure autour de Guy-Boniface quand l’arrivée du bus perpignanais embrasa le pavé. Les cinq minutes d’effusion populaire, entre fumigènes, chants de groupe et coups de klaxons, donnèrent à l’échéance du jour toute son importance et sa résonance : ce dimanche, Mathieu Acebes et les siens étaient autant en croisade qu’en mission. Il n’était plus question de logique ni d’objectif mais de devoir. En sachant qu’il n’y a rien de pire qu’une promesse non tenue…

Lors des quatre-vingts ultimes minutes qui les attendaient sur place, les hommes de Patrick Arlettaz devaient concrétiser les espérances et les progrès de toute une année. Sur la pelouse de Montois épatants neuf mois durant mais souffreteux depuis quelques semaines, les Sang et Or avaient rendez-vous avec eux-mêmes. Le sage Damien Chouly avait tout résumé dans la semaine : «Nous aurons le destin d’un club entre les mains. Ça, il faut bien l’appréhender et aborder ce défi avec le couteau entre les dents, comme si c’était une finale, sans avoir le frein à main. (...) Nous avons un statut à défendre. Et encore quelque chose à prouver.» Un passé à assumer. Et un avenir à éclaircir. Tous les supporters catalans présents à Boniface ce dimanche étaient convaincus de l’imminence d’un heureux dénouement : leurs favoris n’avaient pas pu renverser La Rochelle, Clermont, Toulouse, le Racing, Bordeaux ou encore s’en aller gagner à Aguilera pour mourir dans les Landes. Pas comme ça. Pas après tout ça.

Le jour des seigneurs

Mais qu’on se le dise, un « access-match » - cette finale qui n’en a pas le nom, entre deux équipes n’évoluant pas au même niveau, l’une ayant tout à perdre et l’autre tout à gagner - ne ressemble à aucune autre affiche. Grenoblois, Oyonnaxiens et Bayonnais, tous vaincus à ce stade de la compétition, pouvaient en témoigner. Les Perpignanais l’ont appris à leurs dépens avec une entame ébouriffante, à l’avantage de Landais épatants de fraîcheur et de maîtrise. Menés de sept points après dix minutes, les Catalans se retrouvaient confrontés à un défi de taille : rester maîtres de leurs nerfs. De toutes leurs performances de la saison, leur résilience dans ce contexte si particulier restera un des faits d’armes les plus marquants. Car c’était le jour J, celui où il fallait être grands plus que brillants. L’Usap ne possède pas l’effectif le plus talentueux de France mais elle peut compter sur de grands bonhommes pour maintenir le cap : Genesis Mamea Lemalu, machine à charger, a été comme toujours dantesque, Seilala Lam, véritable pile électrique, s’est une fois de plus démultiplié, Piula Fa’asalele et Mathieu Acebes sont deux capitaines nés… Et on en passe, de Jaminet à Ecochard en passant par Lotrian et Oviedo. Il a fallu à l’ancien champion de France de Pro D2 des hommes aux nerfs d’acier pour rester au contact. Et un bon brin de réussite comme sur cette première pénalité de Léo Coly renvoyée par le poteau, sur les deux occasions en or galvaudées par Willie du Plessis avant et après la mi-temps ou sur ce dégagement contré de Tristan Tedder. La chance n’avait pas été au rendez-vous de la 26e journée. Elle était présente, ce dimanche. Mieux vaut tard que jamais…

« Que l’on hausse le niveau »

À égalité à la pause, les Sang et Or devaient continuer de forcer leur destin sur les quarante dernières minutes de leur saison. En supériorité numérique, l’Usap voyait ses trois-quarts poursuivre le travail des avants. Le caractère a ses vertus, le talent aussi. À la 56e minute, Melvyn Jaminet, auteur d’un 100 % dans le jeu aérien, réceptionnait un ballon périlleux, Acebes plaçait une merveille de coup de pied à suivre et l’opportuniste De La Fuente concrétisait l’ouvrage. Comme un symbole, la lumière était venue de l’homme de l’ombre. Deux nouveaux festivals des lignes arrière permettaient à Lucas Dubois, neveu de Pascal Bomati, et à Tristan Tedder, une des grandes satisfactions de la saison, de passer de l’optimisme à l’extase. La colonie catalane pouvait exulter. «C’est un gros ouf de soulagement pour tout le monde, souriait le capitaine Mathieu Acebes. C’est un grand sentiment de fierté, on l’a fait.»
Pour autant, cette victoire n’est pas une fin de soi. Plutôt une étape. «Je ne veux plus que l’on y revienne, je veux que le club se structure, j’ai envie que Aimé-Giral soit plein tout le temps, que l’on hausse le niveau. Que ce soit les joueurs, le staff, les supporters. Je pense que l’on méritait mieux cette année. Je veux que l’on aille chercher le maintien autrement que comme ça la saison prochaine.» La nouvelle mission commando qui se profile à l’horizon sera encore assurément riche en émotions et en rebondissements. Elle peut attendre quelques semaines. Après tant d’efforts, les Sang et Or et leur peuple ont mérité un tant soit peu de réconfort.

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